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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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chevelure.
    Derrière
sa porte entrouverte, Columbus observait la scène, éberlué.
    Le
masque du garçon chut sur le sol de terre battue et le gladiateur, à l'instar
de la plupart des gens présents, ne put retenir un hoquet de surprise en voyant
le flot doré qui tomba sur les épaules du mime. Ses cheveux ondoyaient jusqu'à
ses reins étroits et encadraient un visage que l'on ne pouvait s'attendre à
voir ailleurs que sur un cou de femme.
    Insensible
à la réaction que sa beauté venait de provoquer, le danseur fixait le
spectateur indélicat de ses grands yeux clairs et un tremblement agita ses
lèvres. Une larme coula silencieusement sur sa joue et s'écrasa à ses pieds,
sur la terre rougeâtre.
    L'homme
bedonnant hoqueta et jeta alentour des regards perdus, ne sachant comment
réagir.
    -
Ne suis-je donc à tes yeux qu'une terre aride à retourner, fouiller et labourer
? murmura le mime de sa voix sensuelle.
    Il
tendit une main suppliante et l'homme s'avança en secouant énergiquement la
tête, la gorge serrée à la fois par la beauté renversante du garçon et par la
tristesse qu'il avait involontairement causée.
    -
Non. Bien sûr que non... Apollon lui-même pâlirait devant ta beauté,
bredouilla-t-il maladroitement.
    Il
tendit encore un peu plus la main pour prendre la sienne mais, au moment où
leurs doigts allaient se toucher, le danseur exécuta une pirouette acrobatique
et lui présenta son derrière en levant bien haut sa tunique.
    -
Et blasphémateur, en plus ! lança-t-il en lui tirant la langue.
    Un
gai pépiement de flûtes ponctua la sentence et le mime s'en fut, dansant entre
les spectateurs comme un moineau s'envole, sous un tonnerre d'applaudissements
et de rires.
    L'homme
bedonnant écumait de rage mais Columbus, lui, ne pouvait détacher les yeux des
ténèbres où le mime avait disparu, sous le charme.
    -
Ça va être à nous ! claironna Placidus derrière lui. Donnez le meilleur de
vous-mêmes, mais pas de mauvaise blague ! Je ne veux pas de blessure sérieuse,
c'est compris ?
    Les
combattants acquiescèrent et la porte s'ouvrit en grand, provoquant une joie
quasi hystérique chez les spectateurs.
     
     
     
    Dans
l'élégant atrium de la maison des Julii, une poignée de convives prenait le
frais quelques instants avant de retourner dans la salle de banquet bruyante et
enfumée par les nuages d'encens et la combustion des lampes à huile.
    -
Viens au moins boire quelque chose avant de partir, insista Kaeso en saluant
Apollonius qui, après avoir amusé les convives durant plus de deux heures,
venait de prendre congé de Caligula.
    L'oracle
secoua la tête.
    -
Non, c'est très aimable à toi, centurion, mais je tiens à peine debout. En
fait... je crois que tu avais raison quand tu disais que je présumais de mes
forces, ajouta-t-il plus bas en rougissant. Je commence à ressentir le
contrecoup de ce qui s'est passé, là-bas, à Subure, avoua-t-il en grimaçant.
Je... Je n'arrête pas de revoir ces pauvres gens, allongés au milieu des débris
et...
    Il
se tut et frissonna, incapable de poursuivre. Le prétorien, voyant qu'il essayait
désespérément de ne pas fondre en larmes, lui passa un bras amical autour des
épaules et l'entraîna à l'écart, devinant très bien ce qu'Apollonius ressentait
en cet instant. Tout militaire avait eu son compte d'atrocités à un moment ou
l'autre de sa carrière et, contrairement à beaucoup d'autres officiers, la
réaction des jeunes gens confrontés pour la première fois à l'horreur ne
faisait absolument pas rire Kaeso. Pas plus qu'il ne croyait que le fait d'être
capable de regarder des dizaines de personnes mourir sans broncher était la
preuve que l'on devenait un homme.
    -
Ça va aller ? s'enquit-il, quelque peu embarrassé par la façon dont l'oracle
s'agrippait à présent à lui.
    -
Je ne sais pas. Je... Je suis "une vraie pâquerette", à n'en pas
douter.
    Kaeso
éclata de rire.
    -
Matticus ! Il n'en rate pas une...
    Une
petite adolescente brunette s'approcha dans le dos d'Apollonius et tendit une
main timide pour lui tapoter l'épaule, n'osant l'apostropher.
    -
Cela étant dit, ton lieutenant n'a pas tout à fait tort, fit encore l'oracle,
les doigts à présent si contractés sur la tunique du prétorien que celui-ci
commençait à sentir le tissu se tendre jusqu'à craquer.
    La
jeune fille, elle, surprise qu'on ne lui accorde pas la moindre attention,
pressa franchement son bras nu, mais en vain.
    -
La seule fois où j'ai vu

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