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Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Titel: Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Reynaert
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Hongrie, et neveu de Marie-Antoinette. Elle doit être courte et ciblée. Elle entraînera bientôt l’Europe dans une tourmente qui durera de façon quasi ininterrompue pendant vingt-trois ans et ne se terminera qu’avec Waterloo, en 1815. Elle doit servir à clarifier les choses. Elle aboutira à bouleverser le cours de la Révolution.

    Tout va si vite, alors. Le 20 juin 1792, journée révolutionnaire : le peuple veut être sûr des sentiments patriotiques du roi. Une foule immense de sans-culottes entre aux Tuileries et le cherche. Ils le trouvent, le coincent dans l’embrasement d’une fenêtre, le forcent à porter le bonnet rouge de la Révolution. C’est un avertissement à la vieille royauté capétienne, c’est un chiffon écarlate brandi au nez des puissances, ces Autrichiens et leurs alliés prussiens et émigrés qui se rassemblent aux frontières. Le 11 juillet, l’Assemblée nationale décrète « la patrie en danger ». Quelques jours après, le chef des Prussiens, Brunswick, certain d’être sur le point d’occuper la capitale française, fait une proclamation véhémente : si on touche à un cheveu du roi, Paris sera soumis « à une subversion totale ». La menace est faite pour terrifier les Français. Elle les galvanise. Les sans-culottes forment à Paris une « commune insurrectionnelle », c’est-à-dire qu’ils prennent l’Hôtel de Ville pour en faire une des bases d’un gouvernement révolutionnaire. Le 10 août 1792 – date fondamentale de notre histoire –, aidés par des fédérés marseillais de passage avant de rejoindre le front, ils investissent à nouveau les Tuileries. Le roi se réfugie à l’Assemblée toute proche. Celle-ci prononce sa déchéance puis le fait enfermer avec sa famille dans la prison du Temple. La monarchie entame son agonie.
    La France nouvelle, la nation France montre déjà un double visage. Face au péril extérieur, c’est l’héroïsme. Sursaut patriotique, courage des volontaires, discours enflammés et formules fameuses : « De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace et la France est sauvée », s’exclame le 2 septembre Danton, ministre depuis quinze jours. À l’intérieur, c’est le dérapage sanglant. Ce même 2 septembre débutent trois jours d’horreur. Rendus fous par les nouvelles dramatiques qui disent que les Prussiens sont près de marcher sur Paris, dans un effrayant climat de paranoïa, excités par des voix haineuses comme celle du journaliste Marat, des centaines de sans-culottes se ruent sur les prisons et, après quelques simulacres de procès, y exécutent de façon épouvantable tous ceux qui, à leurs yeux, peuvent ressembler à l’ennemi de l’intérieur : des prêtres sans défense, des aristocrates désarmés, des femmes, des malheureux qui se trouvent là par hasard. Ce délire fait entre 1 200 et 1 400 victimes, ce sont les « massacres de Septembre ».
    Plus de roi, la Législative est morte, on vote donc début septembre pour réunir une nouvelle assemblée. Le 20 se déroule un fait extraordinaire au pied d’un petit moulin, dans la Marne : après une courte canonnade, sous le commandement du général Dumouriez, les soldats français ont réussi à faire battre en retraite les Prussiens. Tous les experts sont d’accord aujourd’hui : militairement, il ne s’est pas passé grand-chose à Valmy. Les envahisseurs ont plus été vaincus par la dysenterie qui ravageait leurs entrailles que par la vaillance des tricolores qui leur faisaient face. Le symbole est immense : la première armée d’Europe a été vaincue par des va-nu-pieds. Et le soulagement général, la France est sauvée. Le 21, la nouvelle assemblée se réunit et abolit immédiatement la royauté. Le mot n’est pas prononcé mais chacun a compris ce qui vient implicitement de se jouer : la république est née. Le nouveau calendrier révolutionnaire que l’on mettra bientôt en place commence ce jour-là. Pour les contemporains, la France entre dans une nouvelle ère. Contentons-nous d’ouvrir un nouveau chapitre.

30
    La Première
République
    de 1792 à 1799

    Louis XVI ou plutôt Louis Capet, comme on préfère appeler le ci-devant roi pour lui faire tomber la couronne jusque dans son état civil, est en prison avec sa femme et ses enfants. La Constitution de 1791, monarchique dans son principe, ne peut plus fonctionner. Il faut en donner une autre au pays. C’est pourquoi la nouvelle

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