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Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Titel: Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Reynaert
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l’importance d’une puissante union de l’Europe, seul rempart de taille suffisante pour nous protéger face au nouvel ordre d’un monde bientôt gouverné par des géants comme la Chine ou l’Inde ?
    On arrive là sans doute à un point délicat, au bout d’un livre qui traite de l’histoire de France. Parler de France, dans un avenir ainsi envisagé, a-t-il encore un sens ? Que peut la petite nation France face à tout cela ? Là encore, cherchons une réponse dans les siècles qui nous précèdent. À notre avis, dans le monde tel qu’il vient, la France a encore un sens et un avenir si on se décide à cesser d’en faire cette abstraction sacrée qui hante encore tant d’esprits. On vient d’en faire la démonstration sur 500 pages. L’État-nation n’est pas un cadeau qui nous a été envoyé par le ciel depuis les siècles des siècles, c’est une forme d’organisation récente, purement construite par les hommes. L’humanité a connu d’autres formes de société. Elle en expérimentera de nouvelles. On peut aussi chercher à envisager de nouveaux modèles sans pour autant se crisper dans de vaines oppositions : certains politiciens qui se disent « souverainistes » continuent à présenter par exemple la construction européenne comme l’ennemie jurée de la nation. Pourquoi ? En quoi faire l’Europe nous obligerait-il à ne plus être français ? On peut être français et européen, comme tant de gens sont déjà naturellement à la fois breton et français, ou encore arabe et lillois et laïque et français, ou encore femme et fille de Polonais et lorraine et catholique et française et farouchement fédéraliste. Le jeu est infini, il est somme toute enrichissant. Pourquoi une identité devrait-elle en écraser une autre ? Quel drapeau mérite qu’on crache sur tous les autres ? La seule chose qui compte est de s’entendre sur le cadre qui permettra à tous de vivre harmonieusement ensemble, en étant chacun le plus heureux possible. Une fois encore, l’histoire que nous venons de décrire nous aide à en tracer les fondements. Parmi tous les grands principes que notre passé nous laisse en héritage, retenons-en trois.

    La Révolution française a été une période de sang et de larmes, de fracas et de tumulte. Elle a aussi ouvert la voie aux grandes libertés publiques. Elle nous lègue cette idée fondamentale qui est la base de la démocratie : les citoyennes et les citoyens ne sont les sujets de personne, ni d’un maître ni d’un roi, les décisions qui concernent l’avenir de tous appartiennent à chacun.
    La III e République a connu des moments de grandeur et des épisodes qui relèvent du vaudeville. Parmi d’autres conquêtes, elle nous laisse la laïcité. Le principe est plus que jamais essentiel pour répondre à certaines angoisses du moment : l’immigration nous menace, disent certains Français, tous ces gens qui ont une culture et une religion différentes de « la nôtre » ne seront jamais « comme nous » ; le racisme nous persécute, répondent en écho beaucoup d’autres Français, notre couleur de peau, la consonance de nos noms et de nos prénoms, nos temples ou nos mosquées nous mettront toujours à l’écart et feront toujours de nous des nationaux de seconde zone. L’idée laïque répond à tous de façon simple : la France n’est ni « une terre chrétienne » ni une terre opposée à aucune religion. Elle est un pays où l’on ne juge un citoyen ni à ses racines, ni à son appartenance sociale, ni à la sonorité de son patronyme, ni au dieu qu’il prie ou qu’il refuse de prier, mais à sa capacité à contribuer à un avenir meilleur pour tous. La tâche est assez vaste pour ne se priver de personne.
    La Résistance nous a rappelé avec dignité et courage que la liberté est un bien fragile, et qu’il est parfois nécessaire de prendre les armes pour la défendre. On l’a vu au travers du « programme » dans lequel elle avait dessiné le futur du pays, elle nous a légué aussi la « Sécurité sociale ». Oublions son enveloppe administrative et sa caricature. N’oublions jamais qu’elle est un bien essentiel et précieux parce qu’elle repose sur cette belle idée que la santé, l’épanouissement des enfants, le droit à la retraite des plus âgés, le bien-être matériel de chacun ne sont pas des problèmes individuels, mais des biens collectifs dont chaque membre d’une société donnée est

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