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Noir Tango

Noir Tango

Titel: Noir Tango Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Régine Deforges
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d’atteinte. Ne t’inquiète
pas, je reviendrai dans la nuit.
    Léa se rendormit. Quelques heures plus tard,
elle se réveilla en sursaut.
    — François, c’est toi ? dit-elle
dans l’obscurité.
    — Non, c’est Daniel.
    — J’ai fait un horrible cauchemar.
    — C’est pour ça que je suis entré, vous
avez crié, j’ai craint qu’il ne vous soit arrivé quelque chose.
    — François n’est pas revenu ?
    — Non, je l’attends. Voulez-vous que je
vous fasse du café ? Il y en a du vrai dans la cuisine.
    — Je veux bien, merci.
    Léa se leva, se rafraîchit le visage dans la
salle de bains et brossa ses cheveux.
    Les deux jeunes gens se retrouvèrent dans la
cuisine. Ils burent leur café en silence. Léa alluma une cigarette.
    — Savez-vous où est François ?
    — J’en ai une vague idée.
    C’était la première fois qu’ils se
retrouvaient seuls, en tête à tête. Ils ne savaient quoi se dire.
    — Quelle heure est-il ? demanda
Léa.
    — Quatre heures du matin.
    Ensemble, ils entendirent la clef tourner
dans la serrure de la porte d’entrée. François Tavernier et Samuel Zederman
entrèrent. François avait le visage mangé de barbe et les traits tirés, Samuel
était très pâle.
    — Comment cela s’est-il passé ? demanda
Daniel.
    — Bien, répondit François. Nous ne nous
étions pas trompés. Ce sont bien ces deux femmes qui ont tenté de faire
assassiner Sarah et blessé Laure. Elles ont pu échapper, mais nous avons eu
deux de leurs complices. Ils sont entre les mains des services secrets qui les
interrogent. Un autre a été tué. Il était connu de la police, c’était un tueur
de la bande de la rue Lauriston recherché depuis la Libération.
    — Mais si ces deux femmes sont encore
en liberté, Sarah n’est pas à l’abri, dit Daniel.
    — Si, nous avons démantelé leur réseau,
elles sont maintenant seules. Elles vont avoir du mal à passer inaperçues. Aucune
d’elles ne parle français et leur signalement a été diffusé. Pour ce soir, vous
allez dormir ici. On avisera quand il fera jour. Viens Léa, allons nous coucher.
    Léa remarqua l’expression de douleur qui se
peignit sur le visage de Daniel.
    « Françoise devait avoir raison, pensa-t-elle,
il est amoureux de moi. »
    Dans la chambre, François se jeta sur le lit
tout habillé.
    — Viens, dit-il.
    Léa s’allongea sur lui. Comme il avait l’air
fatigué ! Elle remarqua quelques fils blancs dans sa chevelure et en fut
émue. Elle embrassa ses paupières fermées, caressa son visage d’une main
fraîche. Peu à peu, ses traits se détendirent. Il soupira. Il lui fit l’amour, lentement,
presque tristement. Leur plaisir fut lent à venir.
    Des coups frappés à la porte les
réveillèrent ; la voix de Samuel :
    — Levez-vous, il est bientôt onze
heures.
    — Onze heures ! fit François en se
levant d’un bond.
    Dans l’après-midi,
Léa se rendit à l’hôpital. L’état de sa sœur était stationnaire, aux dires du
médecin. Franck, qui n’avait pas quitté le chevet de Laure, ne tenait plus
debout. Léa le renvoya se reposer avec ordre de ne revenir que le lendemain. Épuisé,
il acquiesça. Dans la nuit, Laure se mit à délirer, appelant sa mère, Léa, Franck
et Daniel. Affolée, Léa sonna l’infirmière de garde. Celle-ci dit que ce n’était
rien ; elle fit cependant une piqûre à la malade. Le reste de la nuit fut
calme. Au matin, Léa fut réveillée par des pleurs.
    — Tante Albertine… J’ai mal… je ne veux
pas…
    D’un bond, elle fut au chevet de Laure.
    — Je suis là, ma petite chérie, je suis
là.
    Le front brûlant de fièvre, Laure ne
semblait pas la reconnaître.
    — J’ai mal… j’ai froid… oh !…
    Un flot de sang jaillit des lèvres pâles. Léa
cria.
    — Que se passe-t-il ? Pourquoi
avez-vous crié ? dit le policier en entrant brusquement. Oh ! mon
Dieu !…
    Il se précipita dans le couloir.
    —  à l’aide !… Venez vite, ma sœur.
    La religieuse entra, suivie d’une assistante.
    — Vite, allez chercher le docteur et sœur
Joseph.
    — Ma sœur, elle ne va pas mourir ?
    — Priez, mon enfant.
    Ils ne savaient donc dire que ça, ces gens d’église :
« Priez. » Comme si la prière pouvait arrêter le sang qui coulait de
la bouche de Laure.
    — J’ai peur… Léa, j’ai peur…
    — Non, non… ne dis rien… Je suis là… le
docteur arrive…
    — Maman… maman…
    Transportée en salle

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