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Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Titel: Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Reynaert
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mère d’une certaine Marie-Antoinette, mais d’une tout autre stature. On se garde bien également, à l’époque, d’étudier la solution proposée par certaines femmes pour faire sortir leurs sœurs du piège où les enferment ces rôles de favorite ou de « femme d’influence ». Dramaturge, essayiste, Olympe de Gouges écrit au début de la Révolution une « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » qui demande une chose simple : l’égalité des droits politiques et sociaux pour les deux sexes. Elle meurt sur l’échafaud, son idée est enterrée avec elle, sous le mépris et les railleries.
    1 Perrin, 2007.

Troisième partie
    La France
depuis la
Révolution

29
    La Révolution
    Fin de la monarchie (1789-1792)

    Rappel de l’épisode précédent : les caisses sont vides. Louis XVI se résout au dernier expédient qui lui reste. Demander à ses sujets de l’aider à trouver une solution à la crise financière. C’est le but officiel de la grande assemblée qu’il convoque : les États généraux du royaume. Créés au Moyen Âge par Philippe le Bel, ils n’ont pas été réunis depuis l’enfance de Louis XIII, en 1614, on a même oublié selon quelle procédure. Quelle importance ? Les temps ont tellement changé. Il y a deux siècles, la répartition de la société en ordres distincts était à peu près acceptée. Elle crée le nœud du problème aujourd’hui. Partout, dans les bourgs et les campagnes, souvent avec l’aide du curé, et souvent aussi à partir de modèles établis dans les villes, comme le pensent maintenant les historiens, on rédige les fameux « cahiers de doléances », qui expriment respectueusement au bon roi les souhaits que l’on forme. Chacun de son côté élit ses représentants, le clergé, la noblesse, et tous les autres. Mais les autres, c’est-à-dire le tiers état renâclent. En janvier 1789, un certain abbé Sieyès, alors inconnu, devient célèbre en quinze jours grâce à un petit pamphlet dont les formules simples expriment avec justesse l’état de l’opinion : « Qu’est-ce que le tiers état ? Tout ! Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Rien ! Que demande-t-il ? À y devenir quelque chose. » Il y est presque.
    Repères
    1789
    1790
    1791
    1792

    Des États généraux au serment du Jeu de paume
    Retenons notre souffle. 5 mai 1789, à Versailles, grandiose cérémonie d’ouverture des États généraux. Plus de 1 400 députés s’étirent en une longue procession. En tête, le tiers état, vêtu de l’humble habit de drap noir auquel le protocole le contraint. Derrière, les nobles dans leurs parures chamarrées, les riches prélats dans leurs robes somptueuses, le roi, la Cour. Leur rutilant défilé est la parade funéraire d’un monde à l’agonie, et ils ne le savent pas. Dès les jours suivants, les habits noirs se cabrent. La querelle porte sur la façon dont on doit voter. Il faut voter par ordre, disent les grands de la noblesse et du clergé : à deux contre un, ils sont sûrs de pouvoir bloquer toute décision qui leur déplaira. Il faut voter par tête, dit le Tiers, énorme par son nombre de députés. Chicanes juridiques pendant un mois et demi, blocage. Le 17 juin, le Tiers, rejoint par quelques membres du clergé et une partie de la petite noblesse, fait son coup de force : il se déclare « Assemblée nationale ». Le 20, cette assemblée nouvelle veut se réunir dans la salle
habituelle des États de l’hôtel des Menus-Plaisirs. Elle est curieusement close « pour travaux ». On trouve asile dans la seule salle voisine ouverte, le tennis-club de l’époque, la « salle du jeu de paume ». L’assemblée tout entière y prête son fameux serment : on ne se séparera pas avant d’avoir donné une constitution au royaume. Le roi fait semblant de n’avoir pas entendu. Le 23, il fait lire à ses États généraux un long discours lénifiant, quitte la salle, et ordonne que chacun en fasse autant. Le clergé, la noblesse sortent, le Tiers ne bouge pas.
    Le maître des cérémonies, le jeune et somptueux marquis de Dreux-Brezé, costume d’apparat, plumes au chapeau, lance à la salle : « Messieurs ! N’avez-vous pas entendu l’ordre du roi ? » Un certain Mirabeau, aussi laid qu’il est imposant, se lève et lui rétorque de sa voix de stentor : « Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple et qu’on

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