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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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s’occupe de mon château. Ferrand et Alaric la porteront.
    L’Allemand posa sur lui un regard étonné,
peut-être même avec une ombre de méfiance.
    — Pourquoi ferais-tu cela, Kyot ?
    — Pour rien !
    Il inspira profondément avant de reprendre :
    — Je suis arrivé ici avec celle dont je
voulais faire ma femme. Mais elle a préféré vivre avec l’Esprit saint plutôt
qu’avec moi. Je crains l’ennui, maintenant, alors pourquoi ne pas aller avec
toi ?
    Wolfram hocha lentement la tête. Il pouvait
comprendre ce désir d’aventure.
    — D’accord. Pouvons-nous partir demain ?
    — Oui, mais les obsèques de Conrad…
    — Il y aura une messe ce soir. C’est tout ce
qu’il souhaitait. Au retour, je viendrai prier pour lui, et lui dire si nous
avons réussi…
    Ils parlaient ainsi sur l’esplanade, assez loin du
château et de l’hôtellerie pour être hors de portée d’oreilles indiscrètes,
quand soudain un appel de femme se fit entendre.
    — Guilhem !
    Il se retourna. Au timbre de la voix, un frisson
le parcourut.
    Venant du portail, une femme pauvrement vêtue se
précipitait vers lui. Elle était brune et pas très grande. Son cœur se mit à
battre plus fort. Plus loin, il reconnut les silhouettes de Pierre de Corona et
de Pons de Beaufort, tous deux en aumusse.
    — Guilhem ! Guilhem ! criait-elle
dans un mélange de joie et d’espoir.
    Il fit quelques pas vers la femme, n’en croyant
pas ses yeux.
    — Sanceline ! balbutia-t-il.
    Il se mit alors à courir et elle se jeta dans ses
bras.
    — Sanceline ! Que fais-tu ici ?
    — Je te cherchais, Guilhem ! J’ai besoin
de toi !
    Maintenant, Pierre de Corona et Pons de Beaufort
s’approchaient. Corona souriait, comme toujours. Pons paraissait plus réservé.
    — Dieu vous bénisse, mes amis ! leur dit
Guilhem. Est-ce vous qui avez amené Sanceline ?
    — Soit béni Guilhem d’Ussel, fit Corona, et
que Dieu te garde. Nous étions à Albi quand dame Sanceline est venue nous voir.
Elle voulait aller à Lamaguère, ayant grandement besoin de votre aide. Comme
nous partions pour Toulouse, nous avons fait un détour, ne pouvant la laisser
seule sur le grand chemin.
    — Je ne vous remercierai jamais assez, mais
comment saviez-vous que j’étais ici ?
    — Nous ne le savions pas, mais en chemin nous
avons rencontré le diacre qui a prêché ici pour Pâques. Il avait rencontré dame
Amicie et nous a dit que vous étiez à Saint-Gilles. Nous n’avions donc plus
besoin d’aller à Lamaguère.
    — Il s’est passé un grand malheur aujourd’hui
et nous n’avons pas dîné. Vous devez avoir faim, allons à l’hôtellerie. Vous
êtes mes invités.
    Les deux Parfaits acceptèrent et, tandis qu’ils
s’y rendaient, Guilhem leur présenta Wolfram d’Eschenbach, expliquant que le
compagnon avec qui il voyageait était mort la veille, emporté par les flots de
l’Aussonelle. En même temps, Guilhem ne cessait de lancer des regards furtifs à
Sanceline. Son visage éploré affichait sa tristesse et les traces de larmes sur
ses joues témoignaient de la douleur de son cœur. Que lui était-il
arrivé ? Que voulait-elle ? De quelle aide avait-elle besoin ?
Il savait déjà qu’il renoncerait à la quête de l’émeraude pour elle, et qu’il
ne partirait plus avec Wolfram.
    À la grande table, on leur servit des poissons.
Wolfram d’Eschenbach mangea peu, s’interrogeant sur les conséquences de cette
visite inattendue. Guilhem lui expliqua comment il avait connu Sanceline, et
l’aide qu’il avait apportée aux tisserands cathares de Paris. Pons et Corona
connaissaient une partie de l’histoire que leur avaient racontée Sanceline et
Aignan le libraire, mais ils n’en savaient pas tous les détails.
    — Vous êtes un homme bon, sire Guilhem, fit
Corona, à défaut d’être un bon homme !
    — Croyez-vous ? Je suis pourtant
persuadé du contraire. Vous ignorez tout de ma vie.
    — Ce que nous en connaissons nous suffit.
Maintenant, nous allons vous laisser. Nous repartons pour Toulouse.
    — Vous n’y serez pas ce soir, il est bien
trop tard (none avait sonné à la cloche du couvent). Passez la nuit ici, nous
avons de la place dans notre chambre.
    — Je vous remercie de votre générosité, mais
nous connaissons les difficultés qu’a notre seigneur comte avec l’Église de
Rome. Pour passer la nuit ici, nous devrions lui demander l’autorisation, et
s’il nous l’accorde, on le mettrait dans

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