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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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prêts. Il ajouta qu’il avait l’intention de proposer officiellement de nous recruter la semaine prochaine, à son retour de la célébration du cinquante-cinquième anniversaire, prévue à Berdoo. Ce n’était pas nouveau. Cependant il ajouta que notre intégration permettrait aux Angels de consolider leur position dans la région située entre Bullhead, Vegas et San Bernardino, Californie. Joby reconnut qu’ils avaient besoin de nous. Mon optimisme grimpa en flèche. Cela me fournissait des arguments non seulement vis-à-vis de Joby et des Hells Angels, mais aussi de Slats et de nos supérieurs.
    Le petit déjeuner était terminé. Je voulus régler l’addition, mais Joby insista. C’était un putain de rendez-vous.
    Je traversai le parking en compagnie de Joby. Il me demanda si j’avais des autocollants. Je crus qu’il s’agissait de ceux des Rouge et Blanc. Je lui rappelai qu’on n’en mettait pas sur nos machines, mais il ne me laissa pas terminer.
    — Non. Pas ceux-là. Tu en as des Solos ?
    — Pops en a quelques-uns.
    Il posa la question à Pops. Quand on arriva près de nos motos, Pops fouilla dans ses sacoches et en trouva trois ou quatre sur lesquels on lisait : SOUTENEZ LES SOLO ANGELES. Joby en prit un, regagna sa machine, ôta la protection de l’autocollant. Il le plaça sur le réservoir d’huile et le lissa de la main. Il se tourna vers nous. JJ était appuyée contre ma hanche et je la tenais par les épaules. Timmy et Pops se mirent en selle. On devait faire penser à la bande de Stallone dans Les Mains dans les poches. On n’en croyait pas nos yeux. C’était peut-être la première fois qu’un Hells Angel mettait l’autocollant d’un autre club sur sa moto. Et il s’agissait du nôtre !
    Joby savait ce qu’il faisait.
    — Je m’en fiche, Bird, Timmy, Pops, JJ.
    Il nous regarda dans les yeux en prononçant nos noms. Les semi-remorques grondaient. Il reprit :
    — Je m’en fiche. Vous me plaisez et je vous soutiens.
    Je m’éloignai de JJ et donnai une accolade vigoureuse à Joby. Je lui soufflai à l’oreille :
    — Merci.
    Ce fut à peine s’il secoua la tête.
    — Inutile. Vous êtes mes frères. On se verra à mon retour de la fête du cinquante-cinquième anniversaire.

29
« CE QUE VOUS RACONTEZ,
MADAME,
J’EN AI RIEN À FOUTRE »
    Mars 2003
     
    Ça ne cessa pas. Alberto, le Solo qui racontait des conneries sur nous, était pote avec Guy Castiglione, le président de Dago, que la DEA surveillait. (Les éléments réunis contre Castiglione le conduisirent à plaider coupable quand il fut jugé dans le cadre de la loi sur le crime organisé.) Alberto continua de raconter que nous n’étions pas officiels, que nous n’allions pas assez souvent à Tijuana, que nous étions des imposteurs, que Rudy Kramer était une ordure et que nous n’avions pas apporté son Harley-Evolution Sportster à Suzuki. Guy rapporta cela à Bob et à Smitty, pendant la fête du cinquante-cinquième anniversaire, et ils répondirent, en colère, que nous étions des types bien, que notre club nous abandonnait, que l’organisation des Solo Angeles ne valait rien. Joby eut des emmerdes à cause de son autocollant des Solos, mais ne se laissa pas démonter et ne recula pas. Il dit aux gars d’attendre, qu’ils comprendraient quand ils nous connaîtraient.
    Je revis Bad Bob fin mars, à l’occasion d’une défonce à la meth qui dura trois jours. Il faisait penser à un sac en papier mouillé traversé par un courant électrique. Barry Gibb était mort. Bob dit que l’affaire des Solo Angeles lui avait gâché le cinquante-cinquième anniversaire des Hells Angels. Il en avait marre.
    — Je devrais aller à Tijuana, dérouiller ce con d’Alberto et le balancer dans le Pacifique.
    Il m’annonça solennellement que c’était fini. À partir du 21 avril 2003, il ne devrait plus y avoir de Solos dans l’État d’Arizona.
    — Même pour le traverser, gronda Bob, et il ajouta : Bird, faut que tu arrêtes de finasser et que tu déclares tes intentions.
    Comme si j’allais épouser sa fille préférée.
    Et, dans un sens, c’était le cas.
    Bizarrement, Bob, Joby et les autres ne reportèrent jamais sur nous la colère et le trouble que suscitaient chez eux les Solo Angeles de Tijuana. Les soucis liés à notre légitimité mirent définitivement un terme aux doutes que nous pouvions encore avoir sur notre couverture. Les Hells Angels avaient eu une excellente

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