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Mort à Devil's Acre

Mort à Devil's Acre

Titel: Mort à Devil's Acre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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qui veut obtenir la fermeture des maisons closes, ironisa Pitt.
    — Maudite soit votre impertinence, bougonna Athelstan. Ce
n’est pas le moment de plaisanter.
    Il passa ses doigts dans le col de sa chemise pour mieux
respirer.
    — Je dois absolument résoudre cette affaire et faire
interner ce maniaque à Bedlam. Car sa place est à l’asile, non en prison. Et je
me moque bien de savoir s’il s’agit d’un homme d’Église résolu à partir seul en
croisade contre le Malin, ou d’un souteneur rapace décidé à éliminer ses rivaux
pour régner en maître sur l’empire de la prostitution. Alors, où en est l’enquête ?
    — À dire vrai, elle n’a pas réellement progressé, monsieur…
    — Pas d’excuses, Pitt ! Je veux des faits, des
témoins ! Que savons-nous, concrètement ?
    Pitt lui répéta les conclusions du médecin légiste.
    — Avec ça, nous ne sommes guère avancés ! rugit
Athelstan.
    — Et il n’y a aucun témoin.
    — Vraiment aucun ?
    Pitt sourit et haussa les épaules.
    — Cela vous étonne ? Est-ce qu’un seul de vos
plaignants outragés vous a jamais avoué être allé à Devil’s Acre ?
    Le divisionnaire lui lança un regard mauvais.
    — Et les autres ? Souteneurs, prostituées, vagabonds,
que sais-je encore ?
    — Non, personne.
    Athelstan ferma les yeux et se prit la tête à deux mains.
    — Bon sang de bois ! Il faut absolument régler
cette affaire dans les plus brefs délais ! Imaginez-vous ce qui se passera
si la prochaine victime est un notable, ou un député ? Ils vont nous
clouer au pilori, mon vieux !
    — Qu’attendent-ils de nous exactement ? Des
patrouilles de police devant chaque maison de passe de Devil’s Acre ?
    — Ne dites pas de bêtises. Ils veulent que nous
éliminions ce déséquilibré, afin que la situation redevienne normale.
    Il dévisagea Pitt d’un air suppliant.
    — Et nous devons le faire ! Mobilisez tous vos
indicateurs, payez-les, si nécessaire. Pas trop cher, tout de même. Attention, gardez
la tête froide ! Quelqu’un va bien finir par parler. Quelqu’un est au
courant ! Cherchez des mobiles : rivalité, jalousie. Qui perdait de l’argent ?
À mon avis, si nous mettons la main sur l’assassin de Max Burton, le reste suivra.
Quel est le lien entre ce Max et le Dr Pinchin ?
    — Nous ne l’avons pas encore établi, fit Pitt, crispé, conscient
de cet échec.
    Athelstan serra les poings.
    — Eh bien, qu’attendez-vous ? Allez-y, cherchez !
Et pour l’amour du ciel, trouvez-le ! Mettez un quidam sous les verrous. Nous
devons arrêter ce… cet…
    Du revers de la main, il fit voler le journal le plus proche,
laissant apparaître une pile de lettres rédigées sur papier à en-tête.
    — Regardez le courrier que je reçois ! Un vent de
panique souffle sur la bonne société. Les gens importants sont complètement
bouleversés !
    Pitt enfonça ses mains dans ses poches.
    — Je n’en doute pas, monsieur…
    — Alors, finissez-en ! s’emporta Athelstan. Faites
quelque chose, nom d’un chien !
    — Bien, monsieur.
     
    Pitt, en conséquence, retourna à Devil’s Acre pour
interroger plus à fond Ambrose Mercutt sur sa rivalité avec Max. Il le trouva
vêtu d’une robe de chambre de soie écarlate, bordée de velours au col et aux
poignets.
    Celui-ci le reçut, de fort méchante humeur.
    — Je ne vois vraiment pas ce que vous me voulez, inspecteur !
J’ignore qui a tué ce pauvre diable. Je vous ai déjà dit tout ce que je savais.
Bon sang, il avait suffisamment d’ennemis !
    — Oui, mais vous semblez le premier de la liste, Mr. Mercutt.
    Pitt, que confortait l’enquête menée par deux agents, n’avait
pas du tout l’intention de se laisser impressionner par un proxénète maniéré
qui le recevait en robe de chambre à dix heures du matin.
    — Max Burton vous avait privé d’une grande partie de
votre clientèle et d’au moins trois ou quatre de vos meilleures pensionnaires. Il
menaçait donc directement votre gagne-pain…
    — C’est grotesque !
    Ambrose chassa l’argument en balayant l’air de ses longs
doigts.
    — Je vous l’ai déjà dit, inspecteur, les filles, ça va,
ça vient… Elles auraient fini par quitter Burton pour aller travailler ailleurs.
Cela n’a rien d’extraordinaire. Si vous connaissiez mieux votre métier, vous
commenceriez par enquêter du côté des femmes mariées qui se prostituaient pour
lui ! Tenez, Louisa Crabbe, par

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