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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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longtemps, lequel le tenait d’un détenu surnommé Trashcan {45} . On ne peut qu’apprécier l’amour-propre dont ces types font preuve quand ils choisissent leurs surnoms.
    — C’est pas marrant ? dit Bob en se fourrant des frites dans la bouche. Je suis théoriquement le meilleur pote influent de Rudy et j’apprends ça par un type que Rudy ne connaît même pas, simplement parce que Howie est un pote du gars à qui il raconte ses salades. Putain de con, ce Rudy, mec.
    Mais Bob ajouta qu’il n’y avait pas de raison de s’inquiéter.
    — Je tiendrai pas les Solos responsables des conneries de Rudy, je t’en donne ma parole. Mais faudrait peut-être que vous la mettiez un peu en veilleuse. Je sais que vous faites pas mal d’affaires, dans l’État, et j’ai rien à redire à ça – faut vivre –, mais calmez-vous. Rudy s’est fait coffrer, il y a eu ce putain de contrôle routier à la con. Je veux simplement dire que, maintenant, vous êtes sur l’écran du radar, exactement comme nous. Donc calmez-vous. Vous avez pas besoin qu’on s’intéresse à vous et on en a assurément pas besoin.
    Il fourra dans sa bouche un quart de cheeseburger, lequel avait déjà à moitié disparu, et reprit :
    — De toute façon, faut que tu fasses la connaissance de Howie. Je lui ai parlé de toi, et je lui ai aussi conseillé de pas trop penser à ce crétin de Rudy. Je lui ai dit que, quand il te connaîtrait, il comprendrait que les Solo Nomads posent pas de problème.
    — Merci.
    — De rien.
    Il avala et but une longue gorgée de milkshake. Après avoir lâché la paille, il s’essuya les lèvres du dos de la main.
    — De toute façon, on sait tous les deux que le changement d’insigne dont parle Rudy est une connerie… rien qu’une connerie. Mais ça signifie pas que vous nous intéressez pas. Je sais qu’on vous a un peu sondés.
    Il engloutit le reste du burger, puis suça le bout de tous les doigts de sa main droite.
    — Bon, je tiens à te dire que ça va sûrement pas s’arrêter là. Je vais parler de vous pendant la prochaine réunion des officiers, demander aux autres ce qu’ils pensent de l’idée de proposer aux Solos de devenir prospects. Quand on sera arrivés à un consensus, je t’expliquerai comment réagir aux lettres d’amour que tu recevras.
    Il me sourit puis finit son milkshake dans un gargouillis. Je terminai ma gaufre, vidai ma tasse de café et payai l’addition. Je remerciai Bob pour tout, une fois de plus.
    — De rien, Bird. Tu es un gars comme je les aime.
    On se leva et on gagna la porte. Je la lui ouvris.
    — Mais il y a encore une chose. Il faut que tu parles à Rudy. Va le voir et dis-lui de fermer sa grande gueule. Parce que, tu vois, parfois les gens qui savent pas tenir leur langue finissent mal.
    Je pensai : c’est sans doute le genre de conversation que Joe Pistone avait avec les Bonanno quand il était Donnie Brasco {46} . Va le voir et dis-lui de fermer sa grande gueule. Bob agissait, parlait et pensait comme un mafieux.
    J’allumai une clope et je dis :
    — C’était même pas la peine de me le demander, Bob. Tu peux considérer que c’est réglé.
    Et, en réalité, ça l’était.
     
    Le 15, en compagnie de Pops, j’allai à Chula Vista, Californie, où se déroulait la collecte de jouets des Solo Angeles. On bavarda avec Teacher, on veilla à se faire filmer par l’équipe de télévision locale, on se fit photographier avec nos frères. On but de la bière et on écouta de la bonne musique latino. Cela me fit plaisir. Si je n’entendais plus jamais Lynyrd Skynyrd, je ne m’en plaindrais pas.
    Nous avions d’autres obligations à l’égard des Solos. Nous devions aller payer nos cotisations à Tijuana. Mais le Mexique ne relevait pas de la juridiction de Black Biscuit. Les nations souveraines n’apprécient pas beaucoup que des agents infiltrés étrangers viennent fouiner dans leur pré carré. Pops, collaborateur extérieur, n’avait pas besoin d’autorisation pour se rendre au Mexique dans le cadre de notre opération d’infiltration. Il y allait en général avec Rudy, mais, comme ce dernier était indisponible, il devrait franchir seul la frontière.
    Plus nous approchions du Mexique, plus son appréhension augmentait. À quelques kilomètres du contrôle douanier, il se tourna vers moi et dit :
    — Bird, mec, ça me fout les jetons.
    Il ne voulait pas aller seul au clubhouse des Solos et je ne pouvais pas le

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