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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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les rejoindre à Tijuana, mais c’était trop risqué ; parce que nous savions qu’il existait des voies de communication obscures entre les Solos mexicains et l’univers des motards.
    Pendant quelques jours, on fut dans une impasse.
    Pour nous distraire, Carlos et moi, on décida de récupérer l’argent que Porter devait, comme Smitty nous l’avait demandé.
    Slats proposa de le faire sur le lieu de travail de Porter, afin que ce soit le plus voyant possible et que la situation ne risque pas de déraper – on ne pouvait en aucun cas se le permettre. Les agents infiltrés doivent veiller à contrôler les situations tout en donnant l’impression à la partie adverse que c’est elle qui tient les rênes.
    On décida d’y aller en force. Ainsi, nous jouerions sur l’intimidation et la dissuasion. On demanda à deux des agents les plus imposants de l’équipe de se joindre à nous : Nicholas « Buddha » Susuras, qui avait sur le cou des bourrelets de graisse rappelant des pains de mie, et Chris « Elvis » Hoffman, un colosse flic à Tempe.
    Porter travaillait dans le bâtiment. Quand on se dirigea vers lui, il sortit son marteau de la boucle de sa ceinture et le fit pivoter de façon à pouvoir frapper avec l’arrache-clou. On ne peut qu’aimer.
    On était tous ostensiblement armés et Carlos avait ma batte de baseball.
    Je parlai avec Porter. Il répéta ce que Smitty m’avait dit et que l’affaire était en cours d’instruction. Il ne comprenait pas pourquoi nous voulions récupérer de l’argent qu’il ne devait pas, en tout cas pour le moment. Il appela également la femme pour qui nous travaillions théoriquement, « Crazy Carol ». Il fut calme et dur, ce qui était d’autant plus remarquable qu’il risquait – et il ne pouvait pas l’ignorer – de recevoir une grave raclée, ou pire. Je le trouvai convaincant et lui dis que j’allais demander à mon patron si une deuxième visite serait nécessaire. Il répondit qu’il comprenait, puis me remercia et me serra la main. Si j’avais pu, je lui aurais payé une bière.
    Ce soir-là, depuis la maison de Verano Circle, j’appelai Smitty, lui rapportai les propos de Porter, ajoutai qu’il n’avait pas reculé et ne s’était pas dégonflé, qu’il m’avait convaincu et qu’il fallait le laisser tranquille. Je dis qu’on irait le voir une nouvelle fois si Smitty voulait.
    — Nan, je te fais confiance, Bird. De toute façon cette Carol est une vieille folle.
    On n’entendit plus parler de Porter.
    Les mots de Smitty résonnèrent dans ma tête : Je te fais confiance, Bird.
     
    Le lendemain matin, alors qu’il lisait l ’Arizona Republic en buvant son café, Slats tomba sur un article consacré à un paysagiste de Phoenix arrêté à Chicago pour un important trafic de cocaïne. Il s’appelait Jimenez.
    Du point de vue des Angels, Carlos s’appelait également Jimenez.
    Le 26 septembre, on prit rendez-vous avec Smitty à l’Inferno pour boire un verre. Il était assis au bar, près de Lydia, quand j’entrai en compagnie de Carlos et de Timmy. Lydia avait une main sur la cuisse de Smitty et ses yeux étaient aussi grands que des feuilles de nénuphar. On la salua. Elle nous sourit comme une petite fille à qui l’on vient de donner un bonbon. Ils ne savaient pas ce qu’on venait leur annoncer.
    — Salut, les gars, dit Smitty.
    Il montra Dennis, qui jouait au billard. Dennis leva sa bouteille de bière. On s’installa au bar et on offrit une tournée. Nouveau Crown Royal à l’eau pour Smitty, Cuervo 1800 et soda pour Lydia, ce qui faisait envie à Dennis. Bière pour les Solos.
    Carlos s’assit près de Smitty tandis que Timmy et moi on prenait place près de Carlos. Je racontai à Smitty qu’on avait fait un boulot à Las Vegas, Timmy et moi, qu’on en avait tiré un bon paquet de blé. Timmy ajouta que, pour des types qui avaient notre dégaine, les recouvrements étaient parfois trop faciles. Je confirmai. Carlos garda le silence, les yeux fixés sur sa bière.
    — J’ai repris contact avec une nana qui veut que je fasse un boulot pour elle, dis-je.
    C’était vrai. Pendant l’opération Riverside, une femme m’avait proposé de buter son mari. Apparemment, il la battait, sniffait sa poudre, et elle ne le supportait plus.
    — Sa meilleure amie fait partie du Grand Jury de Laughlin et je l’ai rencontrée. Des noms ont été cités et le tien en fait partie.
    C’était également vrai…

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