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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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palatine qu'une flaque de sang séchait au soleil,
coagulant entre les pavés.
    Io
voulut s'approcher pour y renifler de plus près mais son maître la retint par
sa laisse avec une moue de dégoût.
    -
Tu crois qu'on l'a jeté de là-haut ? s'enquit Matticus en levant le nez vers
les luxueuses villas qui s'alignaient au sommet de la colline surplombant la
vallée de la Murcia.
    Kaeso
hocha la tête.
    -
Si c'est le cas, j'espère pour lui qu'il était déjà mort.
    Un
centurion des vigiles s'approcha avec assurance, son casque à panache
transversal sous le bras et la main sur la garde de son glaive.
    L'oeil
vif et mobile, l'oreille aux aguets, presque chauve et la peau plus tannée que
le vieux cuir, il faisait penser aux vétérans que l'on croisait parfois dans la
milice privée d'hommes fortunés pouvant s'offrir les services de gardes du
corps expérimentés. Il s'agissait souvent de simples légionnaires ou de
modestes sous-officiers ayant passé leur vie dans les régions les plus
inhospitalières de l'empire, et qu'une pension trop maigre contraignait à
reprendre du service.
    -
Sois le bienvenu dans mon secteur, centurion ! salua le vigile en serrant
l'avant-bras de Kaeso dans une main si calleuse qu'il aurait pu s'en servir
pour poncer du bois. Mon nom est Metellus.
    -
Heureux de te connaître, centurion, le salua respectueusement le jeune
prétorien, ce qui ne manqua pas de surprendre son homologue.
    Celui-ci
était plutôt habitué au mépris avec lequel la prestigieuse garde du prétoire
traitait tous les autres corps d'armée. Balbus Taurus n'avait peut-être pas
tort, finalement, quand il disait que ce garçon méritait le respect.
    Io
renifla la jambe du nouveau venu et celui-ci la caressa prudemment.
    -
Et toi, tu dois être Io, pas vrai ? C'est une belle bête que tu as là,
centurion.
    -
Ne le dis pas devant elle, la flatterie la rend insupportable.
    Metellus
éclata d'un rire rocailleux qui dut s'entendre à l'autre bout du Grand Cirque
et Mustella échangea un discret haussement de sourcils dédaigneux avec ses
trois comparses.
    -
Si j'en crois ce que Balbus Taurus m'a dit, je pense que notre ami va
t'intéresser, centurion, dit le vigile lorsqu'il eut retrouvé son calme en
désignant du pouce le chariot contenant le corps allongé sous un vieux drap.
C'est pour ça que j'ai prévenu tes hommes. Il avait ça dans la gorge,
ajouta-t-il en tendant au prétorien un denier d'argent qu'il sortit de la
bourse accrochée à sa ceinture.
    -
Sait-on qui il est ?
    -
Et comment ! Viens voir par là.
    Metellus
poussa le prétorien jusqu'au chariot et souleva, en un geste théâtral, le drap
crasseux qui recouvrait le visage du mort, s'attendant à voir Kaeso jurer,
s'exclamer ou, au pire, blêmir.
    Mais
le jeune officier n'eut aucune réaction en découvrant le défunt. Si le haut et
l'arrière de son crâne n'étaient plus qu'un amas de chair et d'os
sanguinolents, le visage n'avait pas trop souffert. Il était jeune et rasé de
près, encadré de longs cheveux châtains nattés et noués en chignon à la base de
la nuque, ce qui faisait ressortir la mâchoire carrée et les yeux bruns grands
ouverts. Mais, pour séduisant ou juvénile qu'il fût, ce visage ne disait
décidément rien à Kaeso, qui haussa les épaules, perplexe.
    -
C'est Columbus ! s'écria le vigile, qui n'en revenait pas. Le gladiateur !
    -
Columbus ? murmura Kaeso, en se souvenant des paroles de Victoria la nuit
précédente.
    "Columbus
s'est laissé acheter, comme Lacertus ! Je l'ai vu ! J'ai vu l'esclave de Marcus
Gallus lui donner de l'argent !"
    -
Lorsque la nouvelle va faire le tour de Rome, bon nombre de femmes vont porter
le deuil et s'arracher les cheveux en hurlant ! Sauf celle qui lui a fait ça,
bien entendu.
    Le
jeune prétorien écarquilla les yeux.
    -
"Celle" ? Qu'est-ce qui te fait croire que c'est une femme qui l'a
assassiné ?
    Metellus
eut un sourire narquois et découvrit le corps jusqu'à la taille, dévoilant de
multiples coups de couteau, mais surtout de longs sillons rouges sur la
poitrine musculeuse, le cou et les avant-bras puissants, qu'il avait sans doute
levés pour se protéger le visage.
    -
Tu connais beaucoup d'hommes qui griffent, centurion ? railla le vigile.
    Kaeso
eut un mouvement de recul involontaire et se retint à temps pour ne pas porter
la main aux écorchures toutes fraîches qui cuisaient encore à ses épaules.
    "Puisse-t-il
pourrir au plus profond des enfers ! Un déchet comme lui ne mérite

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