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Montségur et l'enigme cathare

Montségur et l'enigme cathare

Titel: Montségur et l'enigme cathare Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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Albigeois, ils
avaient été dépouillés de leurs terres et de leurs châteaux pour avoir protégé
les hérétiques. Et en 1732, François d’Hautpoul épousa Marie de Negri d’Ables, qui
était l’unique héritière des possessions de la famille d’Aniort. Ils eurent
trois filles : Élisabeth, qui vécut et mourut célibataire à
Rennes-les-Bains, Marie qui épousa son cousin d’Hautpoul-Félines, et Gabrielle
qui se maria avec le marquis de Fleury.
    Or, Élisabeth d’Hautpoul eut des différends avec ses sœurs à
propos du partage des biens. Et à cette occasion, elle refusa de leur
communiquer les papiers et les titres de la famille, sous le prétexte qu’il
était dangereux de compulser ces documents, et qu’il convenait de « faire
déchiffrer et distinguer ce qui était titre de famille et ce qui ne l’était
point ». Cela semble vouloir dire que les d’Hautpoul, héritiers des D’Aniort,
possédaient dans leurs archives des papiers qui n’étaient
pas de famille et qu’il était préférable de ne pas trop regarder. Quels
étaient ces mystérieux papiers ? Nous ne le saurons probablement jamais. On
raconte qu’en 1870, le notaire, auprès duquel étaient déposés les papiers de la
famille, refusa de les communiquer à Pierre d’Hautpoul sous prétexte qu’il ne
pouvait se dessaisir de documents aussi importants sans commettre une grave
imprudence. Et l’on ajoute que, parmi ces documents, figuraient des généalogies
marquées du sceau de Blanche de Castille, prouvant la permanence de la lignée
mérovingienne. Comment peut-on le savoir, puisque le notaire n’a pas voulu
communiquer ces documents ? Mais tout cela est irritant : de
coïncidence en coïncidence, on s’enfonce dans le mystère. Et quand l’abbé
Saunière a fait sa trouvaille dans l’église de Rennes-le-Château – car il a
effectivement trouvé quelque chose –, on a
prétendu que c’était le Trésor de Blanche de Castille.
    C’est dire que, dans toute cette affaire, on découvre une complicité
active et évidente entre les Cathares et les Templiers. N’a-t-on pas suggéré, avec
quelque raison, semble-t-il, que les Templiers ont été le bras séculier des
Cathares, lesquels s’interdisaient de porter les armes ? Dans le Razès, en
tout cas, il est démontré que leur collusion a fonctionné à plein.
    Ils avaient bâti une redoutable forteresse à Bézu, forteresse
dont on peut voir encore aujourd’hui les ruines. Sur le plateau du Lauzet, au
sud-est de Rennes-le-Château et au nord-est de Bézu, se trouve un site désigné
sous le nom de « Château des Templiers ». C’est une appellation
récente, puisqu’en 1830, la carte d’état-major porte encore le nom de « ruines
d’Albedun ». Là, le nom est celtique, albo-duno ,
et curieusement, il est traduit en franco-occitan à quelques kilomètres de
Rennes-le-Château et de Rennes-les-Bains, où il désigne le château de
Blanchefort, lieu d’origine de la lignée des Blanchefort. C’est en effet une « blanque
fort », une « forteresse blanche » [8] .
Il faut signaler qu’un peu partout, sur le territoire de l’ancienne Gaule, les
emplacements de forteresses, de camps, ou même de villes, sont désignés par une
appellation très fréquente : la Ville Blanche. Et c’est aussi la
signification du nom de Vienne, dans l’Isère, autrefois Vindobona , « l’enceinte blanche », bâtie
sur d’autres mots gaulois, vindo , blanc, et bona , enceinte fortifiée.
    « Or, sur le plateau du Lauzet, j’ai relevé les
vestiges de trois vastes enceintes concentriques dont j’ai pu prendre des photos
saisissantes. Elles portent incontestablement l’empreinte wisigothique pour
plusieurs raisons : tout d’abord, on y voit des blocs dits cyclopéens, pesant
chacun de trois à quatre tonnes, qu’on ne peut donc pas confondre avec des
murets ; ensuite, les vestiges des murailles sont la facture dite « en
arête de poisson », caractéristique de l’époque wisigothique et qui n’a
plus été employée ensuite. Cet endroit semble donc mieux convenir que le
village de Rennes-le-Château proprement dit comme site de l’ancienne Rhedae [9] . »
    Il est en effet possible que le site d’Albedun soit l’emplacement
de l’antique Rhedae. Mais il peut aussi bien avoir été une forteresse parmi
beaucoup d’autres dans ce pays qui se prête très bien à la multiplication de
postes sur les hauteurs pour mieux surveiller les alentours.

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