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Mort à Devil's Acre

Mort à Devil's Acre

Titel: Mort à Devil's Acre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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bien cela ? C’est donc de là que vient l’argent
des Astley. Et maintenant, le nouveau propriétaire est Sir Beau.
    — En effet.
    Alan Ross laissa échapper un soupir de soulagement. Pitt ne
saurait jamais que Christina était allée retrouver Beau Astley dans cet endroit
immonde. Christina, sa propre épouse, allongée sur un lit dans ce…
    Il s’obligea à chasser l’image de ses pensées. Il n’y avait
pas pire douleur que celle-ci.
    — Oui, Beau Astley, répéta-t-il. Cette nouvelle vous
aidera peut-être à poursuivre votre enquête, inspecteur. Désolé de ne pas vous
en avoir parlé plus tôt.
    Pitt se leva.
    — En effet, monsieur, vous auriez dû. Mais maintenant
que je suis au courant…
    Un sourire plein de charme éclaira soudain son visage.
    — … je veux bien être damné si je sais où cela va me
mener !
    Ross ne répondit pas. Il n’avait plus la force de réagir. Il
se contenta de regarder Pitt qui se dirigeait vers la porte et sortait dans le
vestibule pour prendre son manteau des mains de la femme de chambre.

8
    Pitt descendit l’escalier à tâtons, nu-pieds dans l’obscurité,
et ouvrit la porte. À la lueur du réverbère, il vit un agent debout sous une
pluie battante. L’eau ruisselait sur sa pèlerine et éclaboussait les marches du
perron. Il faisait nuit. Le ciel n’avait pas encore pris les teintes grises
annonciatrices de l’aube.
    Encore tout endormi, Pitt cligna des yeux. Il frissonna sous
la morsure de l’air glacé.
    — Pour l’amour du ciel, ne restez pas planté là ! s’exclama-t-il,
irrité. Que se passe-t-il encore ?
    L’homme, un peu gauche, entra dans le vestibule ; l’eau
dégouttait de sa pèlerine, mais Pitt avait trop froid pour s’en soucier. À cette
heure-ci Gracie n’était pas levée, les feux étaient tous éteints.
    — Fermez cette porte, mon vieux, et suivez-moi !
    Il partit à grands pas dans le couloir glacé. Heureusement
le plancher de la cuisine avait conservé un peu de la chaleur de la veille ;
la cuisinière était encore tiède ; il y restait toujours des braises. En
grattant les cendres et en rajoutant un peu de charbon, il parviendrait à faire
bouillir de l’eau. L’idée d’une tasse de thé fumante était la seule perspective
agréable qui lui restait puisque celle de retourner dormir bien au chaud
paraissait fort compromise.
    Il agita furieusement la grille de la cuisinière.
    — Eh bien, que se passe-t-il ? Voyons, enlevez ça,
ajouta-t-il en désignant la pèlerine. Vous allez nous inonder !
    Docile, l’agent de police alla accrocher sa pèlerine dans l’arrière-cuisine.
C’était un homme bien élevé. En temps normal il y aurait pensé spontanément, mais
la nouvelle qu’il apportait lui avait fait oublier les recommandations de sa
mère et de son épouse.
    — Encore un, monsieur, annonça-t-il en tendant à Pitt
la bouilloire que celui-ci cherchait à atteindre. Pire que les précédents.
    Pitt se doutait bien du motif de sa venue, mais n’avait
aucune envie de l’entendre formuler. Tant que les mots n’étaient pas prononcés,
il restait toujours un espoir qu’il puisse s’agir d’autre chose.
    Ces derniers jours, la pression exercée sur lui s’était
accrue : Athelstan l’avait de nouveau convoqué – les journaux répandaient
la panique. Par ailleurs, Pitt se doutait que Charlotte, en dépit de ses
protestations d’innocence, usait de la position sociale d’Emily pour mener son enquête
sur les femmes travaillant pour Max, et sur la vie privée de Bertie Astley. S’il
l’accusait de mentir s’ensuivrait une pénible querelle qui les blesserait tous
deux. Il n’avait aucune preuve, mais connaissait suffisamment son épouse pour
deviner où elle voulait en venir. Et, Dieu lui en soit témoin, il s’était juré
de démasquer le tueur de Devil’s Acre avant elle !
    — Pire ? s’étonna-t-il, toujours debout au milieu
de la cuisine, la bouilloire à la main.
    — Oui, monsieur. Depuis que je suis dans la police, je
travaille à Devil’s Acre, mais je n’ai jamais rien vu de pareil.
    Pitt versa l’eau dans la théière. La vapeur s’éleva en
volutes parfumées. Il prit la moitié d’une miche de pain dans la huche. Mieux
valait affronter le froid et le sinistre spectacle qui l’attendait avec l’estomac
plein.
    — Qui est-ce ?
    L’agent lui tendit le couteau à pain.
    — Un homme. D’après des papiers trouvés dans ses poches,
il s’agit d’un certain

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