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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Urgio qui a tout fait !
pleurnicha frère Gui. Je ne voulais pas, je le jure sur la sainte Croix.
    — Vous étiez trois, où est l’autre ?
interrogea Dracul, remarquant pour la première fois qu’il manquait un moine.
    — Frère Bernard d’Urgio nous a quittés,
expliqua Guilhem en forçant sur l’insouciance. Je l’ai jeté en bas du ravin
pour qu’il nourrisse les rapaces.
    Il s’adressa aux deux cisterciens :
    — La liste de vos crimes s’allonge, compères
moines. Il faudra régler tout cela.
    — Emporté par sa foi, Bernard d’Urgio a
commis moult erreurs, reconnut Castelnau. Je n’aurais jamais dû le prendre avec
nous. Mais pour l’amour de Dieu, je vous jure que nous n’y sommes pour rien.
    — Et ces deux empalés trouvés en chemin, qui
étaient-ils ? demanda Guilhem au valaque.
    — Après les confessions de ce Espes, nous
avons suivi les moines qu’on a vus s’acoquiner avec ces marauds…
    Il désigna le cadavre de Brasselas et de son
compère.
    — Une troupe aussi nombreuse était encore
plus facile à suivre. Comme ils avaient l’air de savoir où aller, j’étais
persuadé qu’ils me conduiraient à l’émeraude. Ils se sont rendus à une grotte
où vivait une sorte d’ermite. Après l’avoir battu à mort, ils avaient dû
obtenir quelque chose de lui, car ils se sont enfoncés dans la montagne.
J’étais derrière eux. Seulement, ils m’ont repéré et ont laissé deux hommes pour
nous surprendre. C’était sans compter sur Radu, en avant-garde. Nous avons
saisi les espions et les avons fait parler. C’est ainsi qu’on a appris que les
moines cherchaient une fontaine. Après quoi les prisonniers ont subi le
traitement qu’ils méritaient.
    — C’étaient les hommes de Brasselas… Que Dieu
les accepte dans son paradis, murmura frère Gui en se signant.
    — Vous les avez empalés ? interrogea
Castelnau, horrifié.
    — C’est ainsi qu’on punit chez nous. Ils ont
beaucoup supplié et crié quand Radu leur a enfoncé un tronc d’arbre dans les
entrailles. Vous connaîtrez cela aussi pour m’avoir traité de menteur.
Auparavant, Ussel, donnez-moi cette pierre.
    — Vous nous tuerez après.
    — En effet, sourit Vladislas. Cependant comme
je vous ai en grande estime, je ne vous empalerai pas. Radu vous tranchera la
tête.
    — Et mes amis ?
    — Ils subiront le sort des vaincus, tout
comme ces moines qui doivent être châtiés pour m’avoir insulté. Quant à la
jeune dame, puisqu’il paraît que ce garçon est une fille, elle me réchauffera
pendant mon retour en Valachie. J’en tirerai ensuite un bon prix en la vendant
aux Turcs.
    Guilhem fit un autre pas, s’approchant un peu plus
du gouffre.
    — Dans ces conditions, je préfère laisser
tomber ce caillou au fond de ce trou.
    — Radu ira le chercher ! décida Dracul
en haussant les épaules, et tout ce que vous gagnerez sera d’être traité comme
vos amis.
    — Il y a un lac en bas, comte Dracul. Radu ne
retrouvera jamais l’émeraude.
    — Vous l’avez bien trouvée.
    — Elle était posée sur une corniche où l’évêque
Nicétas l’avait laissée.
    Le comte resta silencieux, s’interrogeant sur la
part de vérité dans l’affirmation de Guilhem. Il s’adressa alors à un de ses
hommes.
    — Radu, va couper une belle branche bien
droite et taille-la en pointe. Ces sapins sont parfaits pour ce que je dois
faire.
    Radu s’éloigna.
    — Seigneur Guilhem, laissez tomber cette
pierre et cette jolie femme connaîtra devant vous le bonheur du pal. Les femmes
en raffolent, même si elles crient souvent pendant ce plaisir raffiné. Ensuite
ce sera le tour de vos amis. Vous serez la cause de leurs souffrances. Mais si
vous me donnez la pierre maintenant, je vous donne ma parole de vous épargner
et de vous laisser libre, sans même vous couper les mains ou vous aveugler.
    — Vous ne pouvez rien contre moi, intervint
Sanceline qui avait compris ne pas faire partie du marché proposé par le
valaque.
    — Crois-tu, jeune femme ?
    — Je suis déjà morte.
    Pour la première fois, une sorte de surprise
apparut sur le visage ironique du comte Dracul.
    — C’est la vérité, intervint Guilhem. Bernard
d’Urgio l’a tuée, tout à l’heure.
    — Elle me paraît bien vivante, se força à
ironiser Vladislas de Valachie, mal à l’aise.
    — Oubliez-vous le pouvoir du Graal ?
intervint Wolfram.
    Le regard de Dracul passa du visage de l’Allemand
à celui de Guilhem

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