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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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tous les angles. Le
tissu léger et fluide, d'une jolie teinte mauve, moulait son corps de liane.
Maintenu aux épaules par deux fibules d'argent, il laissait ses bras fins à nu.
    -
C'est du coton indien !
    Son
père tendit la main pour toucher le tissu.
    -
Ça a l'air confortable. Tu l'as trouvée dans la boutique d'Hilarius ?
    Concordia
acquiesça.
    -
C'est léger comme une plume ! De plus en plus d'hommes l'utilisent pour leurs
tuniques, avec cette chaleur ! Tu devrais essayer.
    -
Ton vieux père a passé l'âge de ce genre de fantaisie depuis longtemps, hélas.
    -
Mais tu aimes ?
    -
Très jolie. Cette robe te va merveilleusement bien.
    -
Mère la déteste. Elle la trouve "grossière" et "impudique".
    Octavianus
Torquatus agita la main.
    -
Si on la laissait faire, ta mère couvrirait Vénus elle-même d'un manteau à
capuche.
    -
À la condition qu'il soit brodé de perles et d'émeraudes, persifla Concordia,
faisant sourire Ludius. Alors ? insista-t-elle. C'était quoi, cette histoire de
lettre ?
    Son
père lui tendit le courrier.
    -
Lepidus l'a trouvée sur le lit de sa soeur.
    -
Il fouille dans ses affaires ? s'offusqua la jeune femme.
    Le
sénateur haussa les épaules.
    -
Compte sur moi pour lui dire deux mots ! enragea sa fille en parcourant
néanmoins la lettre avec intérêt. Qu'est-ce que c'est que ces sornettes ?
s'exclama-t-elle lorsqu'elle eut fini de lire.
    -
Crois-tu que cet oracle pourrait avoir des "vues" sur elle ?
    -
Bien sûr que non, père, quelle idée !
    -
Elle est plutôt jolie, plaida Torquatus. Et riche. Sans compter qu'elle est la
cousine de...
    -
Les femmes ne l'intéressent pas, père, le coupa Concordia.
    -
Tu m'as l'air bien sûre de toi, lança ce dernier en croisant les bras sur sa
bedaine.
    -
Lors du banquet, Apollonius n'a pas louché sur les seins d'Ennia une seule fois,
argumenta la jeune femme avec un petit sourire entendu.
    Le
vieux sénateur haussa les sourcils et hocha la tête.
    -
Ah... Je reconnais que c'est un argument qui, pour trivial qu'il puisse être,
n'en pèse pas moins son poids. Enfin, façon de parler.
    Ennia,
la sulfureuse épouse de Macro, le nouveau préfet du prétoire, et que certains
soupçonnaient d'ailleurs d'être la maîtresse de Caligula, était réputée
posséder la plus grosse poitrine de la cour. Et elle ne manquait jamais une
occasion de faire valoir ses "arguments" lorsque l'occasion se
présentait. De mémoire de Romain, aucun homme normalement constitué ne pouvait
la regarder plus de quelques minutes sans que leurs yeux ne dérapent sur le
vertigineux décolleté. À moins, bien entendu, d'être irrécupérablement
androgame.
    -
Cela étant dit, reprit Octavianus Torquatus, tu n'imagines pas ce que les
hommes sont capables de faire pour de l'argent ou pour un peu de pouvoir.
    Concordia
se tourna vers Ludius.
    -
Tu coucherais avec une femme, toi ? L'aveugle eut une grimace de dégoût si
spontanée que le vieux sénateur éclata de rire.
    -
Et encore, il est aveugle ! renchérit sa fille. S'il voyait mère...
    -
Concordia ! s'étrangla son père en lui faisant les gros yeux.
    Celle-ci
l'apaisa d'un baiser sur la joue.
    -
Je vais parler à Lepida pour savoir de quoi il retourne, père. A moi, elle dira
tout. À cette heure, elle doit déjeuner avec Drusilla et Caligula.
    -
Je vais, de mon côté, essayer d'interroger quelques personnes à propos
d'Apollonius, promit Ludius.
    -
Commence par les sources officielles, préconisa le sénateur en s'enfonçant plus
confortablement dans son fauteuil avec l'intention évidente de faire une courte
sieste. Et faites-moi le plaisir de vous couvrir la tête ! ajouta-t-il avec un
bâillement en voyant les jeunes gens quitter l'atrium en direction du
vestibule, indifférents au soleil de plomb qui les attendait dehors.
     
     
    *
    **
     
    La
Via Salaria était l'une des routes les plus fréquentées. Elle partait du nord
de Rome et allait jusqu'au Castrum Truentinum, sur la côte adriatique, à plus
de cent soixante lieues (8) de la capitale de l'empire. Elle tenait son nom du
sel, car c'est par cette route que les Sabins rapportaient le précieux
condiment récolté à l'embouchure du Tibre. La Via Salaria comptait parmi
les routes les plus empruntées mais, comme tous les lieux publics, elle se
vidait lorsque le soleil était au zénith et menaçait de cuire tous ceux qui
prenaient le risque de s'exposer à ses rayons.
    Certains
avaient cependant des affaires trop urgentes à régler pour craindre les

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