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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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question. Si elle est pertinente, il se peut que le dieu réponde
à tes attentes.
    Le
coeur de la jeune fille bondit dans sa poitrine.
    -
Sais-tu si cet homme m'aimera un jour, lui aussi ? demanda-t-elle d'une traite
comme si les mots se bousculaient pour sortir de sa bouche.
    L'oracle
tendit la main vers la statue d'Apollon, à laquelle elle tournait le dos.
    - Lui le sait. Quant à moi, qui dicte ses sentences, je ne suis que sa voix ;
n'ai point sa connaissance.
    Le
sang battit aux tempes de Lepida.
    -
Mon frère affirme qu'une mésalliance appellerait le courroux des dieux sur nos
têtes. C'est vrai ?
    - Pardon ou châtiment, Apollon seul choisit. Il est bien imprudent, qui veut
choisir pour lui.
    -
De toute façon, je ne crois pas que cet homme s'intéresse à moi, soupira Lepida
avec cette incroyable faculté qu'ont les adolescentes amoureuses de passer
d'une joie intense à un abattement total en quelques instants. Je doute même
qu'il m'ait remarquée !
    - Trop faciles seraient les lauriers sans combat. À vaincre sans danger, on
gagne sans éclat.
    La
jeune fille laissa échapper un petit rire.
    -
Tu parles toujours comme ça, quand tu es ici ? En faisant des rimes bizarres ?
    Apollonius
se raidit et la toisa.
    -
Que suis-je supposé comprendre ? gronda-t-il.
    -
Non, rien, je..., bredouilla-t-elle, craignant de l'avoir vexé. Je... suis
impressionnée. Ça doit être... difficile.
    - C'est le fruit de l'étude et l'amour d'Apollon , lança-t-il avec emphase
avant que son masque altier ne se brise en sourire espiègle. Une affaire
d'habitude et d'imagination... , murmura-t-il comme on confie un secret.
    Il
adressa à la jeune fille un clin d'oeil complice qui la ravit.
    -
Quel est le problème, avec ce garçon ? reprit-il plus sérieusement.
    -
Je ne peux pas lui parler ouvertement car il n'est pas du même rang que moi. En
fait, il n'est même pas romain. C'est le garde du corps de mon cousin. Il
s'appelle Donar, ajouta-t-elle avec un petit soupir qui faillit faire éclater
de rire Apollonius.
    -
Je vois...
    -
Crois-tu pouvoir m'aider à... faire en sorte qu'il me remarque et... Enfin, tu
vois ce que je veux dire.
    Le
visage de l'oracle se tordit en une moue douloureuse.
    -
La magie n'est pas chose à prendre à la légère, jeune dame. Et ce n'est pas non
plus sans risque.
    -
Oui, mais... C'était pourtant ce que tu me proposais à mots couverts dans ta
lettre, n'est-ce pas ?
    -
Es-tu certaine de vouloir suffisamment cet homme pour pactiser avec des forces
aussi obscures ?
    Dans
le chaudron, les feuilles de laurier allaient et venaient sur les remous provoqués
par la main de l'oracle, dessinant des arabesques qu'il était le seul à pouvoir
interpréter.
    -
Oui, assura Lepida après avoir tenté vainement de ravaler la boule d'angoisse
coincée dans sa gorge. Oui, je suis prête.
    -
Alors suis-moi...
    Spectre
imprécis dans les fumées d'encens, Apollonius s'enfonça dans les ténèbres du
temple souterrain et la jeune fille lui emboîta le pas, le ventre noué et les
jambes flageolantes.
    Dissimulé
dans l'ombre, Malah les regarda passer en retenant un petit rire amusé.
     
     
    *
    **
     
    Lorsque
Kaeso arriva sur les lieux du drame, dans le quartier du grand cirque, les
vigiles avaient déjà mis le corps dans un chariot et dispersaient les curieux.
    À
cet endroit de la cité, le flanc de la colline palatine était trop raide pour
accueillir la moindre construction. C'est donc au pied de celle-ci, dans la
vallée de la Murcia, entre la colline du Palatin et celle de l'Aventin, que le
Grand Cirque avait été construit, et que s'étendait le quartier du même nom.
    Cet
immense bâtiment, consacré essentiellement aux courses de char, pouvait
accueillir jusqu'à cent cinquante mille spectateurs et, par-dessus l'enceinte
(en fait, un simple mur de briques peu élevé), on pouvait voir la spina, ornée
d'obélisques, de statues et d'un portique. C'est elle qui coupait le cirque en
deux dans le sens de la longueur, dessinant ainsi une piste oblongue où
s'élançaient les chars.
    En
fait, le Grand Cirque ressemblait à un immense bassin presque enterré dont
l'extrémité la plus arrondie abritait les grandes écuries et les remises. Une
véritable ruche de serviteurs, fonctionnaires, cochers, palefreniers, marchands
et autres s'activait donc en permanence entre ses murs ou dans les environs.
    Et
c'était sur la petite route qui passait entre le mur d'enceinte nord-est et le
flanc escarpé de la colline

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