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Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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est chargé de conduire Marie-Louise jusqu’à Fontainebleau – ou de l’accompagner vers l’empereur François, si on parvient à la faire changer d’avis.
    On y parviendra.
    En attendant, l’arrivée du général russe déclenche le signal du départ des ministres et des principaux membres de la cour impériale. C’est un sauve-qui-peut vers la mairie afin d’obtenir des passeports que l’on va ensuite faire viser par le comte Schouvalov. Première étape pour Marie-Louise Orléans. Elle espère y trouver des ordres précis pour gagner enfin Fontainebleau.
    À son arrivée, la Garde nationale fait la haie depuis la porte de la ville. Le silence est si insultant que l’on entend un officier hurler :
    — Criez : Vive l’Impératrice, salauds !
    Que va faire Marie-Louise ? Sans cesse Mme de Montebello lui conseille d’abandonner la cause de son mari pour aller se réfugier auprès de son père, tandis que les rares fidèles de l’Empereur la pressent de prendre le chemin de Fontainebleau. Mais Napoléon semble toujours paralysé. Ses ordres sont l’indécision même ! La lettre que Marie-Louise reçoit le 10 avril n’arrange pas les choses : « Tu auras donc été ce matin à Orléans, écrivait-il à cette femme qui attendait des directives précises, tu peux rester là si tu voyages avec tes chevaux. Si tu avais des chevaux de poste et que tu peux venir ici, tu peux le faire... »
    Devant des dispositions aussi vagues, peut-on lui faire grief d’avoir pris la résolution de se rendre d’abord auprès de l’empereur François avant de prendre ensuite le chemin de Fontainebleau ou de l’île d’Elbe ? Pour expliquer sa détermination, elle adresse ces lignes à Napoléon : « Si tu veux me laisser aller voir mon père, je suis sûre, presque sûre, que j’obtiendrai la Toscane. » Le même soir, elle lui écrira encore pour lui préciser : « Il est bon, il se laissera toucher par mes larmes et tu auras un meilleur sort, car quoique tu iras rester dans l’île d’Elbe, tu régneras aussi dans les possessions que l’on pourrait nous donner, car j’entends par là la Toscane. »
    Le plus stupéfiant fut que Napoléon sembla croire, lui aussi, à l’urgence de la rencontre entre le père, la fille et le petit-fils. Comment ne se rendit-il pas compte que François ne les laisserait pas rejoindre le proscrit ?
    Caulaincourt, qui se trouvait toujours à Paris, était stupéfait : « Je n’ai jamais pu concevoir comment l’Empereur avait pu s’abuser à ce point. » Le grand-écuyer avait vu Metternich qui s’était montré catégorique :
    — L’Impératrice doit être considérée comme une archiduchesse ou une princesse et le roi de Rome comme un prince.
    L’empereur d’Autriche partageait cet avis. Quand à donner la Toscane à sa fille et à son petit-fils, on ne pouvait l’envisager ! Ce territoire devait être rendu à son frère Ferdinand, grand-duc de Wurtzbourg, parrain du roi de Rome, qui en avait été dépossédé et pourrait ainsi reprendre son titre de Grossherzog von Toscana. Parme ? Il n’en était pas question non plus ! Mme l’Archiduchesse n’avait qu’à revenir à Vienne avec son fils ! Cependant, grâce au tsar, écoeuré par l’attitude autrichienne, Caulaincourt finit par faire ajouter au traité de Paris cet article : « Les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla seront donnés en toute propriété et souveraineté à S.M. l’Impératrice Marie-Louise. Ils passeront à son fils et à sa descendance en ligne directe. Le prince, son fils, prendra, dès ce moment, le titre de prince de Parme, Plaisance et Guastalla. »
    Le 11 avril, au matin, Napoléon apprend la nouvelle à sa femme. Il lui joue la comédie et, cachant son désespoir, fait semblant d’être satisfait de voir son « petit roi » perdre cent trente départements, les couronnes d’Italie, des Pays-Bas et de la Confédération du Rhin pour devenir l’héritier d’un « objet » de quatre cent mille âmes et de trois ou quatre millions de revenus : l’ancien département du Taro. « Tu auras au moins une maison et un beau pays, écrit-il à sa femme, lorsque le séjour dans mon île de l’Elbe te fatiguera et que je deviendrai annuieu, ce qui doit être, lorsque je serai plus vieux et toi encore jeune. »
    À l’Evêché d’Orléans, sans la moindre ironie, la petite cour vient féliciter « S.M. la duchesse de Parme, Plaisance et Guastalla ».
    Le

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