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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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autant de morts, c'était il y a une vingtaine
d'années, ajouta-t-il à l'attention de Kaeso en fermant les yeux avec une moue
douloureuse, assailli par des souvenirs qui n'avaient visiblement rien
d'agréable.
    L'adolescente,
la main crispée sur le bras de l'oracle, adressa au prétorien un regard ulcéré.
Celui-ci haussa les épaules, confus, ignorant pourquoi son compagnon refusait
de faire attention à elle.
    -
J'étais enfant, je devais avoir six ou sept ans, poursuivait Apollonius qui, le
front à présent contre la poitrine du prétorien, ne paraissait se rendre compte
de rien. La mer avait rejeté sur la plage des dizaines de corps, des victimes
d'un naufrage, m'expliqua-t-on, et je...
    -
Apollonius..., l'interrompit Kaeso, lui faisant relever la tête.
    -
Oh, je t'ennuie avec mes histoires, je...
    -
Non, non, ce n'est pas ça mais je crois que... cette dame...
    L'oracle
plissa le front, ne comprenant manifestement pas de quoi il parlait.
    Kaeso,
interdit, désigna du menton la jeune fille, dont la main fine reposait toujours
sur le bras de l'oracle.
    Ce
dernier pivota et sursauta en la remarquant.
    -
Je te t'avais pas vue, pardonne-moi, s'excusa-t-il en s'inclinant.
    Il
y eut un instant de flottement durant lequel la jolie patricienne et le
prétorien échangèrent un regard surpris. Mais ils n'eurent pas le loisir d'épiloguer
car Malah, l'immense esclave d'Apollonius qui était jusque-là resté à l'écart,
s'interposa de toute sa masse entre l'adolescente et son maître.
    Celle-ci
se raidit, profondément heurtée par une outrecuidance à laquelle elle n'était,
selon toute vraisemblance, guère habituée.
    -
Pardonne à ton humble esclave, noble dame, geignit l'immense nubien avec l'une
de ses courbettes dégoulinantes d'obséquiosité dont il était coutumier. Mon
maître est épuisé et a grand besoin de repos.
    La
jolie brunette se força à sourire mais ses yeux de jaspe noir crucifièrent
l'esclave.
    -
Dans ce cas..., laissa-t-elle tomber d'une voix plus tranchante qu'un coup de
poignard, je lui souhaite de se rétablir au plus tôt.
    Elle
tourna les talons et s'éloigna en direction de la salle de banquet, la tête
haute.
    -
Cette jeune femme est la fille de l'un des meilleurs amis de Claude, crut bon
de préciser Kaeso, l'oncle de notre hôte et le propre neveu de Tibère César.
    Apollonius
blêmit.
    -
Oh, non, c'est pas vrai... Malah ! Qu'est-ce qui t'a pris, lourdaud que tu es ?
    L'esclave
écarquilla les yeux.
    -
Mais... maître, elle avait porté la main sur ton...
    -
Peu importe ! le coupa le jeune homme en agitant la main. Le mal est fait, de
toute façon. Tu lui apporteras demain un courrier et un présent de ma part.
    Pour
se donner une contenance, il tendit la main vers le plateau de fruits frais
qu'un esclave proposait aux invités. Il saisit une petite prune avec une telle
nervosité qu'il l'écrasa presque entre ses doigts. Kaeso le vit l'avaler sans
même la mâcher, noyau compris, et un filet de jus sombre, épais et sirupeux,
coula au coin droit de sa bouche jusqu'à son menton, menaçant de tacher sa robe
immaculée.
    Aussitôt,
l'esclave lui tendit une serviette, qu'Apollonius prit pour... s'essuyer les
mains.
    -
Maître..., murmura aimablement le serviteur en se tapotant discrètement le
menton.
    -
Oh !
    L'oracle
se tamponna les lèvres en rougissant furieusement et Kaeso croisa les bras sur
son ample torse.
    -
Apollonius, tu es sûr que ça va aller ? s'enquit-il.
    -
Oui. Oui, je... Comme Malah l'a dit, j'ai juste besoin de repos. Merci de
t'inquiéter ainsi pour moi, dit-il avec un regard ardent qui mit le jeune
officier très mal à l'aise. Je te souhaite une bonne nuit, centurion.
    Il
s'éloigna après un dernier sourire, talonné par son esclave, et Kaeso fronça
les sourcils, certain que quelque chose n'allait pas, mais quoi ?
    -
Il s'en va déjà ? demanda Concordia en rejoignant son cousin dans l'atrium pour
profiter de la fraîcheur nocturne qui régnait autour du petit bassin carré
creusé à même le sol.
    Io,
qui la suivait, se pencha sur ce dernier pour boire goulûment.
    -
Oui, acquiesça Kaeso en caressant le léopard. Il n'a pas l'air très en forme.
Pas plus que toi, soit dit en passant. Tu as mangé quelque chose qui n'est pas
passé, à ton banquet d'hier ?
    Sa
jolie cousine se raidit et lui adressa un sourire de murène.
    -
C'est gentil de t'inquiéter pour ma santé, cher cousin.
    -
Pourquoi ce ton sarcastique, chère cousine ? la singea-t-il.
    Elle
se

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