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Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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parfaitement compte du danger qu’il court :
    — Si les Alliés ne veulent pas la paix de bonne foi, cet armistice peut nous devenir bien fatal !
    Afin de prouver que, de son côté, il est sincère, Napoléon accepte de se replier. Il abandonne la ligne de l’Oder. « Mon intention est d’établir mon quartier général à Dresde, explique-t-il à Murat, parce que je serai plus près de mes États... »
    Le 10 juin, l’Empereur arrive à Dresde et s’installe, non chez le roi de Saxe, ainsi qu’il l’avait annoncé, mais au palais Marcolini, situé dans le faubourg de Frederickstadt. Il demeurera dans la capitale saxonne jusqu’au 15 août – sauf du 10 au 15 juillet où il se rendra à Wittenberg, Magdebourg et Leipzig, afin d’inspecter l’armée. Durant ces deux mois, il ne cessera de passer des revues, de donner des ordres pour rassembler une armée composée de Français, d’Italiens, de Hollandais, de Polonais, de Badois, de Bavarois, de Wurtembergeois et de Saxons. Cet assemblage disparate sera heureusement compensé par les troupes venues des places fortes d’Allemagne, par la reconstitution de la Garde – cinquante mille hommes –, enfin par la création d’une cavalerie de 1 trente à quarante mille chevaux.
    Son cerveau se plie toujours à régler cent problèmes le même jour – et à la fois. Entre deux ordres adressés à l’Armée, il écrit à l’Impératrice : « Madame et chère amie, j’ai reçu la lettre par laquelle vous m’avez fait connaître que vous avez reçu l’Archichancelier étant au lit : mon intention est que, dans aucune circonstance et sous aucun prétexte, vous ne receviez qui que ce soit étant au lit. Cela n’est permis que passé l’âge de trente ans. » Étant donné les goûts de Cambacérès, Napoléon n’avait pourtant rien à craindre... Il fait venir des comédiens : « Puisque cela ne pourra faire qu’un bon effet à Londres et en Espagne, en y faisant croire que nous nous amusons à Dresde... » Savary, avec sa maladresse habituelle, parle du pacifisme de l’Empereur. « Ces matières ne vous regardent pas, lui écrit-il, ne vous en mêlez pas. » À Cambacérès, il explique que les discours du ministre de la Police le « blessent parce que cela supposerait que je ne suis pas pacifique... Je ne fais pas de la guerre un métier et personne n’est plus pacifique que moi. »
    Les exigences des Alliés se sont accrues depuis leurs défaites. Aux conditions déjà proposées par le général de Bubna, s’ajoutent le rétablissement des villes hanséatiques, la dissolution de la Confédération du Rhin et la remise en état de la Prusse tel que se présentait le royaume avant 1806 – ces deux dernières clauses lie seront d’ailleurs communiquées à l’Empereur que dans le cas où Napoléon accepterait les premières. Par ailleurs, les Russes et les Prussiens viennent de signer un accord avec l’Angleterre : la paix ne sera conclue qu’avec le consentement de la Grande-Bretagne et – répétons-le – Londres n’admettra jamais la présence des Français à Anvers. Metternich, mis au courant, affirme aux Alliés que, si Napoléon refusait les nouvelles propositions de paix, l’Autriche lui déclarerait la guerre. Puis le chancelier prend le chemin du Grand Quartier Général français, en « véritable homme de Dieu chargé du fardeau du monde », ainsi qu’il l’affirme modestement lui-même.
    Le 26 juin, l’Empereur croise le fer avec l’étrange « arbitre » :
    — Il paraît, Monsieur, qu’il ne vous convient plus de garantir l’intégrité de l’Empire français, pourquoi ne l’avoir pas déclaré plus tôt ?... En me laissant m’épuiser par de nouveaux efforts, vous comptiez sans doute sur des événements moins rapides. Je gagne deux batailles, et vous venez me parler d’armistices et de médiations ! Sans votre funeste intervention, la paix entre les Alliés et moi serait faite aujourd’hui. Convenez-en, depuis que l’Autriche a pris le titre de médiateur, elle n’est plus de mon côté, elle n’est plus impartiale, elle est ennemie !
    Et comme Metternich essaye de se défendre d’avoir d’aussi noires pensées, Napoléon se radoucit :
    — Eh bien, soit ! Traitons, j’y consens, que voulez-vous ? Parlons plus clair et venons au but, mais n’oubliez pas que je suis un soldat qui sait mieux rompre que plier. Je vous ai offert l’Illyrie pour rester neutres. Cela vous

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