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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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prit des
mesures et en conclut qu’il devrait retirer près de la moitié des mailles, ce
qui lui prendrait plusieurs heures. Le haubert ne serait pas terminé avant midi
le lendemain.
    Revenue dans la chambre de Guilhem, Sanceline y
trouva les vêtements et les bagages de Conrad. Elle les examina, ne gardant que
ce qui pouvait lui être utile : le gambison, qu’elle devrait rectifier à
sa taille, les chemises et les braies, et enfin une couverture dans laquelle
elle pourrait se couper une robe chaude qui remplacerait avantageusement sa
tunique.
    Pour les soliers, elle avait vu le sellier, qui
était aussi cordonnier, et il lui avait promis de lui en fabriquer pour le
lendemain.
    Pendant ce temps, Guilhem réunit ses hommes
d’armes.
    — Je pars demain pour plusieurs jours ou
plusieurs semaines, je ne sais, leur annonça-t-il. Ferrant, tu rentreras à
Lamaguère avec l’un des roussins et tout ce qui ne m’est pas nécessaire pour
voyager. Je te donnerai une lettre pour Aignan. Alaric, tu peux l’accompagner
ou rester avec moi. Je ne veux pas te forcer à venir, car ta sœur t’attend et
j’ignore combien de temps je serai absent.
    — Je viendrai, seigneur, dit simplement
Alaric. Mon cousin préviendra ma sœur.
    Guilhem hocha du chef, satisfait.
    — Le seigneur d’Eschenbach m’accompagnera,
ainsi qu’une jeune femme. Nous rechercherons son père, qui est un ami. Prépare
soigneusement tes armes et charge des provisions sur le cheval qui nous reste.
Nous partirons demain, à la relevée.
    Il ne lui dit rien de plus, n’étant pas certain de
pouvoir lui faire confiance.
     

Chapitre 18
    L e
mercredi, ils partirent plus tard que prévu, l’haubergier ayant dû travailler
jusqu’au dernier moment pour ajuster la cotte de mailles de Sanceline.
    Jusqu’à Foix, Guilhem jugeait qu’il n’y aurait
aucun péril. Qui pourrait s’en prendre à eux ? Des bandits de grand
chemin ? Des routiers ? Il n’y en avait pas dans les comtés de Foix
et de Toulouse. Leurs hauberts étaient donc sur le roussin de bât et ils
voyageaient en gambison. Sanceline portait sa robe et son fruste manteau de
laine. Elle montait le cheval de Conrad de Tannhäuser et Guilhem avait conservé
sa boîte à vielle derrière sa selle, ne voulant pas confier son précieux
instrument de musique à Ferrant, rentré à Lamaguère avec l’autre cheval de bât
et les bagages.
    En chemin, Guilhem parla de son fief, puis raconta
à Sanceline son voyage à Londres avec Robert de Locksley. Elle posa de
nombreuses questions sur Anna Maria qu'elle aimait beaucoup. Ensuite, il lui
expliqua comment Amicie de Villemur était venue à Lamaguère demander sa
protection et lui confia que sa lettre, reçue d’Albi, l’avait décidé à épouser
l’héritière de Saverdun. Il ne lui dit rien cependant de la tentative
d’assassinat, lui rapportant seulement que le consolamentum des mourants
lui avait été donné après une violente attaque de frelons. Au récit de cette
dernière partie de l’histoire, Sanceline resta silencieuse. Peut-être la
connaissait-elle par Pons et Corona.
    — … Amicie est devant nous, avec la sœur du
comte de Foix, conclut Guilhem. Quand elle aura remis de l’ordre à Saverdun,
elle se rendra à Fanjeaux où dame Esclarmonde veut lui confier une maison de
Parfaites.
    Après un long moment durant lequel elle resta la
gorge serrée, Sanceline demanda :
    — Qu’est-elle désormais pour toi ?
    — Une amie… comme toi.
     
    Ayant fait halte à Muret pour se renseigner et se
désaltérer, ils apprirent que la sœur du comte de Foix était passée la veille.
Par contre, quand Guilhem posa des questions sur trois moines avec des ânes,
personne ne put répondre. Soit Pierre de Castelnau et ses compagnons avaient
pris un autre chemin, soit ils s’étaient arrêtés ailleurs, car il y avait
beaucoup de prieurés et d’abbayes où ils pouvaient obtenir l’hospitalité.
    Ils repartirent et chevauchèrent sans relâche pour
arriver à Miremont juste avant la fermeture des portes de la ville. Ayant
obtenu une chambre dans la seule auberge, ils dormirent dans le même lit.
    Personne n’avait vu le convoi d’Esclarmonde, ce
qui inquiéta un peu Guilhem, mais un bon homme leur dit que la sœur du comte de
Foix avait dû passer la nuit dans la ferme des Couffinal, des cathares
fervents.
    Le jeudi matin, ils reprirent la route plus tard
que la veille car un de leurs chevaux avait perdu un fer et ils

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