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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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faire perdre ton temps, prospect. Et, bordel, je vais pas perdre le mien ni celui de mes frères ou de nos honorables invités. Tu es purement et simplement un merdeux. Ton parrain m’a dit que tu foutais rien et que, quand tu foutais quelque chose, c’était ni fait ni à faire. Je pose la question à ton parrain – je montrai Footy du pouce – et il me dit que tu es même pas capable de décapsuler une bière correctement, encore moins de faire quelque chose de plus compliqué, comme remplir le réservoir d’une moto. Heureusement qu’il t’a pas demandé quelque chose de réel, quelque chose que tous les hommes de cette pièce pourraient faire sans réfléchir. Tu sais à quoi je pense ?
    Je me tus. Jesse me fixa comme un écolier pris en faute.
    Gundo dit :
    — Bird t’a posé une question. Réponds.
    — Ouais. Ouais, je sais à quoi tu penses.
    Sa voix ne trembla pas.
    Je ne tins pas compte de sa réponse :
    — Je crois pas. Je crois que tu en as pas la moindre putain d’idée. Je parle de trucs réels, de trucs de vrai mec, de trucs dont ta maman serait pas fière, tu piges, mec ?
    — Ouais. Ouais, je pige.
    — Connerie !
    Il ne frémit pas. Je feignis de ne pas trouver ça à mon goût. Je me penchai sur lui. Je posai les mains sur les genoux et repris d’une voix contenue :
    — Connerie, prospect. Je crois que tu es une fiotte. Je crois que tu es un putain de con dégonflé, indigne de confiance. T’es pas un Solo. Si tu veux faire du deux-roues, je te suggère de rentrer chez toi et d’entrer au club BMX. T’es personne, tu piges ?
    — Ouais.
    Aucune trace de peur.
    — Bon. Maintenant, comme je suis un type bien, c’est à toi de parler si tu as quelque chose à dire.
    Il répondit, respectueusement, qu’il ne voyait pas les choses comme moi. Il ajouta qu’il avait fait tout ce qu’on lui avait demandé et qu’il l’avait accompli de son mieux. Il dit que, s’il ne faisait pas l’affaire, il regrettait et qu’il avait, malgré tout, toujours envie de faire partie des Solos.
    Pendant qu’il parlait, je lui tournais le dos et secouais la tête. Quand il eut terminé, je dis :
    — Laisse tomber, mec, laisse tomber.
    J’adressai un clin d’œil à Bob et repris :
    — Ah, laisse tomber. Footy, donne ses trucs à ce mec !
    Et Footy avança, donna son insigne à Jesse et tout le monde applaudit pendant qu’il poussait un long soupir feint. Bob fut captivé. Il me confia plus tard que c’était la meilleure remise d’insigne à laquelle il eût assisté.
    — Sauf celle où le nouveau frère a été accidentellement abattu, ajouta-t-il dans un rire.
    Puis ce fut le barbecue des Solo Angeles en l’honneur des Hells Angels d’Arizona. Une vingtaine d’Angels vinrent dans notre modeste maison du quartier mexicain. Les voyous du coin ne surent que penser quand les motos arrivèrent en rugissant dans la calle. On était de bons voisins : on les avait invités. Quelques-uns se pointèrent. Spectacle dingue : gangsters mexicains et Hells Angels fraternisant comme dans la cour d’une prison en plein désert.
    Il était impossible de ne pas remarquer Gundo. Il savait depuis longtemps que, dans le milieu infiltré, la meilleure solution consiste à être soi-même. Outre son blouson, il portait un pantalon de velours gris, une chemise blanche, une casquette de baseball verte et des chaussures de sport. Hormis sa coupe de cheveux et son blouson, il évoquait un type ordinaire au centre commercial. La coupe de cheveux était ce qui attirait l’attention. Il m’avait demandé de lui raser les côtés du crâne en laissant une large mohawk au sommet. Il appelait ça « la coupe hippocampe ».
    À un moment donné, pendant la soirée, j’entrai dans la cuisine et y trouvai Gundo qui tenait nonchalamment à la main les vêtements d’un homme nu. Plusieurs Angels, les bras croisés, regardaient ce dernier de la tête aux pieds. Je demandai à Gundo ce qu’il fabriquait.
    — Personne connaissait ce type, répondit-il. Fallait que je m’assure qu’il avait pas un micro.
    Le type était humilié et avait peur. J’ignorais totalement qui c’était.
    — Sauf s’ils ont trouvé le moyen de mettre des micros dans le poireau, je crois que c’est bon. Rends-lui ses vêtements, hein ?
    Gundo m’adressa le sourire que je l’avais vu mille fois adresser à sa femme.
    — C’est ce que j’allais faire, Bird.
    Bad Bob, qui avait vu la fouille à corps, vint

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