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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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cheval.
    — Que se passe-t-il, Maîtresse ? Rêvez-vous éveillée ? Oubliez-vous qu’il nous faut examiner un cadavre et pourchasser un assassin ?
    — Oh, du calme ! grommela Colum. Kathryn, qu’y a-t-il ?
    Elle indiqua Westgate.
    — Les vigiles veillent que les portes de la ville soient bien fermées après le couvre-feu, n’est-ce pas ?
    Luberon hocha la tête.
    Pourtant la catin s’est présentée à l’Auberge Fastolf après le couvre-feu. Qui donc l’a laissée entrer ?
    — Certainement pas les vigiles, rétorqua aussitôt Colum. Ce sont des soldats du roi. Kathryn flatta doucement l’encolure de sa monture pour la remettre en chemin.
    — Dans ce cas, conclut-elle, notre jeune dame de la nuit est entrée par une poterne. Or seuls les médecins en détiennent les clés.
    — Nous voilà donc revenus à notre point de départ, rétorqua Luberon. Un médecin, certes, mais lequel ?
    Ils franchirent Westgate où Colum s’arrêta pour interroger le capitaine des gardes. L’homme, qui était de mauvaise humeur, secoua la tête, indiquant les portes solidement entravées par des barres de fer.
    — Je les ai fermées moi-même, hier soir, et personne, surtout pas une catin, ne s’est montré dans les parages.
    Les trois cavaliers, Colum en tête, s’engagèrent ensuite sous le passage voûté très bas qui débouchait sur la chaussée d’où l’on voyait l’enseigne criarde de l’Auberge Fastolf que le vent agitait doucement. Kathryn tendit le cou pour soulager sa nuque crispée. En cette saison estivale, l’odeur sucrée de l’herbe grasse montait des riches prairies que traversait la chaussée, et Kathryn réalisa soudain qu’elle était très peu sortie de Cantorbéry depuis la mort de son père.
    Il régnait à l’Auberge Fastolf un calme singulier. Dans la grande cour pavée, point de palefreniers, ni de chevaux ou autres bêtes de somme. Seuls quelques soldats à l’uniforme sale et déchiré étaient affalés contre le mur. Ils reconnurent Colum, qui leur lança une ou deux plaisanteries, puis un sergent au visage mâchuré de crasse, et maigre comme un fil de fer, sortit en titubant d’une des dépendances, une outre de vin à la main.
    — On a interdit à ces idiots de sortir, bafouilla-t-il avec un regard mauvais à Colum. Enfin, en tout cas jusqu’à ce que ceux qui sont chargés de l’enquête en aient terminé.
    L’Irlandais sauta de sa monture, imité par Kathryn et Luberon, et remit les brides des trois chevaux au sergent en ordonnant :
    — Occupe-t’en.
    Suivi de Luberon et de Kathryn, il traversa la cour cl pénétra dans la salle de la taverne où régnait une forte odeur de moisi.
    L’aubergiste, arborant un tablier de cuir maculé de taches, arriva aussitôt, et fit à Colum une petite révérence obséquieuse comme s’il voyait en lui le roi en personne. Par-dessus son épaule, Kathryn aperçut les visages inquiets des souillons, marmitons et serviteurs.
    Luberon s’avança.
    — Où est le corps ? demanda-t-il.
    Le tavernier pointa un doigt sale au plafond noirci par la fumée.
    — Dans la chambre tout en haut. Je le jure devant Dieu, nous n’avons touché à rien. Luberon prit la tête du petit groupe pour grimper l’étroit escalier branlant. Arrivé sur le palier du second étage, il s’arrêta et cria à l’aubergiste resté en bas :
    — Cet escalier est diablement dangereux ! Fais-le réparer sinon je t’envoie les goûteurs de bière !
    Puis, posant sur Colum un regard furieux, il grommela :
    — Plus rien ne va, dans ce pays. Ces saletés de guerre ont ruiné le commerce honnête.
    Il saisit par l’épaule un garçon de cuisine maigrelet qui cherchait à redescendre en douce.
    — Conduis-nous à la chambre où se trouve le corps ! ordonna-t-il.
    Hochant la tête, le jeune garçon les précéda. Il régnait une telle puanteur que Kathryn dut se boucher le nez. Le plâtre des murs s’écaillait, les portes des chambres fermaient mal, et l’on avait remplacé par des morceaux de parchemin les verres cassés aux fenêtres. Ils arrivèrent enfin au dernier étage de la bâtisse. Le garçon de cuisine les conduisit le long d’un étroit couloir jusqu’à une porte que Luberon ouvrit.
    La chambre évoquait une boîte blanchie à la chaux. Elle n’était en tout cas guère plus vaste, et sur ses murs apparaissaient des traînées sales. Au sol, la paille desséchée et durcie n’avait sans doute pas été changée depuis

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