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Nord et sud

Nord et sud

Titel: Nord et sud Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Gaskell
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les préparatifs du départ se poursuivirent-ils ; le
capitaine Lennox arriva, et avec lui des nouvelles d’Edith et de leur petit garçon.
Margaret s’aperçut que la conversation indifférente et légère d’un homme qui, malgré
sa gentillesse, ne compatissait pas à son chagrin avec une sollicitude par trop
chaleureuse, lui faisait du bien. Elle sortit de son apathie et lorsque vint l’heure
où Higgins était susceptible d’arriver, elle put quitter la pièce tranquillement
et aller attendre dans sa chambre qu’on l’appelle s’il venait.
    — Par exemple ! s’écria-t-il quand elle entra, dire
que le vieux monsieur a passé comme ça ! Quand ils m’ont annoncé ça, j’ai cru
tomber raide. « Mr Hale, je leur ai dit, le pasteur ? – Oui », qu’ils
m’ont répondu. Alors j’ai dit comme ça : Des comme lui, y en avait pas deux,
et il est pas près d’être remplacé ! Et je suis venu vous voir, pour vous dire
que ça me faisait bien de la peine, mais les femmes à la cuisine ont jamais voulu
vous prévenir que j’étais là. A les entendre, vous étiez malade – et c’est ma foi
vrai que vous avez pas l’air dans votre assiette. Alors, comme ça, vous allez partir
à Londres pour devenir une grande dame ?
    — Pas une grande dame, répondit Margaret, qui ne put s’empêcher
de sourire.
    — Ma foi, il y a un ou deux jours, voilà Thornton qui me
dit : « Higgins, vous avez pas vu Miss Hale ? – Non, que je
lui réponds, il y a toute une troupe de femmes qui veulent pas me laisser approcher
d’elle. Mais si elle est malade, j’attendrai le temps qu’il faudra. Elle et moi,
on se connaît bien. Et c’est pas parce que je peux pas m’approcher d’elle et lui
parler qu’elle s’imaginera que la mort du vieux monsieur me fait pas beaucoup de
peine. » Alors il me dit : « Si vous voulez la voir, il faut vous
dépêcher, mon gaillard. Elle veut pas rester avec nous un jour de plus qu’elle est
obligée. Elle a des parents huppés qui l’emmènent, et on la verra plus. – Patron,
je lui dis, si je la vois pas avant qu’elle parte, je tâcherai d’aller à Londres
à la Pentecôte prochaine, ça, je vous le garantis. Parents ou pas, c’est pas eux
qui m’empêcheront de lui dire au revoir. » Mais heureusement, je savais que
vous étiez passée me voir. J’ai fait semblant de rien devant le patron, pour avoir
l’air de croire que vous pourriez quitter Milton sans me voir.
    — Vous avez bien fait, dit Margaret. Vous me rendez justice.
Et je suis sûre que vous ne m’oublierez pas. Si personne d’autre à Milton ne se
souvient de moi, je sais que vous, vous ne m’oublierez pas. Ni papa. Vous savez
comme il était bon et comme il avait le cœur tendre. Tenez Higgins, voici sa bible.
J’ai du mal à m’en séparer, mais je sais qu’il aurait aimé que vous l’ayez. Je suis
sûre que vous en prendrez grand soin et que vous en lirez le contenu avec attention,
en mémoire de lui.
    — C’est la vérité vraie. Même si dedans, c’était tout scribouillé
et que vous me demandiez de le lire en mémoire de vous et de votre père, je le ferais.
Eh là, ma fille, pas de ça ! J’en veux pas, de vos sous, moi. Pas question.
On a toujours été bons amis, et il a jamais été question de sous entre nous.
    — C’est pour les enfants, les enfants de Boucher, dit précipitamment
Margaret. Ils peuvent en avoir besoin. Vous n’avez pas le droit de refuser à leur
place. Je ne voudrais pas vous donner un sou, ajouta-t-elle en souriant. N’allez
pas vous imaginer qu’il y en a un seul pour vous là-dedans.
    — Eh bien, ma fille, il me reste plus rien à dire. Seulement
Dieu vous bénisse ! Dieu vous bénisse, amen.

 
     
     
     
     
     
     
     
     
    CHAPITRE
XIX
     
    Le bien-être mais non la paix
     
     
     
    «   Une
morne alternance, jamais interrompue,
    Le visage
d’hier tel celui d’aujourd’hui . »
    Cowper [101] .
     
    «  De
ce que doit être chacun,
    Il voit
le principe et la forme
    Et il
n’aura aucun répit
    Tant
qu’il n’aura atteint son but. »
    Rückert [102] .
     
     
    Heureusement pour Margaret, l’extrême calme de Harley Street
pendant les relevailles d’Edith lui permit de goûter le repos naturel dont elle
avait besoin. Cela lui donna le temps de comprendre le changement soudain qui s’était
opéré dans sa situation au cours de ces deux derniers mois. Elle se trouvait soudain
logée dans une maison luxueuse, où c’est

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