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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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Winmore. Il nous offrit une bière et on accepta. Je lui demandai où était le .40 et Fang répondit qu’il n’était pas là, qu’il avait eu du mal à l’obtenir, qu’il faudrait probablement qu’on aille le chercher chez Mark McPherson, un Angel, mais qu’auparavant il devait passer des coups de téléphone. Il ajouta qu’on pouvait attendre dehors, si on voulait.
    Carlos écarta le rideau. Dans le jardin, il y avait une table métallique et un anneau de basket. On se regarda et on hocha la tête. D’accord, on attendrait dehors.
    Tandis qu’on se dirigeait vers la table, Carlos dit :
    — Bird, je parie cinquante dollars que tu ne peux plus marquer un dunk.
    — Et toi, tu peux ?
    — Tu le sais.
    Carlos avait joué arrière défensif et punt returner {29} en deuxième division.
    — Mec, pas question que tu puisses et pas moi.
    — Très bien, voyons ça.
    — Parfait.
    On chercha un ballon. On n’en trouva pas, évidemment. Difficile d’imaginer que les Hells Angels jouent au basket. Sans doute le locataire précédent avait-il laissé l’anneau.
    Je montrai mes clés de voiture.
    — On va utiliser ça.
    — D’accord. Qui commence ?
    — Toi, nabot.
    — Sûr. J’y vais.
    Carlos se mit en maillot de corps. Je n’avais pas besoin de le faire, parce que je ne portais rien d’autre, cependant je posai mon étui d’épaule sur la table. On était tous les deux en jean et bottes de moto. Je lançai les clés à Carlos. Il alla sous l’anneau, leva le bras afin d’estimer la distance, qui était d’un peu moins d’un mètre, puis recula de plusieurs pas. Il prit position, se balança d’avant en arrière, fit sauter les clés dans sa main droite. Je fus heureux de l’absence d’émetteurs. Slats nous aurait aussitôt sommés d’arrêter. Mais nous ne pouvions pas. C’était principalement pour cette raison que j’aimais travailler avec Carlos. Grâce à lui, je restais léger.
    Il sauta mais pas assez haut. Ses bottes glissèrent sur le sol. Il dit :
    — Trois essais !
    Ses deux autres tentatives ne furent pas plus concluantes.
    — Donne-moi les clés. Je vais te montrer comment on fait.
    Dans ma jeunesse, je pouvais mettre le ballon dans l’anneau à deux mains. Je ne pris pas la peine de mesurer la distance… je réussirais ou je ne réussirais pas. Je pris mon élan sur le côté de l’anneau. Quand j’arrivai à un mètre de lui, je sautai, le bras droit levé. Je touchai l’arrière de l’anneau mais ne pus passer la main au-dessus. Je retombai lourdement, sans élégance, et mes bottes glissèrent également. Un éclair de douleur parcourut mon dos. Rien de grave, simplement un rappel de mon âge et du fait qu’il m’était désormais devenu impossible de réaliser un slam dunk.
    Cependant les clés, coincées entre l’anneau et le panneau, ne bougèrent pas.
    Carlos rit à s’en décrocher la mâchoire. Il dit qu’il me donnerait vingt-cinq dollars si je les récupérais. Je répondis que je ne pourrais pas sauter une nouvelle fois aussi haut.
    — Bon, on paiera Doug avec la Mercury… il pourra la vendre à la casse et acheter des T-shirts des Hells Angels ou de la meth.
    Je lui dis de la fermer. Carlos continua de rire.
    Je tentai de sauter pour récupérer les clés, mais je n’avais plus d’énergie… je ne parvins pas à toucher l’anneau. Heureusement que Jack ne me voyait pas ! Carlos prit quatre foulées d’élan, mais fut très loin de la cible.
    — Bon, grimpe sur mes épaules, proposai-je.
    — Connerie.
    — C’est pas de la connerie, grimpe sur mes épaules. Je te donne vingt-cinq dollars si tu le fais. On sera quittes.
    — Bon.
    Je mis un genou en terre. Carlos passa derrière moi et s’assit sur mes épaules. Je me redressai, mes genoux craquèrent et on vacilla d’avant en arrière jusqu’au moment où Carlos saisit l’anneau et entreprit de libérer les clés.
    — Merde, Bird, tu les as bien coincées.
    — Comme Shaq {30} .
    On était face à la maison.
    — Je les ai, dit Carlos.
    Au même instant, derrière le rideau, on aperçut Doug qui téléphonait en nous regardant. Il parlait sans doute à McPherson, et lui racontait vraisemblablement qu’il était en compagnie de deux clowns qui voulaient acheter des flingues, qu’il avait peut-être entendu parler de nous, les affreux des Solo Angeles, Jay « Bird » Davis et Carlos Jimenez, lesquels étaient en train de faire les cons sous un vieil anneau de

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