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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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à la salle réservée aux membres.
    On y entra donc pour la première fois. La décoration était similaire, à ceci près qu’il y avait davantage de meubles : deux canapés, quatre fauteuils, une table basse sur laquelle on avait gravé toutes sortes de conneries : AFFA*, J’(CŒUR) LES HELLS ANGELS, CRISTAL DE MESA et PRISON, MORT ET CHATTE.
    Tout le monde parla avec tout le monde. Les nouveaux Solos entrèrent tout de suite dans la danse et prirent la direction des opérations : ni peur ni hésitation. Ils étaient sur l’affaire depuis douze heures et jouaient déjà comme des acteurs confirmés. Pour la première fois depuis des mois, je pus me taire et me détendre pendant que mes équipiers faisaient le spectacle. Nick et Cal sniffèrent de la meth sur la pointe d’un poignard en violation flagrante des ordres de Bob relatifs à la drogue. Sans doute Nick me surprit-il à le regarder parce qu’il rengaina le poignard et me rejoignit.
    — J’emmerde Bob.
    C’était la meth qui parlait. Je gardai le silence.
    Il ajouta :
    — J’emmerde ce type.
    Cal vint s’asseoir près de nous. Nick s’assit également. Les genoux montant et descendant, il parla vite :
    — Ça déconne complètement ici, Bird, c’est moi qui te le dis. Il y a des gars qui se barrent. Nous, tous les mecs qui sont dans cette pièce, on veut être des hors-la-loi. Bob, Whale et Crow, ces vieux cons, ils veulent qu’on se tienne tranquilles.
    Il cracha sur le plancher et reprit :
    — On veut être des hors-la-loi… comme vous, les mecs, voyez ?
    Je restai interdit. Les Hells Angels de Mesa voulaient être comme nous ? les Solos ?
    Nick renifla bruyamment. Cal prit le relais :
    — Écoute, Bird, on veut faire des affaires avec vous. Mais faut commencer petit parce qu’on veut pas que Bob le sache. Il vous monopolise. Il est paranoïaque, il est trop gourmand et il garde tous les bons trucs pour lui.
    Nick reprit la parole :
    — Merde, tu sais combien de fois j’ai vu ce gros con se camer alors qu’il avait interdit la drogue ? Mon vieux, j’ai pas assez de doigts.
    J’acquiesçai. Ils me proposèrent un sniff, ainsi qu’à JJ, et je leur rappelai que je ne prenais plus de meth. JJ répondit non merci, pas tant que Bird sera mon mec.
    — De toute façon, dit Nick en sniffant, ici, tout le monde n’est plus pour Bob. Ça déconne grave depuis quelque temps.
    De notre point de vue, c’était à la fois bon et mauvais : nous avions l’occasion d’exploiter une faiblesse du club, mais il fallait prendre soin de Bob. Il ne fallait en aucun cas que nous sapions son autorité. Je dis à Nick et Cal que les occasions d’affaires nous intéressaient toujours, mais je ne mentionnai pas Bob. En outre, je ne lui dirais rien. Je décidai de laisser traîner les choses et de voir ce qui se passerait. J’étais obligé d’agir ainsi. Si je cafardais, Bob serait informé, mais il saurait aussi que j’étais un cafard. S’il apprenait plus tard que j’étais au courant, je n’aurais rien à me reprocher et j’ajouterais que je ne voulais pas être celui qui l’avait averti. Il me faudrait rendre Nick et Cal responsables de la situation difficile où je me trouvais. J’étais convaincu que Bob comprendrait et respecterait ce raisonnement. C’était la seule issue honorable.
    On partit peu après. On ne pouvait pas rester longtemps. Slats avait raison : la semaine qui venait serait chargée.
     
    Notre opération était planifiée à la minute près. Je disposais de ces gars pour une semaine et je voulais que Slats en ait pour son argent.
    Le 29 commença par une réunion du club à laquelle j’invitai Bob. Elle concernait notre prospect, Jesse. Les Solos se rassemblèrent autour de lui, dans le salon de la maison, tandis qu’une voiture surbaissée, musique merengue à fond, passait dans la rue. Dans la cuisine, j’attendais. J’entrerais en scène quand Timmy dirait :
    — Nom de Dieu, prospect, qu’est-ce que tu regardes ?
    J’allumai une clope et pénétrai tranquillement dans la pièce, mon bonnet, sur lequel était écrit Serial Killer, baissé jusqu’aux sourcils. Jesse était assis sur une chaise pliante au milieu de la pièce. Je fis les cent pas devant lui sans jamais parcourir plus de deux mètres. Je le toisai. Ses genoux montaient et descendaient. Je tirais sur ma clope. Tout le monde était côte à côte, les bras croisés, et fixait Jesse d’un air mauvais.
    — Je vais pas te

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