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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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d’argent,
Vladislas de Valachie apparut, entouré de deux de ses hommes brandissant leur
arc avec une flèche engagée. Les yeux dorés du prince valaque balayèrent
rapidement la scène pour s’attarder un instant sur Sanceline.
    — Moine, laisse tomber ton arbalète !
ordonna-t-il à Castelnau.
    Pétrifié par cette apparition inattendue, le
cistercien s’exécuta sans réticence.
    Tandis que le corps de Brasselas avait un ultime
soubresaut d’agonie, Castelnau comprit que les nouveaux venus étaient des
ennemis. Il se mit à trembler, incapable de se maîtriser.
    À dire vrai, tous ceux qui étaient là restaient
stupéfaits. Quant à Sanceline, une épouvante sans nom l’avait envahie en se
remémorant les victimes empalées par Vladislas de Valachie.
    Dévoilant ses longues canines, le comte Dracul lui
fit un sourire à glacer le sang, puis son regard se posa sur Guilhem d’Ussel
qui se relevait lentement.
    — Merci d’avoir ramené ma pierre, seigneur.
J’ai eu bien du mal à vous retrouver. S’il n’y avait pas eu ce cri…,
ironisa-t-il.
    — C’est vous qui avez empalé ces gens, sur
notre chemin ? demanda Wolfram, toujours à genoux.
    — Qui d’autre saurait le faire aussi
parfaitement dans ce pays ? répondit narquoisement le comte.
    Comment lui échapper ? se demandait
désespérément Guilhem.
    — Pourquoi avoir fait subir ce supplice à
Espes Figueira ? interrogea-t-il, pour gagner du temps.
    — Qui est-ce ? demanda Dracul.
    — Celui que vous avez empalé sur la route de
Sainte-Gabelle.
    — Lui ? sourit le Valaque, avec
l’expression de celui à qui on rappelle un bon souvenir. Il avait mérité son
châtiment ! À Saint-Gilles, il nous avait volé des flèches pour armer ceux
qui ont attaqué le convoi de dame Esclarmonde de Foix afin de me faire passer
pour un larron. Moi, comte Dracul et prince de Valachie, me traiter comme un
détrousseur de grand chemin ! L’un de mes hommes l’a reconnu quand on vous
suivait. Sa punition a été fort douce en comparaison de ce qu’il méritait. Avec
plus de temps, je l’aurais fait lentement écorcher avant de l’empaler.
    Horrifiés, les deux moines tombèrent à genoux et
prièrent le Seigneur de leur venir en aide. Sanceline claquait des dents de
façon incontrôlable.
    — Ainsi vous nous suiviez ! demanda
Guilhem, s’efforçant de cacher sa peur.
    — Depuis Saint-Gilles ! Mais après avoir
rencontré celui que vous appelez Espes, j’ai préféré rester derrière les
frocarts. C’était plus facile, car j’avais observé que vous étiez méfiant,
seigneur d’Ussel.
    — Pourquoi eux ?
    — Ce Espes a beaucoup parlé avant son
supplice. Après avoir compris ce qu’on allait lui faire, il était prêt à me
confier tout ce qu’il savait pour éviter la douleur. Mais ses affaires ne
m’intéressaient pas. Par curiosité, je lui ai quand même demandé s’il savait où
allait le seigneur d’Eschenbach. Il l’ignorait mais il m’a dit que, lundi soir,
étant dans la salle de l’hôtellerie, il a vu sortir le chevalier teutonique. La
nuit tombait et ça l’a intrigué. Ce larron avait un tempérament de fouineur,
aussi l’a-t-il suivi.
    — Qu’est-il arrivé ? demanda Eschenbach
d’une voix blanche.
    — Vous l’ignorez ?
    — Conrad a été retrouvé mort, noyé dans la
rivière.
    Le comte Dracul lui lança un long regard avant de
dire :
    — Votre ami est en effet allé à la rivière.
Il y était depuis peu quand ce Espes, qui l’observait, a entendu un sifflement.
Le teutonique s’est alors écroulé et, aussitôt après… ces moines sont arrivés…
    Il les désigna.
    — C’est faux ! glapit Castelnau.
    Fronçant le front, le comte Dracul le dévisagea
avec contrariété.
    — Espes serait-il un menteur, ou
m’accuseriez-vous de mensonge, moine ? demanda-t-il, menaçant.
    — Non, seigneur… c’est Espes qui vous a
menti, balbutia frère Gui.
    — D’après lui, l’un de vous tenait une
fronde. C’est avec ça que vous auriez abattu l’Allemand. Joli coup, entre
nous ! Ensuite vous avez jeté son corps dans la rivière…
    — Non ! cria frère Gui, se cachant le
visage dans les mains.
    — Par le Diable, tu me traites toi aussi de
menteur ? Je saurai m’en souvenir, observa le comte avec un regard appuyé
vers le moine.
    — J’ai trouvé cette fronde dans la robe
d’Urgio ! intervint Guilhem, levant le poignet où la lanière pendait
encore.
    — C’est

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