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Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Titel: Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Reynaert
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apparaître les lignes de force, elles nous aideront à mieux situer les grandes questions thématiques que nous traiterons ensuite. Ce survol intéressera aussi tous ceux qui ont l’esprit civique. Les noms des partis ont beaucoup changé depuis le xix e  siècle, mais la vie démocratique prend peu à peu son essor à cette époque et c’est alors que se forment les grandes familles d’idées qui la structurent toujours aujourd’hui.
    Repères
    – 1814-1830 : la Restauration ; règne de Louis XVIII (mort en 1824) puis de son frère Charles X
    – 1830 (juillet) : les Trois Glorieuses, Louis-Philippe  i er roi des Français, début de la monarchie de Juillet
    – 1848 (février) : révolution, début de la Seconde République
    – 1848 (décembre) : élection à la présidence de la République de Louis Napoléon Bonaparte
    – 1851 (2 décembre) : coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte
    – 1852 (2 décembre) : proclamation du Second Empire
    – 1870 (4 septembre) : déchéance de Napoléon III, proclamation de la république
    – 1871 (18 mars-28 mai) : la Commune
    – 1875 : vote des « lois constitutionnelles » qui établissent définitivement la Troisième République

    La Restauration
    Le retour des Bourbons commence donc par un faux départ. En avril 1814, juste après la première abdication de Napoléon, Louis XVIII, frère de Louis XVI, est monté sur le trône de France. En mars 1815, il en est déjà chassé par celui que les siens appellent « l’usurpateur », ce tenace petit Corse dont on n’arrive pas à se débarrasser, revenu de son île d’Elbe sous les vivats de ceux-là mêmes qui juraient deux mois plus tôt fidélité éternelle au nouveau roi. La parenthèse dure donc « cent jours », elle est close par Waterloo qui scelle la victoire définitive des Alliés. En juillet, le vieux Bourbon peut faire son deuxième retour. Le voici donc qui remonte sur le trône, auprès duquel reviennent à la hâte nombre de ceux qui l’avaient lâché quelques semaines plus tôt et acclamé un an avant. Un des best-sellers de l’époque s’appelle le Dictionnaire des girouettes – en ces temps où le vent avait tourné tant de fois, l’art du retournement tenait pour certains du génie.
    D’autres, trop éloignés des cercles du pouvoir, n’eurent pas la chance d’exercer le leur. Dans les provinces, et tout particulièrement dans celles du Sud, la « Seconde Restauration » commence, à l’été 1815, par une épuration horrible. Les royalistes extrémistes font régner la « Terreur blanche », ils massacrent tout ce qui de près ou de loin ressemble à un républicain ou à un bonapartiste. La suite est plus calme. Sous le sceptre bonasse de Louis XVIII, le régime se montre plus modéré qu’on aurait pu craindre. L’homme est sans charme et sans allure, obèse, rendu impotent par la goutte. Il ne peut monter à cheval. Bientôt ses jambes enflent tellement qu’il ne peut plus marcher du tout. On le dit en privé dur et égoïste, sauf pour son favori, le beau Decazes, qu’il fera ministre et à qui il cédera tout. Sa politique, elle, est prudente. Ses vingt-trois ans d’exil ne l’ont pas rendu aigri et revanchard, comme le sont devenus tant d’autres de ces émigrés dont il a partagé le sort. Au contraire, il est convaincu que son rôle, après tant d’années de guerres civile ou étrangère, est de réconciliation et d’apaisement. À l’instar de ses prédécesseurs, il se pense toujours un monarque de droit divin, mais, dès 1814, il a fait un petit pas en direction d’une monarchie constitutionnelle : il a « octroyé » aux Français une « charte » qui garantit certaines libertés – comme celle de la presse – et ouvre la voie à un début de vie électorale et parlementaire. On ne peut, bien sûr, parler de démocratie. Le vote est censitaire  : seuls ceux qui paient un certain montant d’impôt y ont accès. Cela fait moins de 100 000 électeurs pour représenter un pays de 30 millions d’habitants. Les ministres ne sont responsables que devant le roi. Le pouvoir de la Chambre est limité, mais le goût du débat et de la contradiction s’y fait jour, et une partie de l’opinion se passionne pour les joutes qui y opposent deux des grandes tendances du moment : les libéraux – en qui nous verrions la gauche modérée – et les « ultras » – c’est-à-dire les ultrasroyalistes, en qui nous

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