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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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une pince, près du clubhouse, et cette image resta gravée dans ma mémoire. De plus en plus souvent, pendant les trajets à moto, j’étais déconnecté, rassuré par les deux armes chargées glissées sous ma ceinture. Je ne me faisais jamais arrêter, je n’ai jamais compris pourquoi. Les flics auraient dû contrôler les types comme moi par simple curiosité. Le 13, à Tucson, j’allai à la boutique de Mac. Mac voulait récupérer de l’argent pour moi, tabasser pour moi, travailler pour moi. Faire davantage pour moi. Il dit que je devrais utiliser un aiguillon électrique à bétail pour obtenir le remboursement des dettes. Pendant la même semaine, en compagnie de JJ, je gardai le domicile de Joby pendant qu’il se rendait à une fête quelconque avec son taureau mécanique. Il habitait une Quonset hut à Kingman et avait un bel arsenal. JJ et moi on tira avec toutes les armes dans des seaux d’eau et on récupéra les balles à l’intention du service de balistique, dans l’espoir de trouver celle qui avait tué Hoover ou quelqu’un d’autre. En vain. Cachets, bière, cachets. Le temps passait si vite qu’il perdait tout sens. Le 15, j’allai chez Steve Helland, également à Kingman. C’était le type qui m’avait proposé sa fille de dix-huit ans, April, au rassemblement d’octobre. Son fils avait été tué dans une affaire de drogue et il croyait avoir identifié le coupable. Steve dit qu’il voulait torturer le type avec son chalumeau et le démembrer. Il me demanda d’envisager de faire le travail à sa place… pas torturer le mec, mais le tuer, ce qu’il voulait vraiment. J’eus pitié de lui. Je répondis que j’étais d’accord, si c’était réellement ce qu’il voulait, mais qu’il fallait que je le fasse à ma façon. Je ferais traîner, de façon à ne jamais avoir à exécuter ce meurtre.
    Dans le salon de Steve, tandis que je parlais de tuer quelqu’un pour le compte d’un Hells Angel, j’entendis au loin le grondement d’une Harley. Je pensai aux Mongols fantômes de Kingman.
    Ce fut à cet instant que j’eus une idée.

 
 
QUATRIÈME PARTIE
 
 
LA FIN À NOUVEAU

34
 
HYDROXYCUT HIGHWAY
    Mai 2003
    Le 16, je regardais Discovery Channel avec Pops dans le mobile home… un documentaire sur la savane africaine. Le narrateur à l’accent anglais parlait des chiens sauvages, prédateurs du niveau le plus bas de la chaîne alimentaire, les qualifiait de « gueules de bas étage ». Pops fit remarquer que depuis quelque temps, compte tenu des tâches merveilleuses dévolues aux hangarounds, c’était tout à fait nous.
    — On est les gueules de bas étage.
    Je lui dis qu’il était une gazelle boiteuse et Bobby un lion, mais il ne rit pas. Il en avait assez de toute cette comédie. Cinq cents dollars par semaine ne suffisaient plus. Je posai une main sur son épaule – Pops était toujours mon ami – et le suppliai de tenir le coup. Il braqua sa bouteille sur l’écran et répéta :
    — Des gueules de bas étage.
    Mon téléphone sonna. Chris Bayless, ancien équipier et ami, voulait de mes nouvelles. Il demanda, sur le ton de la plaisanterie :
    — Ça y est, tu es tombé amoureux de ton parrain ?
    — Foutre non. Premièrement, c’est un meurtrier. Deuxièmement, il aime les mafiosi. Troisièmement, il me donne des leçons sur la façon de devenir un affreux. Quatrièmement…
    — D’accord, pigé. Comment va ta tête ?
    — C’est le bordel à l’intérieur et je l’ai pratiquement dans le cul.
    — Ça a l’air pas mal.
    — Ouais, c’est formidable.
    — Qu’est-ce que tu espères ?
    — Moi ? Je crois que j’ai un plan. Je t’en parlerai. Il faut que j’y réfléchisse. Pour le reste : envoyer ces crétins de psychopathes solitaires en prison.
    — C’est une bonne idée. Passe le bonjour à Slats.
    — Compris.
    Depuis avril et la dissolution des Solos, Chris et Paul Hagerty, mon superviseur psychologique, me téléphonaient plus souvent ; et, depuis le week-end à Vegas, Gayland aussi. Ils s’assuraient que je ne craquais pas, que je n’avais pas décidé que je préférais les méchants aux gentils, d’autant qu’ils savaient que les gentils sont parfois de vrais emmerdeurs.
    Je me demandais pourquoi ils s’inquiétaient autant. Peut-être était-ce à cause de mon apparence, ou du temps que je passais en compagnie des Angels, mais les méchants ne me plaisaient pas davantage, absolument pas. Jamais je

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