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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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sourcils, surpris.
    -
Des brûlures ? Quelle drôle d'idée ! Pourquoi aurait-il été brûlé ?
    -
Et le denier ? le pressa le prétorien.
    -
Le denier ?
    -
L'obole à Charon. Dans sa bouche. Le vigile secoua la tête.
    -
Il n'y avait rien. Je viens de te dire que les deux morts n'avaient strictement
rien à voir.
    Matticus
lâcha un juron tonitruant qui fit se retourner Mustella et les trois autres
prétoriens qui discutaient avec les vigiles.
    -
Le fils de... C'est pas vrai ! Mais c'est pas vrai !
    Il
serra le poing comme s'il s'apprêtait à frapper quelqu'un et fit signe à
Mustella.
    -
Ramène le corps à la caserne ! Les autres, avec moi ! Dépêchez-vous !
    Le
jeune ordonnance échangea un regard ulcéré avec Metellus, qui haussa les
épaules.
    -
Ça l'a pris d'un coup, j'comprends pas.
     
     
    *
    **
     
    Lorsque,
n'obtenant pas de réaction, les vigiles de Balbus Taurus défoncèrent la porte
de la taverne du Loup gris et s'engouffrèrent à l'intérieur, glaive au poing,
le temps parut se suspendre.
    La
première chose qu'ils sentirent fut l'odeur qui les prit à la gorge. La même
que celle que l'on peut sentir le matin, en passant dans le quartier des
équarrisseurs et des bouchers. Cette odeur métallique du sang et cet écoeurant
effluve iodé que répandent les fluides visqueux en s'écoulant par les rigoles
des étals jusqu'aux caniveaux.
    Un
soldat glissa et s'affala sur le sol avec un juron. Un autre cracha avec dégoût
et un troisième eut un haut-le-coeur.
    Après
avoir passé un long moment sous le soleil cuisant de midi, il leur fallut un
peu de temps pour s'habituer à la pénombre. Mais, lorsqu'ils y virent un peu
plus clair, ils auraient préféré rester aveugles et repartir sans avoir été
confrontés au spectacle monstrueux qui s'offrait à eux.
    Ils
devaient bien être une bonne vingtaine, peut-être même trente. Des adolescents,
pour la plupart. Serviteurs, prostitués, cuisiniers, palefreniers, ils étaient
tous là, sans distinction de sexe - allongés sur le sol, les yeux écarquillés
par la terreur et le visage déformé par un masque d'horreur. Ils avaient, selon
toute vraisemblance, été égorgés méthodiquement, les uns après les autres. Des
coupures franches et nettes, sans la moindre hésitation, d'une oreille à
l'autre. Et chacun avait vu dans l'agonie du voisin le sort qui serait bientôt
le sien.
    Balbus
n'osait imaginer ce que l'on devait ressentir en voyant son compagnon, son ami
ou son parent se faire froidement égorger en sachant que son propre tour
viendrait inexorablement quelques instants plus tard.
    Au
sol, le sang répandu formait une flaque immense qui s'égouttait en rigoles
écarlates entre les lattes du plancher. Mais il n'y en avait pas que sur le
sol. En tranchant les artères, les auteurs de ce massacre avaient fait gicler
le liquide en tous sens, jusqu'au plafond. Murs, tables, chaises, lampes,
vaisselle, tout en était couvert.
    -
Par tous les dieux de l'Olympe..., bredouilla Balbus Taurus, au bord du
malaise.
    Plusieurs
de ses hommes se précipitèrent à l'extérieur pour vomir, les autres restèrent
immobiles, incapables de bouger, de parler, ni même de faire un geste.
    Le
temps parut s'arrêter, comme si Chronos en personne s'était figé d'horreur.
    Les
esclaves de Marcus Gallus Rufus ne parleraient pas. Balbus avait perdu la
partie, une fois de plus, mais cette fois, des dizaines d'innocents avaient
payé son zèle de leur jeune vie.
    Dans
un état second, il s'accroupit près d'un garçonnet de deux ou trois ans vêtu
d'une petite tunique rapiécée, étendu à côté d'une toute jeune adolescente trop
maquillée, sa mère ? Il serrait encore dans ses petites menottes une poupée de
fortune faite de joncs tressés qu'il avait vêtue de morceaux de voile
effilochés. Sans doute son bien le plus précieux puisque, même lorsque la mort
s'était penchée sur lui avec son grand couteau, il n'avait pu se résoudre à la
lâcher.
    -
Qu'est-ce que j'ai fait ? gémit le vigile en passant la main dans les cheveux
si fins qu'ils ressemblaient à du duvet d'oie. Qu'est-ce que j'ai fait, grands
dieux ?
    Un
bruit de course précipitée suivi d'exclamations horrifiées s'élevèrent derrière
lui et il se redressa avec difficulté.
    Il
n'eut que le temps de se retourner avant de recevoir le poing de Matticus en
plein visage.
     
     
     

8.
     
     
    Assis
dans l'un des fauteuils en rotin de l'atrium de sa maison du Palatin, Octavianus
Torquatus

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