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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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avait toujours un moyen d'adoucir son
supplice.
    Maintenant
qu'il était coincé dans cette maudite caserne de vigiles, son petit plaisir
s'appelait Prisca, l'esclave personnelle de cette garce de Danaé, la patronne
du Loup gris. Enfin, ce qui l'intéressait réellement n'était pas tant Prisca
elle-même - qui était d'une laideur à faire peur à une gorgonne, mais la partie
du corps de Prisca que Marcus lui permettait d'utiliser lorsqu'il apportait des
informations intéressantes. Et, aujourd'hui, le garçon avait des informations très intéressantes.
    -
Alors ? s'enquit Marcus de sa belle voix grave en toisant l'apprenti vigile.
Qu'est-ce que ton imbécile de centurion est encore allé inventer pour me pourrir
la vie, cette fois ?
    Orbianus
se tassa, impressionné par l'assurance de son hôte, qui lui faisait toujours
l'honneur de le recevoir dans son officine privée, au fond de la taverne, assis
sur son fauteuil de rotin comme un roi oriental sur son trône.
    Mais,
après tout, comme n'hésitait pas à le rappeler le jeune homme à quiconque osait
le menacer ou l'insulter, ou plutôt lorsqu'on lui laissait le temps de le dire
avant que l'état de sa mâchoire ne lui interdise tout commentaire, Orbianus
n'était pas n'importe qui et avait le bras long. Du moins selon une liste de
critères très personnels.
    -
Balbus Taurus est en train de rassembler un détachement de plus de cinquante
hommes pour venir ici.
    Les
yeux émeraude de Marcus s'enflammèrent mais son visage resta figé et son
attitude étrangement calme. Ce qui ne fut pas le cas de la brute gauloise qui
ne le lâchait jamais d'une semelle ni de son compagnon à la bouche déformée par
un hideux bec-de-lièvre.
    -
Quoi ? s'écria ce dernier.
    -
La ferme, Tettius ! ordonna Marcus. Poursuis, mon garçon.
    Orbianus
déglutit difficilement et poursuivit avec empressement.
    -
Le prétorien au léopard est venu le voir et lui a dit qu'un témoin de confiance
avait assisté à des combats et à des paris clandestins ici, hier soir. Le
questeur Gaius César ordonne donc la fermeture de la taverne et l'arrestation
de tous les esclaves de la maison pour interrogatoire.
    Les
deux brutes qui flanquaient l'ancien prétorien poussèrent des jurons
tonitruants et, cette fois, leur chef bondit de son fauteuil, fou de rage, pour
saisir le garçon par le col.
    -
Quand ? hurla-t-il à un souffle à peine de son visage.
    -
Au... aujourd'hui ! Aujourd'hui, Marcus ! bredouilla-t-il, les yeux écarquillés
prêts à sortir de leurs orbites. Ils peuvent arriver d'un moment à l'autre !
    Certes,
en entrant dans l'officine, Orbianus avait choisi de passer ce dernier et minuscule détail sous silence, histoire de prendre son temps avec Prisca, mais la peur
avait eu raison de ses bonnes résolutions.
    Et,
accessoirement, sa vessie venait de le trahir.
    Marcus
le lâcha aussitôt et le Gaulois aux énormes biceps ceints de bracelets voyants
regarda sans y croire le liquide jaunâtre s'écouler entre ses jambes grêles et
tremblantes.
    -
C'est pas vrai... C'est dégoûtant ! fit-il en grimaçant.
    -
Oublie ce garçon, Celtill, et rassemble tout le monde en bas. Fais vite !
    Marcus
ne se contenait plus de rage.
    Si
la taverne était fermée et les serviteurs arrêtés, ils seraient torturés, comme
il était de coutume de le faire pour les esclaves dont le maître s'était rendu
coupable de quelque forfaiture. Sans cette "formalité", leur
témoignage n'était pas acceptable, ni même recevable, par un tribunal.
    Et
ils parleraient fatalement, risquant de donner des noms et du grain à moudre à
ce salopard de Germain. Pire : Valerius Flacus risquait d'être éclaboussé aussi
et cela, il ne le permettrait pas. Jamais !
     
     
    *
    **
     
    -
Tu penses donc qu'on l'a balancé de là-haut ? demanda Matticus à Metellus en
s'épongeant le front.
    Le
soleil commençait à taper sec au-dessus de leurs têtes et les deux hommes
n'avaient qu'une envie : se mettre à l'ombre.
    -
Oui. Son cadavre, du moins. Une bonne partie de ses os sont en pièces, et je ne
parle pas de sa tête ! Il a un trou tellement gros à l'arrière du crâne qu'on a
retrouvé des morceaux de cervelle jusque sur le mur d'enceinte. On a intérêt à
nettoyer tout ça avant que des petits malins n'arrachent briques et pavés pour
les vendre aux admiratrices !
    Matticus
grimaça mais savait que le vigile avait raison. Un simple mouchoir dans lequel
un gladiateur avait épongé sa sueur, son sang, ou pire, pouvait

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