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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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Il hocha la tête avec gravité, satisfait que je ne l’aie pas oublié.
    JJ bavarda tranquillement avec Lydia et Dolly. En fait, elle invita tout le monde à dîner le lendemain soir.
     
    Steak et bière, Coca et pommes de terre, un kilo de bacon, dont la moitié grillé, noir et croustillant.
    Il y avait Smitty, Lydia, Dennis, Dolly, Joby, tous les Solos et JJ.
    Ce fut une soirée agréable. La bonne ambiance était sincère. Je bavardai et déconnai avec les Angels que je commençais à bien connaître. Je fis des bras de fer avec Timmy. Il gagna. Joby et Smitty se mirent à parler de Laughlin puis passèrent aux vieilles histoires de bagarres, de passages à tabac, de fusillades et de situations qui auraient pu dégénérer. La maison était sonorisée, mais ces morceaux de bravoure de motards n’auraient pas valu un clou dans une salle d’audience.
    La politique locale au sein de la communauté des motards occupait une place importante. Les Vagos, club modeste mais solide, entretenaient une relation parfois tendue et parfois cordiale avec les Angels. On les surnommait généralement les Verts, parce que leurs lettres et le fond de leur écusson étaient vert fluo. Au centre de cet écusson, un diable rouge chevauchait une roue de moto ailée, comme un génie sortant de sa lampe.
    Depuis quelque temps, des Verts traînaient à Bullhead sans l’autorisation des Hells Angels. Leur chef était Nick Prano, un barrio chollo {41} .
    Âgé d’environ quarante-cinq ans, Prano avait passé une vingtaine d’années derrière les barreaux. Timmy et moi nous nous étions liés avec lui en août, et il nous avait raconté qu’il venait de purger une peine de neuf ans de prison pour avoir tiré une balle dans la tête d’un flic. Il comptait au nombre des types qui sont fiers d’être criminels, qui considèrent que le temps passé en prison n’est pas perdu mais prouve leur valeur.
    — J’aime que travailler, boire, me bagarrer, draguer et déconner, disait-il.
    Le rêve typique du motard.
    Selon les termes de sa mise en liberté conditionnelle, il n’avait pas le droit de résider en Californie, où les Vagos étaient principalement implantés. Il s’était donc installé en Arizona. Il y avait un contentieux entre Smitty et lui parce que Prano voulait coudre un écusson de l’Arizona sur son blouson. Smitty ne voulait pas en entendre parler. Nous étions présents, Timmy et moi, quand Smitty prit Prano à part et lui expliqua comment ça se passerait.
    C’était la fin du mois d’août et j’étais au Lazy Harry, un bar mal fréquenté du bord du fleuve, en compagnie de Timmy et de Prano. Smitty et Dennis arrivèrent, se dirigèrent vers Timmy qui, près de la porte, était en train de téléphoner. Smitty se tourna vers moi et demanda à Timmy si je traînais avec Prano, « ce con de Vert ». Timmy confirma. Smitty poussa un soupir, excédé. Dennis et lui se dirigèrent vers nous. Ils ne m’adressèrent pas la parole. Smitty posa le bras sur les épaules de Prano et lui demanda de l’accompagner. Ils s’éloignèrent et parlèrent environ cinq minutes près du juke-box. Ils revinrent et on bavarda pendant deux heures comme de vieux potes.
    Ce jour-là, Prano avait appris qu’il ne serait jamais autorisé à coudre un écusson de l’Arizona sur son blouson et que les HA n’accepteraient pas la création d’un chapitre des Vagos en Arizona. En compensation, il pourrait rouler librement, avec ses couleurs, dans tout l’État. Apparemment, ces conditions lui paraissaient acceptables.
    De notre point de vue, c’était très important pour deux raisons. Premièrement, cela vérifiait que les HA contrôlaient l’Arizona – ce qui renforcerait l’inculpation dans le cadre de la loi sur le crime organisé. Deuxièmement, cela prouvait que nous avions bien travaillé, puisque les Solos, eux, avaient reçu l’autorisation de créer un chapitre en Arizona, même si, comme les Vagos, il nous était interdit de porter l’écusson de cet État.
    Le soir du dîner, les Vagos furent évoqués parce que les Angels s’étaient aperçus que Prano leur cachait des informations. La politique criminelle n’avait pas de secret pour Prano. Il savait quand parler et quand se taire. Je ne suis pas sûr qu’il voulait quelque chose de précis, mais peu importait. Je crois qu’il voulait surtout qu’on sache qu’il n’était pas un dégonflé et qu’il était prêt à affronter tous les adversaires.
    Les

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