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Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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Fontainebleau.
    Attendant toujours dans l’antichambre, elle se souvient de leur passé... Mais lui ? A-t-il seulement entendu l’annonce de son valet de chambre ? Prostré, épuisé par cette agonie nocturne, sa pensée ne « quitte pas l’Impératrice et le roi de Rome qui, cette même nuit, sont devenus les « prisonniers » de l’Autriche... et il oublie la présence, à deux pas de lui, de la chère Polonaise. Marie demeure le reste de la journée, puis toute la nuit dans l’antichambre, attendant vainement que s’ouvre la porte impériale. À l’aube enfin, triste et brisée, elle quitte le château pour rejoindre sa voiture.
    — La pauvre femme ! soupire Napoléon retrouvant ses esprits peu après le départ de la comtesse, elle se croira oubliée !
    À peine est-elle rentrée chez elle, qu’elle expédie un mot à son ancien amant, et cette fois il répond aussitôt :
    « Les sentiments qui vous animent me touchent vivement. Ils sont dignes de votre belle âme et de la bonté de votre coeur... Portez-vous bien, n’ayez point de chagrin, pensez à moi avec plaisir et ne doutez jamais de moi. »
    Napoléon écrit également à Marie-Louise qui vient d’arriver à Rambouillet :
    « Je suis si dégoûté des hommes que je n’en veux plus faire dépendre mon bonheur. Toi seule y peux quelque chose. Adieu mon amie. Un baiser au petit roi, bien des choses à ton père ; prie-le qu’il soit bon pour nous. »
    Il lui écrira encore le 15 avril : « Tu dois avoir vu à cette heure ton père. L’on dit que tu vas pour cet effet à Trianon. Je désire que tu viennes demain à Fontainebleau, afin que nous puissions partir ensemble et chercher cette terre d’asile et de repos, où je serai heureux si tu peux te résoudre à l’être et oublier les grandeurs du monde... »
    Mais c’est seulement le lendemain, 16 avril, que l’empereur d’Autriche arrive à Rambouillet. La voiture s’arrête devant le perron. Marie-Louise, tout en parlant allemand avec volubilité, se précipite, jetant son fils dans les bras de son père. Le petit prince, avec beaucoup de gentillesse, lui embrasse la main. Le grand-père est ému devant ces boucles blondes, ces yeux bleus, ce visage d’archiduc. Il murmure :
    — C’est bien mon sang qui coule dans ses veines. La gouvernante – Mme de Montesquiou – emmène aussitôt l’enfant qui, devant le visage sans gaieté de son grand-père, devant ce nez pendant tristement, déclare :
    — Maman Quiou, il n’est pas beau, grand-papa. François s’est enfermé avec sa fille. Metternich – le vainqueur – assiste à la scène. Encore secouée de sanglots, elle trace ces lignes pour son mari : « Mon père vient d’arriver il y a deux heures, je l’ai vu sur-le-champ, il a été très tendre et très bon pour moi, mais cela a été anéanti par. le coup le plus affreux qu’il ait pu me porter, il m’empêche de te rejoindre, de te voir, il ne veut pas me permettre de faire le voyage avec toi. J’ai beau lui représenter que c’était mon devoir de te suivre, il m’a dit qu’il ne le voulait point et qu’il voulait que je passasse deux mois en Autriche et qu’après je m’en aille à Parme d’où j’irai te voir. Ce dernier coup me tuera, tout ce que je désire, c’est que tu puisses être heureux sans moi, car, pour moi, il m’est impossible d’être heureuse sans toi. Je t’écrirai tous les jours et je penserai toujours à toi... Je suis si triste que je ne sais que te dire, je te prie encore une fois (de croire) que je suis bien malheureuse. Je t’embrasse et t’aime de tout mon coeur.
    « Ta fidèle amie Louise ».
    Ainsi, l’Empereur après avoir perdu Marie Walewska va aussi perdre sa femme et son fils. Cependant, durant la semaine qu’elle passe encore à Rambouillet, Marie-Louise ne cesse, dans ses lettres, de se plaindre et même de « conspirer » contre son père, afin de rejoindre Napoléon :
    « J’ai déjà arrangé mon plan de campagne pour cela, et si tu me promets de n’en pas parler, je vais te le communiquer. Je m’en vais à présent en Autriche parce que mon père le désire vivement et que je vois que si je n’y allais pas, il m’amènerait de force... » De Vienne, elle ira vite prendre les eaux, puis, de là, elle partira pour l’île d’Elbe. Sans doute l’empereur François lui a-t-il déclaré, « en appuyant beaucoup là-dessus » qu’après avoir achevé sa cure, il lui faudrait

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