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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Chaque fois,
Guilhem hésita à les questionner sur le passage de cavaliers, mais pour le
faire, ils auraient dû se détourner ou traverser la rivière, ce qui leur aurait
fait perdre du temps.
    Au bout de quelques heures, la vallée s’élargit.
Au confluent de l’Ariège et d’un torrent, ils découvrirent un donjon rond
dressé sur un monticule isolé. Autour se déroulait une enceinte en pierres et
en bois d’où dépassaient des toits de branchages.
    — Seigneur, vous voilà à Tarascone, déclara
le berger. (Il leva les yeux au ciel. Le soleil était derrière la montagne.) Il
est trop tard pour aller aux grottes. Passez la nuit au château. Demain, vous
trouverez facilement quelqu’un pour vous conduire à l’ermite.
    — Pourquoi ne pas poursuivre
maintenant ?
    — Il y a encore une demi-lieue à faire et il
faudra grimper, seigneur. Cela prendra beaucoup de temps.
    Guilhem comprit qu’il ne voulait pas s’y rendre,
mais il lui donna quand même le denier promis, car il leur avait été bien
utile.
    Ils suivirent donc sans lui le chemin conduisant à
l’enceinte fortifiée. Un cor sonna alors qu’ils s’approchaient. Sur un piquet
était fiché un vieux casque cabossé. L’enseigne signifiait que le seigneur du
lieu accordait l’hospitalité aux chevaliers de passage. Pourtant, le portail
était clos. Peut-être les gardes se méfiaient-ils en voyant arriver quatre
cavaliers bien armés.
    — Nous venons de Foix ! Je suis au
service de la comtesse de l’Isle-Jourdain ! cria Guilhem devant le
portail, agitant l’aumônière.
    Du haut d’une tour, un homme lança :
    — Où allez-vous ?
    — Aux grottes, pour parler à l’ermite. Nous
demandons l’hospitalité pour la nuit.
    — On a envoyé chercher le seigneur, répliqua
le garde de façon évasive.
    — Dame Esclarmonde m’a assuré que les gens à
son service me recevraient, au vu de cette aumônière ! lança Guilhem sans
cacher son exaspération devant leur défiance.
    — Pardonnez-moi, seigneur, mais on m’a donné
des ordres, à cause des cavaliers.
    Un frisson d’inquiétude parcourut Guilhem.
    — Quels cavaliers ? demanda-t-il.
    — Je ne sais pas. Un berger venu tout à
l’heure nous a prévenus que des cavaliers traversaient la montagne par les
pâturages. Ils ont évité la vallée, comme s’ils ne voulaient pas qu’on les
voie, ou qu’on les questionne.
    — Combien étaient-ils ?
    — Il en a vu trois, mais peut-être
étaient-ils plus.
    — Il n’y avait que des cavaliers ?
    — Je ne sais rien d’autre, seigneur.
    Guilhem se tourna vers Wolfram.
    — Ça pourrait être le comte Dracul…
    — Ou les moines… Ou encore Brasselas, observa
l’Allemand.
    — Combien de temps pour atteindre les grottes
de l’ermite ? cria Guilhem.
    — Suivez le chemin le long de l’Ariège. Vous
y serez dans une heure, mais la nuit va tomber, vous aurez du mal à trouver. Il
faut grimper et, si on ne sait pas où chercher, on peut tomber dans un trou.
    — J’offre un denier d’argent à qui nous
guidera !
    — Il vaudrait mieux que vous y alliez demain,
seigneur.
    — C’est maintenant que je veux m’y
rendre !
    Il y eut un silence. Peut-être le garde se
concertait-il avec ses compères. Diable, un denier d’argent ne se trouvait pas
sous les sabots d’un cheval !
    — Ramon va vous accompagner, seigneur, dit-il
enfin.
    Au bout d’un instant, un des panneaux du portail
s’ouvrit et un gamin dévala, tout joyeux. Derrière lui, il y avait deux hommes
d’armes, l’un tenant une arbalète, l’autre une guisarme emmanchée sur une
perche.
    Nu-pieds dans ses sabots, l’enfant devait avoir
une dizaine d’années. Il portait un sayon de laine rugueuse avec un gilet de
fourrure de loup.
    — Monte ! lui dit Guilhem en lui tendant
la main.
    Le gamin sauta en croupe comme s’il faisait ça
tous les jours.
    — Prévenez votre seigneur que nous
reviendrons avant la nuit, lança Wolfram, faisant tourner sa monture.
    — Allons-y ! décida Guilhem. J’ai un
mauvais pressentiment.
    Ils reprirent le chemin dans la vallée.
Rapidement, celle-ci se rétrécit et ils pénétrèrent dans une gorge aux parois
escarpées. Au bout d’un moment, ils aperçurent des vapeurs venant des rochers.
    — Ce sont des sources chaudes, seigneur,
expliqua le gamin en les désignant. Il y a une mare là-bas où on se baigne,
même en hiver.
    — Et les grottes ?
    — Elles sont au-dessus. Il faudra

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