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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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désormais parsemé de Metallica, Korn et Iron Maiden –, une voiture passa plusieurs fois devant la maison. Cela déplut à un prospect californien… il me dit qu’il s’appelait Pit. Les occupants de la voiture avaient l’air d’être perdus et semblaient mexicains. Sans doute ignoraient-ils tout des motards parce qu’ils n’hésitèrent pas à passer à plusieurs reprises, lentement, devant le clubhouse. Au quatrième passage, je dis :
    — Hé, Pit, foutons la trouille à ces types pour qu’ils se barrent.
    — Putain de bon plan.
    On gagna la rue et Timmy prit position près de la barrière. On s’immobilisa au milieu de la chaussée et on fit signe à la voiture… une Toyota du début des années 1990, qui avait fait beaucoup de chemin. Elle s’arrêta. Pit demanda aux types qui ils étaient.
    Le gars leva un morceau de papier froissé et le montra. Il ne parlait pas anglais. Sans doute était-ce un saisonnier cherchant la maison d’un parent. Pit ne regarda pas le morceau de papier. Il demanda :
    — J’ai l’air de parler espingouin ?
    Le gars ne comprit pas ce qu’avait dit Pit, ni l’insulte, mais son pote et lui saisirent le sens des armes. Il se mit à répéter OK, OK, OK, les mains ouvertes levées. Son pote lui tapota l’épaule, comme s’il fallait qu’ils s’en aillent.
    Pit ne s’estimait pas satisfait pour autant.
    — Écoute bien, hombre. Tu es sur le territoire des Hells Angels. Si tu passes trop souvent et trop lentement, tu vas te faire descendre.
    Il leva son arme, un semi-automatique de petit calibre, en acier bleu, pour souligner ses propos.
    — Tu piges ? Bang, bang ?
    — OK, OK, OK.
    Le chauffeur passa la marche arrière et recula lentement. On ne les revit pas.
    Je regagnai la cour en compagnie de Pit.
    — Ces putains de métèques étaient des Mongols ! J’en suis sûr, bordel. S’ils reviennent, je les égorge et ils ont droit à la putain de cravate colombienne. Je leur coupe la queue et je la leur mets dans la bouche. Tu te rends compte du culot de ces fils de pute ? Des Mongols ici, à Cave Creek, sur le territoire de Hoover !
    Je lui dis de se calmer, qu’il s’agissait sans doute de minables qui s’étaient vraiment perdus. Pit ne voulut rien entendre. Timmy me souffla à l’oreille :
    — On a des fléchettes de somnifère ?
    Je souris.
    Au même instant, Pit se mit à gesticuler. Je crus au début qu’il mimait ce qu’il leur ferait. Il donnait des coups de pied et de poings dans le vide, tournoyait. Des gars sortirent et le regardèrent. Ses propos étaient inintelligibles. Il secoua la tête d’un côté et de l’autre ; il regarda le vide, autour de lui, les yeux dilatés, comme s’il perdait soudain un combat imaginaire, comme si des poings arrivaient de toutes les directions. Quelqu’un s’immobilisa près de moi. C’était Mac.
    — Qu’est-ce qu’il a, ce mec ?
    — J’en sais rien. On dirait qu’il va faire une crise.
    À cet instant, on commença de comprendre ce qu’il disait.
    — Une putain d’abeille ! Je suis allergique, bordel ! Chassez cette putain d’abeille !
    J’éclatai de rire. Mac dut me soutenir.
    — Putain, mec, je vais mourir, j’ai pas mon épinéphrine !
    Marcus sortit au pas de charge par une porte latérale, saisit Pit par le col et l’entraîna à l’intérieur. Il était gênant.
    Il y avait des semaines, peut-être des mois, que je n’avais pas autant ri. Quand je pus à nouveau parler, je racontai à Mac l’incident des Mexicains.
    — Ce type passe d’Albert l’Affreux à mortel combat contre une abeille en cinq minutes. C’est un con.
    Bobby entendit. Il approcha et m’expliqua que j’avais raison mais que je ne devais pas le dire. Il ajouta que le type n’était qu’un prospect, mais que je n’étais qu’un hangaround. Je répondis que j’étais désolé. Mac dit que j’avais raison de toute façon, que le type était un con, que du moins c’était son avis. Bobby me dit d’arrêter de déconner, de me mettre au boulot et de lui apporter une bière. Je demandai à Mac s’il en voulait une et il secoua la tête. J’allai chercher une bière dans la glacière qui se trouvait près de la porte ; sur le chemin du retour, je résistai au désir de l’ouvrir et de cracher dedans. Quand je revins, la conversation roulait sur les armes.
    — Ouais, j’ai offert un petit vingt-deux à ma nana, dit Bobby. Un joli flingue de tueur à gages. Une balle

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