Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin
Autoren: Cristina Rodriguez
Vom Netzwerk:
l'espoir de se détendre un peu. Non qu'elle soit stupide ou naïve au point
de craindre de se trouver dans la maison d'un mage oriental qui parlait aux
dieux, non. Mais parce que ce genre de personnage sulfureux ne se contentait
généralement pas de confectionner des amulettes ou des philtres d'amour ; ces
misérables fabriquaient aussi toute sorte de poisons et ça, c'était beaucoup
plus terrifiant qu'une imprécation vomie dans un nuage d'encens !
    Les
rideaux diaphanes qui voilaient le petit tronçon de couloir menant au jardin se
soulevèrent soudain et Apollonius apparut, souriant.
    -
Soyez les bienvenus dans la maison du dieu, salua-t-il en s'inclinant poliment.
    Concordia
haussa les sourcils, un peu surprise.
    À
la lumière du jour, l'oracle paraissait plus âgé et, surtout, beaucoup plus
humain, bien que d'une beauté hors du commun malgré sa taille modeste. En fait,
il était à peine plus grand que la jeune femme, ce qu'elle n'avait pas remarqué
la veille, captivée par son charisme.
    -
Que puis-je pour toi, noble Concordia ? demanda-t-il aimablement en lorgnant
cependant sur Donar avec une expression de profonde surprise.
    -
Non, ce n'est ni son frère jumeau, ni son neveu, ni même son cousin, précisa la
jeune patricienne, comprenant la stupéfaction de l'oracle.
    Il
sourit, décontenancé.
    -
Pardon. La ressemblance est tellement frap...
    -
Ce n'est que l'homme à qui tu as voulu faire avaler ceci ! le coupa-t-elle, le
coeur battant, en brandissant le petit flacon de verre contenant le philtre.
    Elle
remarqua, non sans une certaine satisfaction, que sa main ne tremblait pas
lorsque l'oracle prit la petite fiole pour la présenter à la lumière et
vérifier qu'elle était pleine.
    -
Dans ce cas, tu dois être le beau Donar dont la jeune Lepida m'a tant parlé,
dit-il sans la moindre gêne et sans cesser de sourire. Elle était bien en
dessous de la vérité, ajouta-t-il, charmeur, décontenançant le garde germain
qui n'osait cependant intervenir sans un ordre de Concordia.
    -
Tu ne manques pas d'aplomb ! s'écria celle-ci, estomaquée. Lepida est encore
une petite fille !
    -
Oh, mais je le sais, dame Concordia ! Dix-sept ans, m'a-t-elle assuré. Mais je
dirais plutôt quatorze.
    -
Quinze depuis un mois à peine !
    -
Ah, je n'étais pas loin de la vérité. C'est plutôt bon signe, pour un oracle,
non ?
    Apollonius
paraissait s'amuser follement de la situation et la jeune femme ne savait plus
sur quel pied danser.
    -
Tu oses en rire ? s'écria-t-elle. Je suis venue te voir avant de parler de cela
à mon cousin et à mon père parce que je me disais que tu avais peut-être une
explication ou, au moins, une excuse à formuler ! Je constate, hélas, qu'il
n'en est rien !
    -
Qu'as-tu essayé de me faire avaler ? gronda Donar, n'y tenant plus.
    Sous
leurs regards interloqués, l'oracle déboucha la fiole et en avala le contenu
sans broncher.
    -
Qu'est-ce que...
    -
Miel, menthe, clou de girofle et citron ! annonça-t-il gaiement. Souverain
contre les maux de gorge, à en croire Malah.
    Concordia
et Donar le considérèrent avec stupeur, complètement perdus.
    -
Une potion contre la toux ? s'étrangla la jeune femme. Tu as donné à Lepida une
potion contre la toux ?
    Apollonius
acquiesça.
    -
Oui.
    -
Mais... pourquoi ?
    -
Cette petite avait une toquade pour le garde du corps de son cousin, que
voulais-tu que je fasse ? La raisonner ? As-tu déjà essayé de raisonner une
adolescente amoureuse, dame Concordia ?
    La
jeune femme préféra se taire, ne sachant que trop ce qu'il voulait dire
puisqu'elle en avait été l'exemple parfait, et l'était toujours, alors qu'elle
avait quitté l'adolescence depuis longtemps.
    -
Je lui ai dit que ce philtre était sa dernière chance, reprit l'oracle. Et que,
si cela n'avait aucun effet, c'est que les dieux eux-mêmes refusaient de bénir
cette union. Alors, à moins que le miel et le clou de girofle n'aient sur notre
séduisant ami ici présent des effets stimulants imprévisibles, je ne pense pas
avoir agi de façon particulièrement insensée ou immorale.
    Donar
et Concordia échangèrent un regard embarrassé et celle-ci se couvrit le visage
des mains, honteuse.
    -
Je me sens ridicule...
    Apollonius
éclata de rire.
    -
Mais non, voyons, il n'y a pas de mal. Cela dit..., ajouta-t-il en levant son
bras bandé, comment as-tu pu supposer un seul instant qu'un homme qui doit
courir chez la mère de ton cousin pour faire soigner une simple brûlure connaît
quelque
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher