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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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fois plus cher. Au début je travaillais pour un fournisseur – deux cent cinquante kilos par voyage –, mais j’ai compris et j’en ai transporté pour mon compte, en moins grande quantité afin de ne pas être obligé de payer quelqu’un d’autre. Mais ça ne marche pas en ce moment.
    — C’est comme notre affaire de flingues, dis-je. On tient ces Mexicains par les couilles d’une main et par la gorge de l’autre.
    — Comment ça ?
    — Mon vieux, je suis fournisseur et distributeur. Pas d’intermédiaire. L’alpha et l’oméga, mon gars. Je débarque avec un lot de pistolets et je fixe le prix. L’offre et la putain de demande, le b.a.-ba de l’économie.
    — Exactement comme mon affaire d’herbe, dit-il d’une voix chargée de regrets, puis il ajouta : mais j’avais pas besoin de m’emmerder avec les gardes frontières.
    — Ouais, bon. Les risques du métier.
    Doug rit tout en mangeant sa glace fondue comme de la soupe.
    — Nan, on se débrouille pas aussi bien que les gars de Mesa. Je vais te dire un truc. Tucson a passé une mauvaise période. D’abord, on n’est que six, sans compter deux gars que l’ATF a envoyés en taule pour des conneries. Et un de nos membres, notre tatoueur, Mac, ne peut pas nous fréquenter avant la fin de sa conditionnelle. Et il y a Jojo, qui vient de sortir de taule et a une jambe foutue. Il y a moi, qui ai perdu ma carte grise parce que j’avais pas d’assurance. En plus, l’année dernière, j’ai échappé de justesse au maximum, parce que cette affaire d’herbe était mon troisième délit. Je me suis défendu moi-même. Je vous l’ai dit ?
    Non, il ne nous l’avait pas dit. Carlos fit : Whoa !
    — Et il y a Fang, qui a tiré seize ans pour meurtre, qui veut pas retourner en prison, mais qui s’en fout tout de même… vous ferez sa connaissance tout à l’heure. Il a aussi de la marchandise. De toute façon, c’est moi qui te le dis, mec, si ces putains de fédéraux voulaient nous inculper dans le cadre de la loi sur le crime organisé, ils auraient pas besoin de se fouler.
    Chouette. Cela plairait à Slats.
    Carlos regarda Doug, hocha la tête avec gravité. En même temps, il me faisait subtilement du pied sous la table, comme si on était deux adolescents essayant d’emballer la même fille. Carlos adorait prendre toutes les situations à la légère.
    Je parlai à Doug de nos contributions en liquide à Mesa et ajoutai que si tout se passait bien, on leur verserait une part de ce qu’on obtiendrait des Mexicains, que c’était honnête. Doug répondit que les gars et lui, qui, affirma-t-il, ne faisaient rien sans l’approbation du groupe – information importante de notre point de vue –, nous en seraient reconnaissants.
    On discuta donc de l’affaire. Avant de quitter le deuxième Waffle House, je téléphonai à Slats depuis les toilettes et lui donnai l’adresse de Doug. Slats dit qu’il garerait la camionnette quatre blocs plus loin et qu’il y serait en un rien de temps. Je répondis que c’était bien, mais que, de mon point de vue, il n’y avait aucune raison de s’inquiéter. Je conclus :
    — Installe-toi confortablement et bois du Coca Light.
    On alla chez Doug. Il nous donna un revolver .38 Taurus en acier bleu à cinq coups et nous montra le flingue invendable, un 9 mm de marque inconnue. Il dit que le .40 était chez Fang, qu’il faudrait qu’on aille le chercher, mais il voulait l’argent tout de suite. Carlos lui remit huit cents dollars pour les deux armes, plus une commission de cinquante dollars. Doug mit les huit cents dollars dans sa poche revolver et les cinquante dans son portefeuille crasseux. Il nous confia que c’était tout ce qu’il gagnerait dans la journée.
    Je pensai : mec, un jour tu iras en prison pour longtemps, en raison de la loi sur le troisième délit, parce que tu voulais absolument gagner cinquante dollars. Pitoyable.
    Doug monta dans sa voiture et on le suivit jusque chez Fang. Carlos appela Slats et lui indiqua où on allait. Il l’assura qu’on aurait de quoi poursuivre ces types à quinze heures, que c’était facile. C’était vrai. Nous étions des agents de l’ATF expérimentés et nous faisions notre boulot. Nous avions acheté un tel nombre d’armes, au fil des années, Carlos et moi, que c’était comme prendre le lait en rentrant chez soi.
    Il était environ treize heures quand on s’arrêta devant chez Craig « Fang » Kelly, 1501 South

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