Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Nice

Nice

Titel: Nice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
Vom Netzwerk:
avec un fil de fer. Le
visage était méconnaissable, les vêtements étaient lacérés, et  – le
détail a permis à la police d’identifier rapidement la victime  – l’homme
était un mutilé du bras droit. Les assassins avaient arraché le bras artificiel
qui n’a pas été retrouvé.
    La victime est bien connue à Nice dans certains milieux.
Il s’agit, en effet, de M. Luigi Revelli. Propriétaire d’un bar dans la vieille
ville, «  le Castéu », place Rossetti, Luigi Revelli possède
aussi l’une des «  maisons » accueillantes de la place
Pelligrini.
    Arrivé à Nice en 1888  – il était né à Mondovi
dix ans plus tôt  – Luigi Revelli avait donc fait une fortune
rapide. Naturalisé français, combattant courageux durant la guerre mondiale,
blessé à Verdun, mutilé, il avait été décoré de la croix de guerre.
    Depuis plusieurs années il paraissait  – au
dire de la police qui surveille toujours ce genre d’activité  – se
consacrer uniquement à la gestion de ses établissements.
    Récemment, M. Revelli avait vendu une boite de nuit qu’il
possédait à San Remo : « la Costa Azzura », et il avait
laissé entendre qu’il songeait à quitter Nice.
    Cette décision l’a-t-elle condamné ?
    On sait, des affaires récentes l’ont montré, combien sont
sévères les lois du monde dans lequel vivait Luigi Revelli.
    A-t-il oublié de les respecter ?
    Qui a-t-on voulu venger ?
    Les assassins se sont acharnés sur lui. Le décès, qui
remonte à plusieurs jours  – peut-être une dizaine  –, est
intervenu à la suite de six coups de poignard qui ont transpercé le cœur et les
poumons de la victime. Les tueurs ont parachevé leur œuvre en tirant encore à
bout portant deux balles dans la tête de M. Revelli qui avait déjà succombé.
Ils ont ensuite précipité le corps dans la mer, probablement avec l’intention
de le faire disparaître. Mais ou, bien le cadavre est resté accroché aux rochers,
ou les courants l’ont ensuite rejeté. Cependant, d’après les premiers examens,
le corps n’a pas séjourné longtemps dans l’eau. À moins que les assassins ne se
soient débarrassés du corps que plusieurs jours après le meurtre. Ce qui semble
difficile à croire. Dans une autre hypothèse, il faudrait expliquer pourquoi
Luigi Revelli n’a pas été découvert plus tôt, alors que le cap de Nice est le
rendez-vous de bien des pêcheurs niçois.
    Ce ne sont là que les premières questions que l’on se
pose à propos de cette affaire mystérieuse. Les services de police sont, en
tout cas, décidés à faire toute la lumière.
    Les commissaires Renaudin et Lorillot  – ce
dernier, venu spécialement de Paris  – conduisent l’enquête qui, d’ores
et déjà, s’annonce particulièrement difficile.
35
    Le voyage n’aurait pas lieu.
    Rose, la femme de Luigi, avait fait prévenir Vincente :
« Pour votre frère, c’est demain matin. »
    Depuis deux jours, Vincente savait. Lucien qui montait en courant
l’escalier, son pas que Vincente entendait, la manière dont il sonnait,
frappait à la porte, le journal qu’il tenait ouvert en entrant dans la cuisine,
puis, quand il avait vu Vincente, l’hésitation, le regard vers sa mère. Louise
qui prenait le journal, lisait vite, hésitait aussi.
    — Pa, es, c’est…
    Dante ? Antoine ? Vincente pensait d’abord à eux,
puis à Carlo.
    — Lis-moi, lis, disait-il.
    Il oubliait toujours Luigi. Il écoutait. Louise lui donnait
le journal qu’il posait bien à plat sur la table. Il mettait ses lunettes : MACABRE DÉCOUVERTE .
    Un peu plus de fatigue dans les jambes, sur les épaules.
Rien d’autre. Le soir, le dégoût de manger. La soupe, là, bonne pourtant, avec
des haricots en grain, l’odeur du pistou. La soupe, Louise la faisait aussi
bien que Lisa. Mais prendre la cuiller, recommencer, et demain, demain encore,
ces gestes qui revenaient, noria des jours.
    Le voyage à Mondovi proposé par Carlo avait été pour
Vincente un retour de jeunesse. Il avait continué à couper du bois, dans la
cour, sans sentir le poids de la hache, il avait dîné avec la faim joyeuse dans
le ventre, il expliquait à Louise :
    — Carlo, on part tous les trois, lui, Luigi, moi, on va
revoir tout ça, Mondovi, ce chemin qu’on a fait à pied, à pied.
    Ce n’est que le soir, en se couchant, qu’une crampe dans le
bras droit, une autre qui tendait le mollet, obligeant Vincente à se lever, la
pointe du pied sur

Weitere Kostenlose Bücher