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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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pas de
fouler le sable de l'arène !"
    Les
imprécations de Victoria résonnaient à ses oreilles et le sol parut se dérober
sous ses sandales cloutées.
    Impossible.
Elle n'avait pas pu commettre un tel meurtre de sang-froid. Elle n'était pas
comme ça. Il l'aurait vu. Il l'aurait forcément vu !
    -
Je ne sais pas ce qu'il lui avait fait, mais elle devait être sacrement enragée
! poursuivit Metellus, inconscient de la tempête qui faisait rage sous la
calotte crânienne du prétorien. Placidus et sa fille doivent maudire les dieux
! Deux gladiateurs tués coup sur coup, ça va faire un sacré manque à gagner.
Surtout que, depuis que Marcus Gallus a envoyé promener la belle, ils ne
peuvent plus trop compter sur les largesses de ce salopard !
    Kaeso
sentit son coeur faire une embardée.
    -
De qui parles-tu ?
    -
De la fille de Placidus.
    -
Victoria ? Elle a été la maîtresse de Marcus Gallus ?
    -
Et pendant un bon bout de temps, d'après ce que m'a dit Taurus. Il y a de ces
manigances, dans ce milieu ! C'est à se demander parfois comment ils ne se
tuent pas tous entre eux. Une fois, j'ai même entendu parler d'un cocher qui...
    -
Matticus ! l'interrompit Kaeso en appelant son second, une sueur froide coulant
le long de son échine. Occupe-toi du corps avec Metellus et recueille
soigneusement toutes les informations qu'il pourra te donner, je dois aller
parler à quelqu'un, c'est très important !
    -
Mais...
    -
Je t'expliquerai ! lança-t-il en s'éloignant au pas de course, suivi d'Io.
    Matticus
et le vigile le regardèrent s'éloigner à grandes foulées de ses longues jambes,
sous le regard admiratif de toutes les femmes présentes parmi les badauds.
    -
Quelle mouche le pique ? bredouilla le prétorien, interdit. Tu lui as dit
quelque chose ?
    Le
vigile secoua la tête et haussa ses épaules trapues, aussi étonné que lui.
     
     
    *
    **
     
    Orbianus
n'avait jamais vraiment voulu devenir vigile.
    Ni
autre chose, d'ailleurs.
    En
fait, à bien y réfléchir, Orbianus aurait aimé n'importe quoi plutôt que de
travailler. Sauf, bien sûr, s'il avait pu être prétorien, comme ceux à qui il
avait servi du vin à la caserne. Ceux qui étaient venus voir cet enfant de
salaud de Balbus Taurus, puisse un cyclope lui arracher la tête !
    Eux,
ils avaient la belle vie ! Des soldes qui leur permettaient de manger de la
viande tous les jours s'ils en avaient envie, et même plusieurs fois par jour,
de beaux uniformes, de belles casernes, ils étaient sans cesse invités à des
dîners mondains et pouvaient fourrer tout un tas de filles libres sans que personne
ne vienne leur demander des comptes. Surtout ces chiennes de patriciennes qui
n'attendaient qu'une occasion pour tâter du "vrai" mâle, comme lui,
pas l'un de ceux avec qui elles devaient se marier et qui passaient des heures
à ajuster les plis de leurs toges en parlant avec la bouche en cul de poule.
Oui, ces "dames de la haute" couraient après les hommes telles des
chattes en chaleur et si ceux-ci arrivaient à les faire jouir plusieurs fois de
suite, elles leur offraient des cadeaux somptueux, comme un char de course ou
des bijoux avec des perles grosses comme des olives - si, si, on le lui avait
dit, il le tenait de source sûre !
    Et
si Orbianus avait pu être prétorien, il aurait eu la plus belle collection de
chars de course de tout le régiment, il en aurait mis sa main à couper ! Ce que
n'était pas prêt à faire son géniteur qui, lui, estimait que son onzième fils,
ce cadet dégingandé et grossier, ce "benêt incapable d'écrire son nom correctement",
comme il disait avec une lucidité que l'on rencontrait rarement chez un père
lorsqu'il parle de son rejeton, avait déjà eu beaucoup de chance que les
vigiles l'acceptent comme aide de camp !
    Mais,
pour être né et avoir vécu à Subure toute sa courte vie, Orbianus savait qu'il
y avait toujours moyen d'adoucir son supplice, quel qu'il puisse être. Ou, du
moins, d'en tirer quelque compensation.
    Lorsque
son père l'avait fait engager par une taverne pour laver les cuisines, par
exemple, il urinait dans les amphores de vin. Lorsqu'il avait dû traîner
d'énormes blocs de pierre pour la construction d'un établissement de bains
publics, il en avait laissé tomber un "par mégarde" sur le pied du
contremaître. Et lorsqu'il dut suer sang et eau dans le petit jardin du temple
de Minerve, il glissait des crottes de souris dans les offrandes de nourriture
que récupérait le prêtre. Oui, il y

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