Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
Vom Netzwerk:
occasion de nous mettre en question, de nous observer attentivement et d’établir si nous étions ce que nous prétendions être. On leur avait dit la vérité sur nous, mais ils l’avaient considérée comme des mensonges dictés par la jalousie et des calomnies. Ils estimaient qu’ils avaient agi comme il le fallait – nous savions qu’ils avaient fait effectuer au moins trois enquêtes distinctes sur nous – et pensaient nous connaître.
    — Je te soutiens complètement, mais j’en ai marre de ces conneries, m’avait dit Bob à plusieurs reprises.
    Cependant cela n’apaisa pas notre inquiétude. En réalité, mars fut le mois le plus angoissant depuis août. Il fallait décider de continuer en terrain inconnu ou de mettre un terme à l’opération avant sa conclusion logique.
    On prit le parti de poursuivre. Nous avions beaucoup investi et nous ne pouvions pas renoncer sous prétexte que les Hells Angels nous forçaient la main. Je refusais d’abandonner, parce que l’occasion d’intégrer les Hells Angels était trop importante. Slats était dans le même cas, parce qu’il refusait de se laisser influencer par les rumeurs du milieu des motards.
    On continua.
    Mac termina mes bras. Un matin, à la mi-mars, tandis que Mac apportait la touche finale à mes tatouages, JJ téléphona. Elle annonça qu’elle prenait le petit déjeuner avec un type dans un restaurant du coin. Je lui dis de le retenir, que j’arrivais. Je fermai l’appareil et demandai à Mac :
    — Tu veux gagner du fric ? JJ a coincé un type que je dois faire cracher.
    Il posa son aiguille et sa gaze.
    — Foutre oui.
    Mac ôta son blouson, qu’il ne pouvait porter dans ces circonstances sans l’autorisation du club. On sortit et Mac ferma sa boutique.
    Quand on enfourcha nos motos, je regardai mes bras. Ils étaient noirs d’encre, rouges aux endroits que Mac venait de terminer. Une mince pellicule de vaseline les faisait briller. Mes bras étaient formidables. Ils m’appartenaient. Ils m’appartenaient plus que lorsqu’ils n’étaient pas couverts d’encre.
    On alla au Waffle House de Grant Road. On gara nos motos, puis on se dirigea vers l’entrée à grands pas. Mac demanda ce qu’il devrait faire, comment il devrait se comporter, ce qui se passerait s’il fallait qu’on tabasse le type. Je lui dis de se taire, de prendre exemple sur moi et, simplement, de me soutenir. Il répondit que ça lui allait.
    JJ était à une table proche de la vitrine en compagnie d’un mec d’environ vingt-cinq ans. Elle portait un maillot de corps noir et un jean, le type un survêtement Roca Wear blanc à liséré rouge, ainsi que des lunettes à verres ambrés. On s’immobilisa près d’eux, les bras croisés. Je dis :
    — Pousse-toi, mon joli.
    Je lui montrai l’extrémité opposée de la banquette. Le type fit seulement :
    — Merde.
    Je m’assis près de lui, Mac à côté de JJ. Mac fixa le type d’un air très mauvais. JJ regardait la table, jouait le rôle de la femme stupide qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment.
    Je montrai l’assiette du type.
    — C’est ton petit déjeuner ?
    Je pris la fourchette qu’il avait à la main.
    — Oui.
    — Tu as fini.
    Je poussai la nourriture sur le bord de son assiette puis tendit le bras, pris son café et le bus d’un trait.
    — Tu sais qui je suis ?
    — Je m’en doute un peu.
    — Bien. Faut que je te dise que c’est ton jour de chance.
    Il s’éclaircit la gorge. Je repris :
    — Tu vois, ils auraient pu envoyer quelqu’un d’autre, quelqu’un qui se serait présenté en te balançant un coup de tube de plomb derrière le genou.
    Je montrai Mac du menton. Il hocha lentement la tête.
    — Mais c’est moi.
    — Génial.
    — Fais pas le malin.
    Je pris une bouchée de hash brown, et marmonnai :
    — Parle pas, écoute. Pigé ?
    — Ouais.
    — Bon. On s’entend très bien. Maintenant il me faut ce putain de fric.
    J’avais dit à Mac que le type devait vingt et un mille dollars à Big Lou. Le mec affirma qu’il n’avait pas cette somme sur lui. Je répondis que je l’espérais… qu’il ne serait pas futé de se balader avec un tel paquet de blé. Je lui demandai s’il avait un compte en banque. Il répondit que oui. Donc tu as un chéquier ? Oui. Il y a combien sur ce compte ? Je lui conseillai de ne pas mentir. Il répondit qu’il devait y avoir dix-sept mille dollars. Je tirai son assiette devant moi et lui dis que

Weitere Kostenlose Bücher