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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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Faut qu’on parle à tes potes.
    Ils emmenèrent JJ jusqu’à une voiture de patrouille et la firent monter sur la banquette arrière. Les gars furent menottés puis alignés au bord du trottoir. Moi seul avais dû m’agenouiller. Moi seul avais été menacé avec une arme. Les Angels n’en croyaient pas leurs yeux, mais pour les flics j’étais plus dangereux qu’eux.
    Un flic rejoignit JJ et, par la vitre baissée de la voiture de patrouille, lui demanda pourquoi elle traînait avec un type comme moi. Elle ne se tourna pas vers lui. Elle rétorqua :
    — Au lieu d’un type comme toi ?
    Ce fut la fin de la conversation.
    Elle entendit les casiers judiciaires diffusés par la radio. Elle n’en avait pas. J’avais quelques antécédents mineurs et fabriqués de toutes pièces. Clauss avait également commis quelques délits mineurs et Watkins était recherché pour une infraction au code de la route. Cela aggraverait son cas, parce qu’il avait caché un poignard sous ses vêtements. On le fit monter dans une voiture de patrouille et il passerait sûrement la nuit en prison. Le casier de Dam fit peur à JJ. Il contenait de nombreux délits liés à la drogue, dont une condamnation pour trafic de cocaïne. Mais, surtout, il avait été arrêté pour avoir tabassé un officier de police. JJ espéra avec ferveur que l’envie de recommencer ne le prendrait pas.
    Pendant ce temps, l’Agent Fusil s’occupait de moi. Il me demanda où j’habitais, pourquoi j’étais encore à Bullhead, si je n’avais pas entendu dire qu’on me recherchait. Il dit :
    — Faut que tu te barres, Bird, faut que tu quittes ma putain de ville.
    — Tu peux m’arrêter ou me faire la leçon, mais pas les deux, donc décide-toi. Si tu veux me laisser partir, je suis tout ouïe. Mais si tu me fous au trou, ferme-la et conduis-moi au poste, parce que je veux rien entendre.
    Ça ne lui plut pas. Il posa sa botte entre mes omoplates et me poussa sur le sol. Comme j’étais menotté, ma joue heurta le trottoir. Il s’agenouilla, se pencha et me souffla à l’oreille :
    — Si je te revois dans ma ville, fils de pute, je t’enterrerai dans le désert et, putain, on te retrouvera jamais.
    Mon magnétophone fonctionnait. Je pensai : mauvais, mec. Mauvais pour toi. Bon, ce type voulait à tout prix que je quitte « sa » ville, mais il n’employait pas les méthodes autorisées. J’eus envie de lui dire qui j’étais, mais je ne pouvais pas. Plusieurs mois plus tard, il apprendrait qu’il avait été à deux doigts, ce soir-là, de ruiner sa carrière.
    Ils emmenèrent Hank, mais ils n’avaient rien contre nous. Ils nous laissèrent partir.
    Tandis qu’ils pliaient bagages – gonflaient la poitrine, ouvraient les menottes, nous rendaient nos armes, nous disaient de rentrer chez nous et de ne pas faire d’histoire –, une Mercury Cougar foncée et récente passa lentement. Pops tendit le cou, derrière la vitre du passager, souriant.
    JJ le vit, monta derrière moi sur ma moto et souffla :
    — Quel con !

23
 
INSPIREZ… EXPIREZ…
INSPIREZ… EXPIREZ…
    Décembre 2002
     
    Ce soir-là, Timmy, JJ et moi, on resta longtemps dehors à fumer des cigarettes dans le jardin tandis que Hank et Eric roupillaient à l’intérieur. La journée avait été dure pour tout le monde, surtout pour JJ. Elle avait beaucoup appris. Elle avait principalement retenu qu’elle devait désormais cacher la drogue dans une botte, puisque c’était un des endroits que les flics n’avaient pas pris la peine de fouiller. La façon dont la police locale m’était tombée dessus fit rire Timmy, qui ajouta qu’il était heureux de ne pas avoir manqué ça. Je souris et lui conseillai d’aller se faire mettre chez les Grecs.
    Le lendemain, JJ partit pour deux semaines dans sa famille. Elle avait posé ses congés avant de nous rejoindre, donc il n’y avait pas de problème, mais on regrettait qu’elle s’en aille. Je lui dis que nous n’avions pas vraiment besoin de sa présence, parce que nous partirions bientôt en vacances de fin d’année. J’ajoutai que les choses se calmeraient pendant un moment et qu’elle devait donc prendre le temps de se reposer. Elle acquiesça.
    Fin 2002, l’opération Black Biscuit arriva à la croisée des chemins. En décembre, l’essentiel de notre temps fut consacré à faire le point sur la direction que prenait l’affaire et à préparer les étapes suivantes, et non plus à traîner avec

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