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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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ils mangèrent avec
grand appétit, terminant leur repas par des noix et des fruits séchés que leur
avait donnés la sœur du comte de Foix.
    La nuit lut calme, bien qu’ils entendissent toutes
sortes d’animaux rôder autour de leur cahute.
    Le lendemain, le ciel était toujours dégagé et ils
reprirent la route, guidés par le soleil levant.
    Le sentier suivit un vallon, puis se mit à monter
sur une crête où soufflait une bise glaciale. Les arbres se faisaient rares.
Parfois, ils apercevaient quelques chèvres sur les crêtes, ou des lièvres
s’enfuyant au fond de ravins. Ils découvrirent à nouveau du crottin d’ânes et
de chevaux, mais sans savoir s’il s’agissait d’un groupe ou de deux.
    Arrivés à un promontoire, ils aperçurent enfin la
vallée s’étendant devant Montségur et la petite montagne en forme de casque
arrondi et allongé. Ils restèrent un moment à scruter les alentours, mais sans
voir ni hommes ni bêtes, sinon des vautours qui tournoyaient au loin.
    Maintenant, il suffisait de descendre un mauvais
sentier semé d’arbres grêles jusqu’à une muraille rocheuse. Ensuite, ils
suivraient le cours d’un ruisseau, qu’ils apercevaient, pour gagner le pied de
Montségur.
    Ils entamèrent la descente en longeant une
falaise. À mi-chemin, les sapins devinrent plus nombreux.
    C’est le cri aigu de vautours, mêlé à des
croassements de colère, qui attira leur attention. Les oiseaux se disputaient
quelques charognes. Le vacarme provenait d’une prairie à l’écart. Intrigués,
ils s’en approchèrent. Guilhem craignait que les marchands de la hutte ne
soient finalement tombés entre les mains de Vladislas de Valachie.
    Une nuée d’oiseaux noirs couvrait deux sinistres pieux.
Les volatiles s’enfuirent à leur approche, criaillant et glapissant leur fureur
d’avoir été dérangés dans leur festin. Deux hommes étaient empalés. Cette fois,
ce n’étaient que des corps sans vie. Le pieu de l’un était sorti par sa
mâchoire et l’autre par son torse. Les oiseaux avaient déjà dévoré une partie
des visages.
    Sanceline détourna les yeux et se mit à pleurer,
tandis que les hommes tournaient autour des corps pour les identifier. Mais les
cadavres étaient nus et il était impossible de savoir si c’étaient des
marchands.
    — Lui, je l’avais vu à l’hôtellerie de
Saint-Gilles, seigneur, fit finalement Alaric.
    C’était celui dont le pieu était sorti par la
poitrine. Les oiseaux avaient mangé ses yeux mais son nez, sa bouche et son
menton étaient intacts. Il avait un visage mafflu couvert d’une épaisse barbe
poivre et sel. Ses cheveux longs étaient noués par un ruban crasseux.
    — Tu es sûr ?
    — Sûr ! À cause du ruban. Il était avec
Brasselas ! J’ai mangé près de lui. C’était un homme d’armes de Saverdun.
    — Pourquoi Dracul aurait-il tué ceux qu’il
avait engagés ? soliloqua Guilhem, songeur.
    — Peut-être avaient-ils désobéi ? Ou
volé quelque chose ? proposa Sanceline.
    — Peut-être, en effet. Vladislas m’avait dit
qu’il détestait les voleurs, dit Wolfram.
    — Après tout, cela en fera deux de
moins ! conclut Guilhem dans un soupir. Repartons !
     
    Ils débouchèrent un peu plus tard sur un chemin
marqué d’ornières provoquées par des roues de charrettes. Le mamelon abrupt de
Montségur se dressait devant eux. Vers la gauche, la route conduisait vers
Castelsarrasin ; à droite c’était le chemin de Bélesta. Ils avaient à
choisir une des deux directions, mais ils pouvaient aussi poursuivre tout droit
et monter au sommet de Montségur.
    Alaric partit sur la droite pour chercher des
traces et Wolfram fit de même de l’autre côté.
    — Que veux-tu faire ? demanda Guilhem à
Sanceline. J’ai toujours pensé que le Montsalvat où s’était rendu Nicétas était
là, sur le Montségur. Ce pourrait aussi être le Montsalvat de Perceval, bien
qu’il n’y ait que quelques ruines là-haut. Seulement, jusqu’à présent nous
n’avons vu aucune trace de ton père. Peut-être n’est-il jamais arrivé
jusqu’ici. Si Alaric et Wolfram ne découvrent rien sur le chemin, cela voudra
dire que ceux qui ont tué l’ermite sont là-haut, sinon, il vaudrait mieux
suivre leur piste.
    Sanceline gardait son regard fixé sur le sommet
aride du rocher de Montségur. Aucune fumée, aucun signe de vie, aucun sentier
apparent n’y conduisait. Les chevaux auraient été incapables d’y monter.
    Ils

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