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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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c’était Bird. On parla quelques minutes. Il dit que tout allait bien, qu’il passait de bonnes vacances et je répondis que les miennes étaient aussi bonnes que possible. Gwen sortit pendant qu’on bavardait. Elle me regarda, puis elle fixa la cigarette et reporta son regard sur moi. Je lui adressai un regard dément. Elle secoua la tête et rentra.
    Si j’avais eu une once de délicatesse, j’aurais eu honte. Mais je fus soulagé qu’elle soit partie.
    Je fumai une deuxième cigarette et rentrai. Une partie de scrabble commençait. Comme Slats jouait, je compris que je n’avais aucune chance de gagner. Je participai tout de même.
    Le jour de Noël, les gamins s’étaient levés à l’aube et le café passait. Le bruit de trois garçons déchirant le papier des emballages et d’une fille le dépliant soigneusement emplit le séjour. Leur énergie était contagieuse. Je roulai des morceaux de papier en boule, les lançai à la tête des enfants et, très vite, la bagarre de papier cadeau du jour de Noël fit rage. Elle finit par s’apaiser et je jouai à cache-cache avec les mômes. C’était moi qui devais les chercher. Slats prépara une nouvelle fois le petit déjeuner, on mangea puis on alla sur les pistes.
    Ce soir-là, après l’extinction des feux, je me rendis au bar en compagnie de Slats. Comme c’était le soir de Noël, il n’y avait pas beaucoup d’animation… principalement des solitaires du coin et des saisonniers qui picolaient après leur journée de travail.
    On parla de l’étape suivante de l’opération. On convenait que, quelle qu’elle soit, il faudrait qu’elle laisse vraiment les Hells Angels comme deux ronds de flanc. Je proposai une démonstration de force. On décida d’organiser, en Arizona, une concentration des Solo Angeles Nomads où tous les membres présents seraient des agents de l’ATF. On prit la décision de frapper un grand coup, de montrer aux Angels qui nous étions vraiment.
    Cela correspondait à la volonté de Slats, qui souhaitait que les Solos restent dans la course et, sans me contraindre à des concessions, c’était également à mon avantage. Si les Solos démontraient qu’ils étaient un club solide, Bird deviendrait d’autant plus crédible et les Angels seraient d’autant plus désireux de me recruter. Du point de vue de Slats comme du mien, c’était une idée gagnant-gagnant.
    On cessa provisoirement d’évoquer l’opération et on parla de la semaine. Je le remerciai de l’avoir organisée, et lui avouai que s’il ne l’avait pas fait, le clan Dobyns serait resté dans son salon à fixer les murs. Il haussa les épaules, comme s’il n’était pas d’accord, et changea de sujet.
    — Dans la journée, je pensais à la façon dont on skie.
    Comme d’habitude, j’avais foncé jusqu’en bas tandis qu’il profitait du bruit du vent dans les oreilles et du spectacle des sapins couvert de neige qui bordaient la piste. Enfin, je suppose.
    — Et alors ?
    — Bon, tu fonces, tu tombes, tu te relèves, tu te remets à foncer et tu retombes.
    — Ouais. Si on ne tombe pas c’est qu’on ne se donne pas assez.
    — Ouais, bon, tu sais que je zigzague, que je vais d’un côté et de l’autre, que je surveille tout et m’assure que tout le monde arrive en bas en un seul morceau ?
    — Sûr. Tu es lent. J’ai pigé.
    Il ne releva pas.
    — Je me disais simplement que nos styles sont opposés mais qu’on arrive au bout du compte en bas à peu près en même temps et qu’on reprend le téléphérique ensemble. Il n’y en a pas un qui vaille mieux que l’autre, voilà ce que je crois. On est seulement tels qu’on est.
    — Ouais, tu as sûrement raison.
    On trinqua puis on commanda une nouvelle tournée.

25
 
LES SOLOS INTÉRIMAIRES
    Janvier 2003
     
    Avant Noël, je travaillais cinquante à soixante-dix heures par semaine. Je savais qu’après je serais confronté à quatre-vingts ou cent. Je ne me laissai pas impressionner et je m’y collai… En réalité, j’étais fou de joie.
    La première partie du mois fut consacrée à la préparation. On téléphona à plein d’agents de l’ATF et on finit par en obtenir trois : Steve « Gundo » Gunderson, Alan « Footy » Futwoye, et Jesse Summers, une vedette de San Diego. Chacun d’entre eux apportait quelque chose. Jesse était jeune et dur… il évoquait un gangster latino. Footy était énorme – un mètre quatre-vingt-dix, cent quarante kilos – et

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