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Nord et sud

Nord et sud

Titel: Nord et sud Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Gaskell
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l’heure que vous
désirez. Vous ne pouvez me faire plus grand plaisir qu’en me laissant vous être
utile. À onze heures ? Soit.
    L’exultation fit briller les yeux de Henry Lennox. Comme elle
s’habituait à s’appuyer sur lui ! Il semblait que maintenant, d’un jour à
l’autre, il dût enfin avoir cette certitude sans laquelle il avait résolu de ne
jamais demander à nouveau sa main à Margaret.

 
     
     
     
     
     
     
     
     
    CHAPITRE XXVII
     
    Où les nuages se dissipent
     
     
     
    Pour
le meilleur et pour le pire,
    Pour
le futur et le présent
    Pour
les sanglots et pour le rire
    Pour
les tempêtes et le beau temps.
    Anonyme.
     
     
    Le lendemain matin, Edith marcha sur la pointe des pieds et
empêcha Sholto de parler trop fort, pour ne pas risquer de perturber la
conférence qui se tenait au petit salon. Deux heures sonnèrent ; les
portes étaient toujours fermées. Puis on entendit le bruit d’un pas qui
dévalait l’escalier, et Edith, entrebâillant la porte du salon, aperçut son
beau-frère.
    — Eh bien, Henry ? s’enquit-elle.
    — Eh bien ? répliqua-t-il plutôt sèchement.
    — Vous ne restez pas déjeuner ?
    — Non, merci, je n’ai pas le temps. J’en ai déjà perdu
assez ici.
    — Alors, tout n’est pas réglé ? dit Edith d’un ton
découragé.
    — Non, en effet. Et cela ne le sera jamais si par « tout »,
vous voulez dire ce que j’imagine. C’est hors de question, Edith, alors n’y
pensez plus.
    — Mais ce serait tellement bien pour nous tous !
plaida Edith. Avec Margaret installée à côté de moi, je ne me ferais jamais de
souci à propos des enfants. Et puis, j’ai toujours peur qu’elle ne parte pour
Cadix.
    — Quand je me marierai, j’essaierai de trouver une
jeune fille qui sache s’occuper des enfants. Je ne peux faire davantage.
Miss Hale ne veut pas de moi et je ne lui proposerai pas de l’épouser.
    — Mais alors, de quoi avez-vous parlé ?
    — De mille choses auxquelles vous ne comprendriez rien :
d’investissements, de baux et de la valeur de la propriété foncière.
    — C’est tout ? Oh, arrêtez ! Vous n’êtes que
deux fieffés imbéciles si vous avez parlé tout ce temps de choses aussi
assommantes !
    — Soit. Je reviens demain avec Mr Thornton, pour
avoir un autre entretien avec Miss Hale.
    — Mr Thornton ! Qu’a-t-il à voir dans tout
cela ?
    — Il est le locataire de Miss Hale, dit Mr Lennox
en se détournant, et il souhaite résilier son bail.
    — Oh, très bien. Je vous dispense de me donner les
détails puisque je n’y comprendrai rien.
    — Le seul détail que je souhaite vous voir comprendre,
c’est que nous puissions disposer comme aujourd’hui du petit salon de derrière
sans être dérangés. En général, les domestiques et les enfants ne cessent d’entrer
et de sortir, si bien que je n’arrive pas à expliquer clairement une affaire ;
or les dispositions que nous devons prendre demain sont importantes.
    Personne ne sut jamais pourquoi Mr Lennox ne vint pas
au rendez-vous du lendemain. Mr Thornton arriva ponctuellement et, après l’avoir
fait attendre près d’une heure, Margaret vint le rejoindre, très pâle et
soucieuse.
    Elle commença précipitamment en disant :
    — Je suis désolée que Mr Lennox ne soit pas là. Il
eût fait tellement mieux que moi. C’est lui qui me conseille en cette affaire.
    — Je suis désolé d’être venu, si cela vous cause de l’embarras.
Voulez-vous que j’aille chez Mr Lennox et que j’essaie de le trouver ?
    — Non, je vous remercie. Je voulais vous dire combien
cela me navre de vous perdre comme locataire. Mais Mr Lennox m’affirme que
les choses vont s’arranger...
    — Mr Lennox n’y entend pas grand-chose, dit
Mr Thornton d’une voix calme. Il jouit de tout le bonheur et du succès qu’un
homme peut souhaiter. Il ne comprend pas ce que c’est de devoir repartir de
zéro quand on n’est plus très jeune, alors qu’on aurait précisément besoin de
toute l’énergie et de tout l’optimisme de la jeunesse. On en vient à se dire
que la moitié de la vie s’est écoulée en vain et que seuls restent les
souvenirs des occasions manquées, et le regret de les avoir vus passer. Je
préfère ne pas savoir ce que Mr Lennox pense de mes affaires, Miss Hale.
Ceux à qui sourient bonheur et succès ont tendance à parler avec légèreté du
malheur d’autrui.
    — Vous êtes injuste, dit Margaret avec

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