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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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terreur.
Alaric alla les calmer puis attacha solidement leur bride à de lourdes pierres.
    Il fallait éviter que la peur ne s’installe, se
dit Guilhem. Il prit une arbalète et passa de l’autre côté du feu. Apercevant
une ombre, poil hérissé et gueule ouverte, il la mit en joue. L’animal fit mine
de s’élancer et s’arrêta net, un vireton dans la gorge.
    Guilhem revint vite dans la grotte, évitant une
nouvelle attaque.
    — Un de moins ! cria-t-il
victorieusement.
    Au même instant, un loup, plus impatient que les
autres, ou voulant venger son compagnon, sauta par-dessus le feu. Alaric lui
jeta un tison qui brûla sa fourrure et la bête s’enfuit dans un glapissement de
douleur.
    Les hurlements se déchaînèrent alors de façon
effroyable. Soudain, d’autres bêtes apparurent devant le feu, la gueule
ouverte, montrant des dents longues et blanches, les yeux rouges de fureur et
grognant avec férocité.
    Guilhem ayant retendu le câble de son arbalète
avec le crochet, les trois hommes tirèrent presque ensemble. Malgré cela plusieurs
loups sautèrent sur eux dans une furieuse mêlée.
    Guilhem et Alaric avaient eu le temps de saisir
des couteaux et, malgré l’acharnement des bêtes, ils tranchèrent et percèrent
des poitrails et des ventres sans être mordus. Par contre Wolfram fut renversé
par un vieux mâle et tomba sur un genou. Il parvint quand même à le saisir à la
gorge, l’empêchant de le mordre. À quelques pouces de sa tête, il sentait
l’haleine écœurante du fauve quand son capuchon de mailles glissa et l’aveugla.
Le loup tentait-il de l’empêcher de voir ? Incapable de distinguer quoi
que ce soit, l’Allemand savait qu’il ne pourrait pas retenir la bête longtemps.
    Pourtant l’animal faiblit et il parvint à le
repousser. D’une main libre, Wolfram dégagea son camail et vit la bête féroce
étendue à ses pieds, baignant dans son sang avec quelques soubresauts d’agonie.
À côté, Sanceline, haletante, tenait le couteau avec lequel elle l’avait
poignardée.
    Quant à Alaric et Guilhem, ayant tué plusieurs
loups, ils avaient brisé l’attaque.
    — Jetons les cadavres dehors ! cria
Guilhem en constatant avec satisfaction que personne n’était blessé. Pendant
qu’ils se déchireront les dépouilles, ils nous laisseront tranquilles.
    En effet, à peine avaient-ils lancé quelques corps
sanglants de l’autre côté du feu que, dans une horrible mêlée, les loups se
précipitèrent sur leurs frères. La curée dura longtemps. Avec les arbalètes,
ils abattirent encore quelques bêtes jusqu’à ce qu’elles s’éloignent. Mais
peut-être étaient-elles assouvies.
    Peu à peu le calme revint. Essoufflés, griffés,
mais sans morsures graves, ils reprirent leur souffle. Wolfram remercia alors
Sanceline.
    — Vous m’avez sauvé la vie, jolie
demoiselle ! Quand je songe que je ne voulais pas de vous !
    Guilhem prit affectueusement Sanceline par
l’épaule. C’était la première fois depuis Saint-Gilles qu’il se comportait
ainsi.
    — Jamais je n’ai eu plus doux et plus
courageux écuyer !
    Elle se laissa faire, ne regrettant même plus
d’avoir tué des créatures de Dieu, comme pourtant sa foi le lui interdisait.
    — Vont-ils revenir ? demanda-t-elle.
    — Les plus audacieux sont morts, répondit
Wolfram, et les plus affamés sont repus.
    Effectivement, les loups ne revinrent pas.
Sanceline et Alaric purent même se rendormir pendant que Guilhem et Wolfram
veillaient.
    À la première lueur du matin, ils sortirent. Le
ciel était dégagé et un morne silence régnait autour d’eux. Les branches des
arbres étaient immobiles, figées, et la forêt paraissait déserte, comme
abandonnée de toute vie.
    Ils écartèrent quelques dépouilles de loup puis
sellèrent les chevaux. Le bruit réveilla Alaric et Sanceline. L’écuyer vint les
aider, tandis que Sanceline faisait chauffer de la bouillie sur les braises.
Dans un autre caquelon, elle fit tiédir aussi un peu de vin. Ce fruste repas,
accompagné de charcuterie, les réconforta et ils se mirent en route, tous les
sens en alerte.
    Ils trouvèrent finalement un passage dans la
falaise et empruntèrent un sentier rocailleux qui grimpait. Au bout de
plusieurs heures, ils parvinrent à une prairie abritée par de grands sapins. De
là, le sentier descendait dans un vallon. Le regard de Guilhem fut alors attiré
par des vautours qui tourbillonnaient au loin.
    — Il y a une charogne,

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