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Mort à Devil's Acre

Mort à Devil's Acre

Titel: Mort à Devil's Acre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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Ni Bertram Astley, ni Hubert Pinchin.
    Son sourire s’élargit.
    — Désolé, inspecteur.
    Pitt le crut. L’indécision qu’il avait lue sur son visage ne
reflétait pas son hésitation à avouer qu’il avait eu ces deux hommes parmi sa
clientèle ; c’était plutôt une façon de se vanter et d’en rajouter sur l’importance
de celle-ci, pour bien montrer que de ce côté-là, il n’avait rien à craindre de
Max.
    Pitt embrassa longuement la pièce du regard et se permit un
sourire quelque peu méprisant.
    — Je vous crois, en effet… murmura-t-il avant de
refermer la porte.
    Mercutt, furieux, darda sur lui un regard étincelant.
     
    Pitt n’eut aucune difficulté à repérer, dans Crossgate
Street, une rue sinistre et glaciale, l’établissement tenu par les Dalton. Curieusement,
l’endroit était vaste, accueillant et gai, avec un ameublement essentiellement
composé de tons carmin et corail ; dans le grand salon de réception, le
feu était allumé, alors que l’on n’était encore qu’au milieu de l’après-midi. Selon
toute apparence, la maison offrait ses services de jour comme de nuit. On n’y
respirait pas cette horrible odeur de renfermé propre aux pubs après l’heure de
fermeture ; et on y employait des domestiques, comme dans une maison respectable.
    Une soubrette au visage rond et aux joues fraîches vint à sa
rencontre. « Une fille de la campagne », songea Pitt, pris de pitié à
l’idée de la voir faire ce métier ; malgré tout, elle avait de la chance
de travailler dans une maison comme celle-là, où le gîte et le couvert lui
étaient assurés. Elle n’était pas obligée, comme tant d’autres, d’arpenter le
trottoir dans l’attente du client à qui elle vendrait son corps, afin d’acheter
la nourriture et les vêtements de ses enfants.
    Il préféra prendre les devants et déclara sans ambages :
    — Je suis de la police. J’aimerais parler à Mr. Dalton.
Il devrait pouvoir me fournir certains renseignements.
    — Mr… Oh !
    Une lueur amusée éclaira le visage de la jeune fille.
    — Vous voulez dire Miss Dalton ? Miss Mary ou Miss
Victoria, monsieur ? À vrai dire, je ne suis pas sûre qu’elles aient très
envie de voir la police.
    — Miss…
    Il ne lui était pas venu à l’idée que les Dalton pouvaient
être des femmes, mais après tout, rien n’est impossible. Il régnait en effet sur
ce salon une atmosphère féminine et sensuelle, infiniment moins prétentieuse et
artificielle que chez Max Burton ou Ambrose Mercutt. Sans pouvoir se l’expliquer,
Pitt s’y sentait plus à l’aise.
    — L’une ou l’autre fera l’affaire. Je suis désolé, mais
j’insiste pour les voir. Il s’agit d’un meurtre. Si elles m’y obligent, je
reviendrai accompagné d’autres officiers de police, et les choses pourraient
prendre un tour déplaisant. J’imagine qu’elles n’y tiennent pas. Ce serait
mauvais pour leurs affaires.
    La jeune fille était stupéfaite. Ce policier avait des
manières courtoises, sa voix était aimable, mais ses paroles l’effrayaient.
    — Si vous voulez bien attendre ici…
    Elle s’enfuit en trottinant et Pitt se sentit désolé. Il n’avait
pas voulu lui faire peur, mais il était trop tard.
    Quelques instants plus tard, une femme d’une trentaine d’années,
à la poitrine généreuse, entra dans la pièce. Elle avait un joli visage un peu
fermé, saupoudré de taches de rousseur. On aurait dit une soubrette chevronnée,
habillée sur son trente et un pour son jour de sortie. Elle portait une robe à
col haut, unie, de couleur lavande. À première vue, elle n’était pas maquillée.
    — Je me présente : Victoria Dalton, dit-elle
poliment. Violet me dit que vous êtes policier et que vous désirez me parler. Voulez-vous
m’accompagner au petit salon ? Violet nous servira le thé.
    Droite et svelte, Miss Dalton sortit du grand salon rouge et
rose. Pitt lui emboîta le pas en silence. Il se sentait un peu ridicule, comme
s’il avait commis une grosse bévue. Ils empruntèrent un couloir et entrèrent
dans une pièce plus intime où brûlait un bon feu. De l’étage lui parvint un
éclat de rire féminin suivi d’un cri de joie perçant et d’une crise de fou rire.
Il n’entendit pas de voix d’homme ; il s’agissait donc apparemment de deux
pensionnaires en train de se raconter leurs exploits – rien à voir avec un
client.
    Victoria Dalton prit place sur un grand canapé vert, invita
Pitt à

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