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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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elle refusait de croire que je n’avais pas une aventure avec JJ. Je lui dis que je voulais éviter les enfants parce qu’ils ne devaient pas me voir dans l’état où j’étais. Elle m’informa qu’ils avaient des projets le 6, que je pouvais venir à cette date. OK. Je ferais un saut.
    J’allai chez moi, descendis de moto, gagnai le jardin.
    Il avait sérieusement besoin d’être entretenu. Je fis démarrer la tondeuse, ôtai mon T-shirt et me mis à tondre. Je me fichais totalement de cette pelouse, mais je ne voulais pas donner à Gwen des arguments supplémentaires contre moi… Je tondrais la pelouse régulièrement, sans laisser de touffes de mauvaises herbes. Autrefois, la perfection dans le jardinage venait chez moi d’un goût qui n’acceptait que le meilleur… Aujourd’hui elle venait de la haine. J’avais construit la maison de mes mains, créé le jardin de mes mains. Je les avais aimés, et désormais je les haïssais. Je tondis proprement la pelouse.
    Alors que j’étais en pleine activité, ma mère et mon père arrivèrent. Il y avait des mois que je ne les avais pas vus. Sans doute avaient-ils entendu la tondeuse, parce qu’ils vinrent dans le jardin et me regardèrent. Je ne m’aperçus pas de leur présence. Ils ne m’appelèrent pas, ou alors je ne les entendis pas. Je me retournai. Je coupai le moteur. Ma mère pleurait.
    — Qu’est-ce qui se passe ?
    — Comment ça ? demanda mon père.
    — Ouais, pourquoi maman pleure ?
    Je vis que mon père savait, presque télépathiquement, pourquoi sa femme pleurait.
    Elle essuya ses larmes de la main et me montra.
    — Qu’est-ce que tu as fait à tes bras ?
    Mes tatouages. Elle ne les avait encore pas vus. Mes parents s’étaient habitués à mes tatouages, mais, à chaque fois que j’en ajoutais un, sans doute priaient-ils pour que ce fût le dernier. En tout cas, ma mère le faisait.
    Je soupirai.
    — Vous n’imaginez pas ce que je subis. Je fais ce que je dois faire. Laissez-moi terminer et on parlera.
    Je fis redémarrer la tondeuse. Je me fichais des larmes de ma mère. Ils entrèrent dans la maison et, quand j’eus terminé, ils étaient partis depuis longtemps.
     
    Le temps passa très vite. De retour à Phoenix, le 8, je fis de la musculation avec Dan Danza, l’Angel cinglé, obsédé par les muscles, dont j’avais fait la connaissance quand j’y étais venu en janvier avec les Solo Angeles. Il soulevait ses barres, les veines du cou gonflées, et espérait beaucoup de la fin de sa période de liberté conditionnelle… dans trente et un jours. Le 9, en compagnie de JJ, j’accompagnai Bobby à un rassemblement, afin de vendre des T-shirts. Il intimida le responsable, qui nous fit entrer sans payer et nous donna le meilleur emplacement. Bobby dit qu’il chasserait les membres de l’American Motorcycle Club s’il les rencontrait. Teddy et lui râlaient, parce qu’ils n’avaient pas manifesté aux Angels le respect qui leur était dû, ajoutant qu’ils forceraient les Americans à quitter la région, peut-être même l’État.
    — Notre bac à sable est plein de crottes de chat. Faut qu’on le nettoie, avait dit Bobby.
    Rudy vint avec sa fille, presque encore un bébé. Elle portait un T-shirt minuscule sur lequel était écrit : SOUTENEZ LES HELLS ANGELS. Personne ne s’occupait d’elle. La chaleur était torride et elle pleurait. Je la pris et la berçai. Elle ne cessa pas de pleurer. Je changeai sa couche… elle la portait apparemment depuis deux jours. Je la berçai encore un peu et elle se calma. JJ vendit des T-shirts. Alternativement, Timmy et Pops protégèrent les gars et se tinrent près du stand de T-shirts, les bras croisés, archétypes de l’affreux, firent peur aux gens et les incitèrent à acheter. Le 12, je revis Danza. Cachets, haltères. Je fis travailler mes jambes. J’appréciais toujours l’énergie de Danza et il appréciait la mienne. Il m’interrogea à nouveau sur les Mongols du Mexique. Je confirmai qu’il y en avait quelques-uns et lui dis que, si j’en voyais un, je le tuerais. Il répondit qu’il m’accompagnerait quand sa période de liberté conditionnelle serait terminée. On tuerait.
    Le temps continua de passer. J’avalais les Hydroxycut comme des bonbons. Je pensais à Bobby et à son chevron. Je pensais à deux Bobby avec leur chevron. J’en voyais quatre, autour de mon lit, à trois heures du matin. Un jour, je vis Teddy réparer la clôture avec

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