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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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s’en sont pris à la comtesse de
l’Isle-Jourdain sont ceux qui ont tué votre ermite, conclut-il évasivement.
    Bernard Bayard, le seigneur désigné par le comte
de Foix pour garder le château, les reçut dès leur arrivée. Castrum Tarascone
n’était qu’une grande tour avec une salle accolée et des écuries et des granges
autour. Les maisons du bourg, en pierres sèches ou en bois, se serraient autour
de l’enceinte, un peu plus bas. Il n’y avait pas beaucoup d’habitants ni
d’hommes d’armes, mais la forteresse était bien située sur un rocher et formait
un verrou pour l’entrée du comté, sauf à passer par la montagne.
    Les gens du château avaient soupé, mais le comte
fit servir à ses visiteurs des restes de venaison et un âpre vin. Malgré les
fagots jetés dans le foyer, le froid était vif dans la grande salle.
    Bayard, ses chevaliers et le jeune Ramon, qui
gardait un air triste, s’attablèrent avec eux. Il n’y avait aucune femme et
quand Guilhem aida Sanceline à ôter son haubert, ils furent stupéfaits de
découvrir une fraîche jeune fille dans ce jeune cavalier.
    — Dame Sanceline, qui nous accompagne,
cherche son père, un Parfait du nom d’Enguerrand.
    — Il est venu ici ! s’exclama le frère
de Ramon. Je l’ai mené à l’ermite.
    — Quand ?
    — Je me souviens que c’était le lendemain du
deuxième dimanche de Carême, seigneur.
    Environ cinq semaines, calcula Guilhem.
    — Et ensuite ?
    — Il est resté quelques jours, puis il est
parti par la montagne, il nous a dit qu’il allait à Castelsarrasin.
    Guilhem et Wolfram échangèrent un regard. Ils
étaient sur la bonne piste.
    — Merci, Seigneur, murmura Sanceline.
    — Son passage a-t-il un rapport avec la mort
de notre saint homme ?
    — Peut-être…
    Guilhem raconta qu’il poursuivait cette bande
depuis l’attaque du convoi de la comtesse de l’Isle-Jourdain. Il repartirait
demain à leur trousse.
    — Mais que cherchent-ils ?
    — Un trésor, répliqua vaguement Guilhem.
    — Le trésor d’Alaric ? demanda Bayard
les yeux brillants. Il serait caché dans ces montagnes, dit-on.
    — Vous avez deviné, mentit Guilhem. Mais
personne ne doit le savoir…
    — Nous serons muets, seigneur, assura le
frère de Ramon.
    — Notre ermite aurait su où il se
trouvait ?
    — Du moins le croyaient-ils. Comme ils
s’imaginaient que quelqu’un de la suite de dame Amicie le savait. Mais c’était
faux. Nous, nous ne cherchons pas ce trésor qui n’existe peut-être pas, nous
voulons juste retrouver Enguerrand, et ces gens pour les châtier.
    — Je comprends. Je vous aiderai demain,
décida Bayard. Avec les chiens, on retrouvera peut-être leur piste, malgré la
neige.
    Il fit un signe de la main, désignant la salle.
    — Le château n’est pas grand et les chambres
de la tour sont toutes occupées. Je peux vous trouver une place dans une maison
du village, mais il faudra en faire partir les habitants… Sinon je peux
installer des paillasses ici, et vous aurez moins froid que n’importe où
ailleurs !
    — Ça ira, dit Guilhem avec un sourire
fatigué.
    Ils passèrent donc la nuit dans la salle, restant
habillés sous leur couverture. Dans la nuit, Sanceline se serra contre Guilhem
à cause du froid. Ils avaient oublié combien il était doux de rester ainsi.
    Avant même le lever du soleil, une servante vint
rallumer le feu et mettre des choux, des pois et des morceaux de cabri à cuire
dans la marmite.
    Un moment plus tard, rejoints par les gens du
château, ils étaient tous autour de la table, dressée à nouveau sur les
tréteaux. On leur servit la soupe bouillante sur du pain de seigle. Manquant
d’écuelle, Guilhem partagea la sienne avec Sanceline.
    Il faisait à peine jour quand ils sortirent,
équipés de leur hamois et de leur cotte de mailles.
    La veille, on s’était occupé de leurs chevaux,
mais, ce matin, ils durent les harnacher eux-mêmes. Les chevaliers et Bayard
les rejoignirent à l’écurie. Eux aussi étaient prêts, tous avec de vieux
casques pointus, des broignes annelées et de lourdes épées.
    Ramon arriva avec un chien tenu par une corde. Ils
partirent peu après. Le chien, en tête, jappait joyeusement.
    Ils reprirent un moment le chemin des grottes
jusqu’à un sentier sur leur gauche.
    — C’est par là qu’on gagne les pâturages.
    Le chien cherchait une piste, mais sans rien pour
l’aider, l’animal semblait perdu.
    Ils empruntèrent

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