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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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là-bas !
Attendez-moi !
    Il mit son cheval au trot. Au bout de la prairie,
les vautours qui rongeaient le cadavre d’un chevreuil s’envolèrent. En
s’approchant, il distingua un grand cercle d’herbe où la neige était absente.
Quelques crottes de chevaux souillaient le sol, mais pas de traces de feu.
    Il entendit alors un martèlement de sabots dans
son dos et se retourna, prêt à sortir son épée, mais ce n’était que Wolfram.
    L’Allemand avait compris.
    — Dracul ? s’enquit-il.
    — C’est la trace de sa tente. Il a commencé à
neiger hier après-midi. Ils n’ont pas voulu être pris dans la tempête, surtout
à cette altitude. Ils ont monté la tente et passé la nuit à l’intérieur. Ils
viennent de partir.
    — Ils sont donc devant nous.
    — Je n’en doutais pas.
    Dans la neige, les traces de chevaux étaient
tellement emmêlées qu’on ne pouvait déterminer le nombre de cavaliers.
    — Ils n’ont pas fait de feu, remarqua
Guilhem.
    — Ils ont tué ce chevreuil et mangé sa viande
crue avant d’abandonner la carcasse aux bêtes sauvages.
    — Les loups ne se sont même pas attaqués à
eux ! fit Guilhem dépité.
    — Leur tente de cuir est épaisse. Une fois
fermée, aucun fauve ne pourrait la percer. De plus, il n’y a pas de prise pour
leur mâchoire.
    — Ils n’ont que quelques heures d’avance sur
nous, dit Guilhem en regardant le chemin. Et ils ne savent pas que nous sommes
derrière eux.
    — Mais avec Brasselas et ses gens, ils sont
au moins une douzaine et nous seulement quatre, avec une femme.
    Guilhem hocha de la tête en grimaçant et remonta
en selle.
     
    — Nous sommes suivis ! lui dit
Brasselas.
    La troupe venait de passer un col. Une fois au sommet,
Brasselas était resté en arrière pour examiner la vallée et le chemin en
contrebas. Puis il avait remonté la file de ses compagnons jusqu’à ceux qui les
avaient engagés.
    — Oui ?
    — Je l’ignore, mais ce sont des cavaliers,
pas des bergers. J’en ai aperçu deux.
    — Peuvent-ils nous rattraper ?
    — Sans doute, nous n’allons pas vite et nous
laissons des traces.
    — Que doit-on faire ?
    — Je peux laisser quelques-uns de mes hommes
sur le chemin. Si ceux qui sont derrière nous ne sont pas nombreux, ils nous en
débarrasseront avec les arbalètes.
    — D’accord.
     
    Brasselas les avait rencontrés près de
Sainte-Gabelle, alors qu’il fuyait avec ses hommes à toute bride, après avoir
perdu son seigneur. Le groupe était en travers du chemin, leur barrant le
passage.
    — Où allez-vous, chevaliers ? avait
lancé l’un d’eux en balayant du regard leurs armes et leur hamois.
    — Ça ne vous regarde pas !
Dégagez ! avait répliqué Brasselas.
    — Nous avons besoin d’hommes d’armes, avait
dit celui qui paraissait commander le groupe.
    Brasselas avait secoué la tête, la main sur sa
hache d’armes.
    — Levez-vous du chemin, ou votre sang
coulera.
    — Si vous êtes libres, je vous offre six sous
d’or par jour, et trois pour chacun de vos hommes.
    Brasselas avait levé un sourcil surpris et
intéressé. Le comte de Foix payait [56] trois sous d’or les chevaliers du ban comme lui.
    — Si vous avez une telle somme, on pourrait
vous la prendre, maintenant… avait-il dit, avec un regard rapace.
    — Vous aurez la première journée demain
seulement, et le reste à la fin de votre engagement.
    — Et je devrais vous faire confiance ?
avait ricané l’écuyer.
    — Qu’avez-vous à perdre ? Êtes-vous au
service d’un autre ?
    Brasselas avait consulté ses compagnons du regard
avant de dire :
    — Pour quelques jours, je peux rester avec
vous. Mais tentez de me tromper, et je vous jure qu’on vous écorchera vifs,
malgré votre état.
     

Chapitre 25
    I ls
suivaient un sentier bordé d’un précipice vertigineux quand ils débouchèrent
sur une crête herbeuse dévoilant les sommets enneigés des montagnes environnantes.
À deux ou trois jets de pierre, un troupeau de mouflons pâturait de maigres
lichens. Les apercevant, quelques bêtes levèrent la tête sans s’éloigner pour
autant, jugeant être assez loin et suffisamment rapide pour fuir en cas de
danger.
    — Voici qui remplacerait avantageusement
notre bouillie, remarqua Guilhem, les observant avec gourmandise.
    Il descendit de cheval et prit son arbalète.
    — Le vent porte dans leur direction, ils ne
te laisseront pas approcher, le prévint Wolfram. Laisse-moi faire,

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