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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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allait bien. Il sourit et répondit que oui.
    Moins d’un quart d’heure plus tard, Jack s’approcha de Gwen et lui tapota le genou. Il était blanc comme un linge. J’étouffai un rire, Slats me saisit le poignet.
    Jack gémit :
    — Maman, je ne me sens pas très bien.
    Puis il s’empara de son sac à main, l’ouvrit et dégobilla dedans.
    J’espérai que ce n’était pas un mauvais présage.
    On le lava et on reprit la route. Après avoir vomi, Jack parvint à manger un sandwich au beurre de cacahouète et à la confiture et se sentit beaucoup mieux. Il se remit à chanter. Il attendait Noël avec beaucoup d’impatience. Dale harcelait Gwen parce qu’elle voulait savoir quels seraient les cadeaux. Gwen lui fit cette réponse :
    — Je ne te le dirai pas, Shoey. Et tu sais que Noël, ça n’est pas seulement les cadeaux. Les cadeaux nous rappellent simplement que nous avons plus de chance que d’autres.
    Dale gémit qu’elle savait tout ça, Gwen lui dit qu’elle devait se montrer plus reconnaissante. Sagement, Dale n’insista pas.
    Je ne participais guère à ces conversations. Je regardais sans cesse mon téléphone. J’avais manqué des appels de Smitty et de Bad Bob. Ces appels manqués m’inquiétaient. Il me semblait que j’avais besoin d’être auprès d’eux, de flatter leur ego et de me faire bien voir. Je décidai de couper mon téléphone.
    Seul dans la voiture en compagnie de ma famille pendant huit heures depuis des mois – peut-être même un an –, je m’aperçus que j’étais devenu complètement étranger à moi-même. La partie de mon être qui était Jay Dobyns se sentait coupable et la partie qui était Bird en voulait à Jay de se sentir coupable.
    Les Slatalla avaient loué un appartement à Angel Fire : quatre chambres, trois salles de bain, une jolie petite baignoire dehors. On s’installa. J’allai chercher les billets de téléphérique tandis que les femmes faisaient les courses. Sur le chemin du téléphérique, Slats et moi nous convînmes de n’évoquer l’affaire qu’au minimum. On savait qu’on avait besoin de se détendre et de vivre un peu notre existence ordinaire.
    — Seulement le soir, quand tout le monde sera couché, me dit Slats.
    J’acceptai.
    — Seulement le soir.
    Et j’ajoutai :
    — Au bar.
    Chaque matin, pendant notre séjour, Slats prépara le petit déjeuner. Le premier jour, ce fut du fromage, une omelette aux oignons, des toasts, du bacon, du jus d’orange. Le lendemain, ce furent des beignets. Puis il y eut du pain perdu et, ensuite, des œufs pochés avec une sauce épicée. C’était une vraie superstar de la cuisine. En blaguant, je lui fis remarquer qu’il avait un avenir au Waffle House si sa carrière d’agent fédéral ne marchait pas.
    — Non, je suis trop bon pour le Waffle House.
    On resta six nuits et sept jours. Les gamins s’entendirent formidablement. Dale était du même âge que le fils aîné de Slats et Jack de l’âge de son cadet. On passait trois ou quatre heures par jour sur les pistes et on s’efforçait de rester ensemble. Je proposais sans cesse à Slats de faire la course jusqu’en bas et il refusait systématiquement. Peu importait. Je descendais à toute vitesse sur des skis courts, sans bâtons. Je les appréciais parce qu’ils me permettaient de tout faire. Le seul inconvénient était que je faisais penser à un singe sur des planches plutôt qu’à Bode Miller. À chaque descente, j’arrivais le premier, et j’attendais les autres avec impatience. Slats arrivait le dernier, décrivait des courbes élégantes dans la poudreuse sur des 210 paraboliques, s’assurait que tout le monde parviendrait en bas en un seul morceau et ne faisait pas de bêtises. Puis on s’entassait dans la cabine du téléphérique et on recommençait.
    La veille de Noël, quand les enfants furent couchés, j’allai discrètement sur le balcon et j’appelai Smitty. J’allumai une cigarette pendant les sonneries. Lydia décrocha. Elle me demanda ce que je faisais. Je répondis que Big Lou m’avait envoyé récupérer de l’argent à Santa Fe. Elle dit qu’il n’y avait que Scrooge qui travaillait la veille de Noël. Je répondis que si Big Lou me le demandait, je mettrais une balle dans le genou du Père Noël et volerais tous les cadeaux du monde empilés à l’arrière de son traîneau pendant qu’il se tordrait de douleur dans la neige. Lydia fit simplement whoa, puis dit à Smitty que

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