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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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durent
s’attarder chez un maréchal-ferrant. Sortant de la ville, ils aperçurent un
groupe de cavaliers loin devant eux. Guilhem pensa un instant qu’il s’agissait
de l’arrière-garde des gens d’Esclarmonde, mais il ne parvint pas à les
rattraper car les inconnus mirent leurs chevaux au galop.
    Il en ressentit une certaine inquiétude, tempérée
quand même par le fait que ces cavaliers étaient quatre ou cinq fois moins
nombreux que les gens du convoi d’Esclarmonde. D’ailleurs, il ne les revit
plus. Sans doute s’étaient-ils dirigés vers Auterive.
    Guilhem avait un autre sujet de préoccupation.
Sous peu ils rattraperaient Esclarmonde, car on voyait des empreintes fraîches
de sabots de chevaux et de mules, ainsi que des crottins fumants. Il
s’inquiétait de ce que penserait Amicie en le découvrant avec Sanceline ?
Ne croirait-elle pas qu’il l’avait bien vite oubliée ?
    Il s’interrogeait aussi sur ses sentiments envers
les deux femmes quand, dans l’étroit chemin au milieu des bois où ils se
trouvaient, il crut entendre des hennissements, puis des cris lointains.
    Il prêta l’oreille plus attentivement et comprit
que ses craintes n’étaient pas vaines. Immédiatement, il tira son épée et piqua
son cheval en lançant :
    — À la rescousse !
    — Alaric, reste avec dame Sanceline, ordonna
Eschenbach avant de suivre Guilhem, lui aussi épée haute.
    Les cris et les hurlements faiblirent avant de
cesser complètement. Le cœur de Guilhem battait le tambour pendant qu’à grands
coups de talons, il éperonnait sa bête sans ménagement. Ils galopèrent ainsi un
bon moment jusqu’à apercevoir trois ou quatre cavaliers s’enfuir. Sans doute
les avaient-ils entendus.
    Le vent, qui soufflait du levant, apportait
maintenant d’écœurants effluves de sang et de mort. À une centaine de toises,
Guilhem découvrit le carnage. Tout était rouge et des flots de sang
s’écoulaient entre les corps meurtris dans les ornières du chemin. Dans les
fourrés alentour, et plus loin sur le chemin, il aperçut quelques-uns des
chevaux et des mules dont les bâts étaient encore chargés de coffres.
    Il fit arrêter sa monture et Eschenbach le
rejoignit.
    — Ils sont tombés dans un guet-apens,
constata-t-il d’une voix blanche. Nous arrivons trop tard.
    — Ce seraient les fuyards que nous venons de
voir ?
    — Sans doute. Le massacre vient d’avoir lieu,
vois tout ce sang qui coule ! Mais ne prenons pas le risque de tomber à
notre tour sous leurs flèches.
    — Seigneur ! murmura Eschenbach en se
signant.
    — Les assassins les ont fauchés avec leurs
traits, puis les ont taillés en pièces à coups de haches et de marteaux
d’armes, expliqua Guilhem d’un ton égal.
    Il avait déjà fait ça quand il était routier.
C’était si facile avec des voyageurs trop confiants.
    Ils attendirent Sanceline et Alaric en balayant le
champ de bataille des yeux. Il ne s’en élevait aucune plainte, aucun cri. Les
corps immobiles étaient figés dans la mort. Guilhem aperçut une tache pastel
sur laquelle coulait un ruisselet de sang. Le manteau d’Amicie. Il frissonna.
Ainsi, tout était fini… Il l’avait toujours su.
    Les deux autres arrivaient. Découvrant le
massacre, Sanceline écarquilla les yeux et demeura pétrifiée, muette
d’épouvante. Alaric, lui, était seulement étonné de découvrir un tel massacre
dans ce pays paisible.
    — Par le sang de Dieu, qui a fait ça !
s’exclama-t-il. Des maraudeurs ? Des estropiats ?
    — Non, répondit Guilhem qui, même de loin, avait
reconnu les flèches noires.
    — Il faut secourir ces malheureux, proposa
Sanceline d’une voix implorante.
    — C’est inutile, ils sont tous passés,
répliqua Guilhem. Alaric, sors nos hauberts et aide-moi à enfiler le mien.
Pendant ce temps, Wolfram, veille à ce que personne n’approche. Ensuite Alaric
t’aidera et Sanceline mettra aussi sa cotte de mailles. Les agresseurs peuvent
revenir dans les bois et nous assaillir de leurs flèches.
    Une fois équipés, ils avancèrent lentement, tenant
leur rondache devant eux. Casque, haubert et camail les protégeraient des
traits, à moins qu’ils ne soient atteints dans les yeux ou la bouche. Guilhem
brandissait son épée et Wolfram sa hache. L’arbalète d’Alaric contenait un
carreau.
    De près, ce qu’ils découvrirent ressemblait à
l’enfer. Les corps étaient percés de flèches, mais après avoir été atteints,
ils avaient

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